La santé de Joe Biden et sa présidence relancent le débat après de nouvelles révélations

Les récents développements autour de l’état de santé de l’ancien président américain Joe Biden, dont le mandat s’est achevé le 20 janvier 2025, ravivent une vive polémique aux États-Unis. Un livre à paraître, Original Sin, signé par les journalistes Jake Tapper et Alex Thompson, met en lumière la dégradation physique et cognitive de Biden lors de ses dernières années à la Maison-Blanche, tout en accusant son entourage d’avoir orchestré une dissimulation systématique.

Des révélations troublantes sur la santé du président

Selon des extraits du livre, les proches collaborateurs de Joe Biden auraient envisagé de le faire utiliser un fauteuil roulant pour un éventuel second mandat, tant sa démarche était devenue incertaine et son état physique préoccupant. Des mesures spéciales auraient été prises pour limiter les risques de chute, comme la modification des itinéraires et l’installation de rampes supplémentaires. Les auteurs rapportent également que Biden avait de plus en plus de difficultés à se souvenir de noms, même de collaborateurs de longue date, et montrait des signes de confusion, surtout lorsqu’il était fatigué.

La publication d’un enregistrement audio d’un entretien mené en 2023 entre Biden et le procureur spécial Robert Hur a renforcé les interrogations. On y entend l’ex-président chercher ses mots, marquer de longues pauses et peiner à se rappeler des dates clés, ce qui a accentué les doutes sur sa capacité à diriger le pays.

Des accusations de dissimulation et une enquête parlementaire

Face à ces révélations, la classe politique américaine se divise. Des membres du Congrès, notamment républicains, réclament que l’ancien médecin personnel de Biden et plusieurs hauts responsables de la Maison-Blanche témoignent sous serment pour déterminer si la réalité de la santé du président a été cachée au public. Certains parlent d’un « scandale historique » et exigent de savoir qui prenait réellement les décisions dans les derniers mois du mandat.

L’équipe de Biden, de son côté, réfute toute accusation de dissimulation. Son médecin, le Dr Kevin O’Connor, a affirmé en février 2024 que Biden ne présentait aucun signe de trouble neurologique grave, et un neurologue l’a également jugé apte après un examen approfondi. Jill Biden, épouse de l’ancien président, a défendu son mari en déclarant que « ceux qui écrivent ces livres n’étaient pas à la Maison-Blanche et n’ont pas vu à quel point Joe travaillait chaque jour ».

Un bilan contrasté et une succession contestée

Malgré ces polémiques, certains saluent le bilan intérieur de Biden, notamment la baisse historique du chômage et l’extension de l’Affordable Care Act. Mais sa politique étrangère, en particulier le soutien à Israël et le retrait d’Afghanistan, reste très critiquée.

La gestion de la succession présidentielle est également pointée du doigt. Biden a maintenu sa candidature à la réélection jusqu’à l’été 2024, avant de se retirer au profit de la vice-présidente Kamala Harris. Des voix au sein du Parti démocrate estiment que ce retrait tardif a contribué à la victoire de Donald Trump lors de l’élection de novembre 2024.

Vers une introspection du Parti démocrate

Alors que le Parti démocrate fait face à une crise de confiance, de nombreux responsables appellent à une réflexion profonde sur la gestion de la présidence Biden et la transparence vis-à-vis de l’opinion publique. Pour certains, cette séquence marque un « chapitre tragique » de la politique américaine, dont les conséquences se font encore sentir aujourd’hui.