Les inquiétudes sur la santé de Joe Biden ravivent le débat politique après la publication de nouveaux livres

Les récentes publications de livres consacrés à la présidence de Joe Biden ont relancé un débat intense aux États-Unis sur l’état de santé physique et mentale de l’ancien président, tout en mettant en cause la transparence de son entourage et de son administration.

Des révélations alarmantes sur le déclin cognitif

Le livre Original Sin, rédigé par Jake Tapper (CNN) et Alex Thompson (Axios), s’appuie sur plus de 200 entretiens, en grande majorité avec des membres du Parti démocrate, pour dresser un portrait préoccupant de la santé de Joe Biden pendant ses dernières années à la Maison-Blanche. Selon les auteurs, l’état physique du président s’est détérioré à tel point, en 2023 et 2024, que ses conseillers ont envisagé l’utilisation d’un fauteuil roulant en cas de réélection, en raison notamment d’une dégénérescence de la colonne vertébrale.

Sur le plan cognitif, le livre évoque des épisodes où Biden aurait eu du mal à reconnaître des proches collaborateurs ou des personnalités publiques, comme lors d’une levée de fonds en Californie où il n’aurait pas reconnu l’acteur George Clooney, soutien de longue date. Plusieurs incidents de ce type sont rapportés, illustrant une perte de repères et une fragilité croissante, que ses conseillers auraient cherché à dissimuler en limitant ses apparitions publiques et en contrôlant strictement ses interventions.

Des accusations de dissimulation et des réactions vives

Les révélations du livre ont provoqué de vives réactions au sein du Parti démocrate. Certains proches collaborateurs de Biden sont accusés d’avoir ignoré ou minimisé la réalité de son déclin, créant une sorte de « bulle protectrice » autour du président pour éviter toute remise en cause publique de sa capacité à gouverner. Des discussions internes sur l’opportunité de sa candidature à un second mandat auraient été étouffées, malgré les inquiétudes croissantes de plusieurs responsables et alliés démocrates.

Face à ces accusations, les défenseurs de Biden insistent sur le fait que des signes de vieillissement ne constituent pas une preuve d’incapacité mentale, et rappellent que le président a mené à bien plusieurs réformes majeures, notamment en matière d’emploi et de climat. Joe Biden et son épouse Jill ont publiquement rejeté les allégations de déclin cognitif, affirmant qu’elles étaient infondées.

Conséquences politiques et appel à la responsabilité

La controverse intervient alors que le Parti démocrate analyse les raisons de sa défaite lors de l’élection présidentielle de 2024. Plusieurs voix internes critiquent la décision de Biden de se maintenir dans la course jusqu’à l’été 2024, ne laissant que peu de temps à sa vice-présidente Kamala Harris pour mener campagne face à Donald Trump, qui a remporté l’élection.

Des figures du parti, comme David Axelrod et David Plouffe, estiment que la gestion de la santé de Biden et le manque de transparence ont nui à la crédibilité du parti et à sa capacité à se préparer efficacement à l’échéance électorale. Cette affaire relance le débat sur la nécessité d’une plus grande transparence concernant la santé des dirigeants politiques et sur la responsabilité des entourages présidentiels dans la gestion de telles situations.

« Ce qui m’a frappé, c’est que le fait d’être président des États-Unis implique une fatigue et une pression quotidienne. C’est pourquoi j’avais indiqué dès 2022 qu’il serait difficile de justifier un second mandat pour Biden », a déclaré David Axelrod, ancien conseiller de Barack Obama.

La sortie de Original Sin promet de prolonger la réflexion au sein du Parti démocrate sur la gouvernance, la communication et la préparation de la relève, à l’aube d’un nouveau cycle politique.