Joe Biden accuse lâadministration Trump de « dĂ©manteler » la SĂ©curitĂ© sociale : une polĂ©mique qui secoue Washington
Lâancien prĂ©sident amĂ©ricain Joe Biden a frappĂ© fort lors de sa premiĂšre grande prise de parole publique depuis son dĂ©part de la Maison-Blanche, en lançant de vives accusations contre lâadministration de son successeur, Donald Trump. Mardi, Ă Chicago, devant un parterre dâassociations de dĂ©fense des personnes handicapĂ©es, Biden a dĂ©noncĂ© ce quâil qualifie de « dĂ©gĂąts considĂ©rables » infligĂ©s Ă la Social Security Administration (SSA), pilier du filet de sĂ©curitĂ© sociale amĂ©ricain.
Des coupes massives et une gestion « à la startup »
Selon Biden, « en moins de 100 jours, cette nouvelle administration a causĂ© des dommages et une destruction stupĂ©fiants. » Il reproche Ă lâĂ©quipe Trump, Ă©paulĂ©e par le magnat de la tech Elon Musk Ă la tĂȘte du nouveau DĂ©partement de lâEfficacitĂ© Gouvernementale, dâavoir licenciĂ© 7 000 employĂ©s de la SSA, dont de nombreux cadres expĂ©rimentĂ©s, et de prĂ©parer de nouveaux dĂ©parts massifs. Cette vague de suppressions de postes aurait, selon lui, dĂ©sorganisĂ© lâagence, provoquĂ© la saturation des lignes tĂ©lĂ©phoniques, la fermeture de bureaux locaux et mĂȘme le crash du site internet de la SĂ©curitĂ© sociale, plongeant des millions de bĂ©nĂ©ficiaires dans lâangoisse.
Biden nâa pas hĂ©sitĂ© Ă comparer la stratĂ©gie de lâadministration Trump Ă celle des startups de la Silicon Valley : « Ils suivent ce vieux mantra des startups : âbouger vite, casser des chosesâ. Eh bien, ils cassent vraiment tout. Ils agissent de façon impulsive, et le rĂ©sultat, câest beaucoup de souffrance inutile et de nuits blanches. »
Une réforme qui inquiÚte les retraités et les plus fragiles
Lâancien prĂ©sident a insistĂ© sur les consĂ©quences humaines de ces mesures : « Vous avez 78 ans, une santĂ© fragile, un handicap, et vous entendez dire que votre chĂšque risque de ne pas arriver. Comment voulez-vous dormir tranquille ? » Il a Ă©galement critiquĂ© certains membres du gouvernement Trump, comme le secrĂ©taire au Commerce Howard Lutnick, quâil accuse dâĂȘtre dĂ©connectĂ© de la rĂ©alitĂ© des AmĂ©ricains modestes.
Biden a rappelé que la grande majorité des Américains, y compris parmi les plus aisés, restent attachés à la Sécurité sociale, qui assure chaque mois un revenu vital à prÚs de 73 millions de personnes ùgées ou vulnérables.
La riposte de lâadministration Trump
La Maison-Blanche nâa pas tardĂ© Ă rĂ©agir. Steven Cheung, porte-parole du prĂ©sident Trump, a fustigĂ© le discours de Biden, le qualifiant dâ« incohĂ©rent » et dâ« intellectuellement malhonnĂȘte ». Il a rĂ©affirmĂ© lâengagement de Trump à « protĂ©ger la SĂ©curitĂ© sociale et Ă amĂ©liorer le pouvoir dâachat des seniors en supprimant les taxes sur leurs prestations ». Lâadministration assure que les coupes visent uniquement Ă lutter contre les fraudes et les dĂ©penses inutiles, et non Ă remettre en cause les droits des bĂ©nĂ©ficiaires.
Un débat emblématique de la fracture américaine
Ce bras de fer autour de la SĂ©curitĂ© sociale illustre la profonde division qui traverse la sociĂ©tĂ© et la classe politique amĂ©ricaines. Pour Biden, la rĂ©forme engagĂ©e par Trump nâest rien de moins quâune tentative de « saboter » un acquis fondamental du pacte social amĂ©ricain, tandis que la Maison-Blanche dĂ©fend une modernisation nĂ©cessaire pour garantir la viabilitĂ© du systĂšme.
Alors que les manifestations de soutien Ă la SĂ©curitĂ© sociale se multiplient Ă travers le pays, la question du sort rĂ©servĂ© Ă cette institution emblĂ©matique promet dâoccuper le devant de la scĂšne politique dans les prochains mois.