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Boston : la campagne de la maire Michelle Wu sous le feu des critiques aprĂšs des dons de 300 000 \$ liĂ©s Ă  un responsable d’un organe de renseignement chinois.đŸ”„80

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Des soupçons de financement étranger planent sur la campagne de Michelle Wu, maire de Boston

BOSTON – La scĂšne politique amĂ©ricaine est secouĂ©e par de nouvelles rĂ©vĂ©lations concernant la campagne municipale de 2021 de Michelle Wu, actuelle maire de Boston. Selon plusieurs mĂ©dias amĂ©ricains, un organisateur de levĂ©e de fonds, Gary Yu, aurait jouĂ© un rĂŽle central dans la collecte d’environ 300 000 dollars pour la campagne de Wu. Or, Gary Yu est identifiĂ© comme co-prĂ©sident de la New England Chinese American Alliance, une organisation qui, selon des rapports rĂ©cents, entretiendrait des liens Ă©troits avec le Parti communiste chinois (PCC).

Plus troublant encore, Gary Yu serait Ă©galement rĂ©pertoriĂ© sous un autre nom comme membre du United Front Work Department, une division du PCC spĂ©cialisĂ©e dans les opĂ©rations d’influence et de renseignement Ă  l’étranger. Ce dĂ©partement est connu pour ses efforts visant Ă  façonner l’environnement politique d’autres pays au profit de la Chine, notamment par le biais de rĂ©seaux d’organisations parallĂšles aux services diplomatiques et de renseignement officiels.

Face Ă  ces rĂ©vĂ©lations, les rĂ©seaux sociaux amĂ©ricains se sont enflammĂ©s, certains internautes et responsables politiques appelant Ă  l’ouverture d’une enquĂȘte sur les sources de financement de la campagne de Michelle Wu. L’affaire relance le dĂ©bat sur l’influence Ă©trangĂšre dans la vie politique amĂ©ricaine, un sujet particuliĂšrement sensible Ă  l’approche des Ă©lections prĂ©sidentielles et dans un contexte de rivalitĂ© stratĂ©gique croissante entre Washington et PĂ©kin.

La mairie de Boston, sollicitĂ©e par plusieurs mĂ©dias, n’a pas souhaitĂ© commenter ces informations pour l’instant. Michelle Wu, figure montante du Parti dĂ©mocrate et premiĂšre femme d’origine asiatique Ă©lue Ă  la tĂȘte de la ville, avait pourtant bĂąti sa rĂ©putation sur la transparence et l’engagement citoyen. Son Ă©quipe de campagne s’était distinguĂ©e par une forte mobilisation de bĂ©nĂ©voles et un financement largement prĂ©sentĂ© comme « grassroots », c’est-Ă -dire reposant sur de petits dons de particuliers.

Mais la rĂ©alitĂ© du financement Ă©lectoral amĂ©ricain est souvent plus complexe. Si Wu n’était pas la candidate ayant levĂ© le plus de fonds lors de l’élection de 2021, l’apport massif de certains rĂ©seaux communautaires, dont celui de Gary Yu, pourrait aujourd’hui fragiliser son image et sa lĂ©gitimitĂ©, surtout si des liens avĂ©rĂ©s avec des intĂ©rĂȘts Ă©trangers Ă©taient confirmĂ©s.

Par ailleurs, les positions de Michelle Wu sur l’immigration, notamment sa dĂ©fense des « villes sanctuaires » face Ă  la politique de dĂ©portation de l’administration Trump, sont dĂ©sormais scrutĂ©es Ă  l’aune de ces soupçons. RĂ©cemment, elle a tĂ©moignĂ© devant le CongrĂšs pour dĂ©noncer le climat de peur instaurĂ© par les mesures anti-immigration, affirmant : « Une ville qui a peur n’est pas une ville sĂ»re ».

L’affaire Wu s’inscrit dans un contexte plus large de mĂ©fiance croissante envers les tentatives d’ingĂ©rence Ă©trangĂšre dans les dĂ©mocraties occidentales. Le United Front Work Department du PCC est rĂ©guliĂšrement citĂ© par les services de renseignement amĂ©ricains comme un acteur clĂ© de la stratĂ©gie d’influence chinoise, cherchant Ă  peser sur les universitĂ©s, les groupes civiques, les think tanks et, dĂ©sormais, les campagnes Ă©lectorales.

Alors que la pression monte pour une enquĂȘte officielle, cette affaire pourrait bien marquer un tournant dans la maniĂšre dont les États-Unis surveillent et rĂ©gulent le financement de la vie politique locale, Ă  l’heure oĂč la frontiĂšre entre engagement communautaire et influence Ă©trangĂšre devient de plus en plus poreuse.