Crystal Palace relégué en Ligue Europa Conférence : Nottingham Forest hérite de la place en Ligue Europa

Un séisme pour Crystal Palace : l’UEFA tranche sur la propriété multi-clubs

Le 11 juillet 2025, l’UEFA a officiellement annoncé la relégation de Crystal Palace de la Ligue Europa à la Ligue Europa Conférence pour la saison 2025-2026, une décision qui a provoqué une onde de choc dans le football anglais et européen. Cette mesure fait suite à une enquête sur la propriété multi-clubs, impliquant l’homme d’affaires américain John Textor, qui détenait des parts à la fois dans Crystal Palace et dans l’Olympique Lyonnais, deux clubs initialement qualifiés pour la Ligue Europa.

Selon les règles strictes de l’UEFA, deux clubs sous la même influence ne peuvent pas participer à la même compétition européenne. Malgré la vente précipitée de ses parts par Textor à Woody Johnson, propriétaire des New York Jets, et sa démission de ses fonctions à Lyon, ces changements sont intervenus après la date butoir du 1er mars 2025 fixée par l’UEFA pour régulariser la situation. Le retour de Lyon en Ligue 1, après avoir gagné son appel contre la relégation pour raisons financières, a finalement scellé le sort de Crystal Palace.

Une injustice ressentie : réaction de Steve Parish et du club

La décision a été vivement dénoncée par Steve Parish, président de Crystal Palace, qui a qualifié cette relégation de « plus grande injustice de l’histoire du football européen ». Dans une interview exclusive, Parish a exprimé son incompréhension et sa colère :

« Nous sommes dévastés, surtout pour nos supporters. C’est un rêve qui s’effondre sur une absurdité réglementaire. Les fans de tous les clubs devraient se sentir concernés par ce qui nous arrive. »

Le club a immédiatement annoncé son intention de faire appel devant le Tribunal Arbitral du Sport (TAS), espérant que la décision soit réexaminée et que la place en Ligue Europa, acquise grâce à la victoire historique en FA Cup, lui soit rendue.

Contexte historique : un rêve européen brisé

La qualification de Crystal Palace pour la Ligue Europa représentait un moment historique pour le club du sud de Londres. Fondé en 1905, Palace n’avait jamais participé à une compétition européenne avant sa victoire en FA Cup en mai 2025, obtenue contre Manchester City grâce à un but d’Eberechi Eze. Cette performance avait suscité une vague d’enthousiasme sans précédent, galvanisant les supporters et offrant au club une visibilité internationale nouvelle.

L’exclusion de Palace rappelle d’autres cas récents où la réglementation sur la propriété multi-clubs a bouleversé les ambitions européennes de certains clubs. L’exemple de Drogheda United en Irlande, exclu de la Ligue Europa Conférence pour des raisons similaires, montre que l’UEFA applique strictement ses règles, même si les conséquences sont lourdes pour les clubs et leurs communautés.

Impact économique : pertes financières et image ternie

Sur le plan économique, la relégation en Ligue Europa Conférence représente un manque à gagner significatif pour Crystal Palace. La Ligue Europa offre des recettes bien supérieures, notamment en droits TV, en billetterie et en primes de performance. Selon des estimations, la différence de revenus entre les deux compétitions peut atteindre plusieurs dizaines de millions d’euros sur une saison, impactant directement la capacité du club à investir dans son effectif et ses infrastructures.

La notoriété associée à une participation en Ligue Europa aurait également permis à Palace d’attirer de nouveaux sponsors et de renforcer sa marque à l’international, en particulier sur des marchés émergents comme l’Asie ou l’Amérique du Nord. Cette relégation pourrait freiner cette dynamique, alors même que le club venait de franchir un cap historique.

Nottingham Forest : un bénéficiaire inattendu

Dans ce contexte, Nottingham Forest se retrouve bénéficiaire de la décision de l’UEFA. Septième de Premier League la saison dernière, Forest hérite de la place vacante en Ligue Europa, sous réserve de l’issue de l’appel de Palace. Pour Forest, double vainqueur de la Coupe d’Europe dans les années 1970, ce retour sur la scène européenne est une opportunité inespérée de renouer avec un glorieux passé et de dynamiser son projet sportif.

La situation n’est pas sans rappeler d’autres cas en Europe où des clubs ont profité de décisions administratives pour accéder à des compétitions continentales, illustrant la complexité croissante du football moderne, où les enjeux juridiques et financiers pèsent parfois plus lourd que les résultats sportifs.

Comparaisons régionales : la propriété multi-clubs sous le microscope

La question de la propriété multi-clubs est devenue un enjeu majeur pour l’UEFA et les ligues nationales. Si l’Angleterre et la France sont particulièrement concernées, d’autres pays européens voient émerger des groupes d’investisseurs contrôlant plusieurs clubs, parfois dans des championnats différents. Cette tendance, favorisée par la mondialisation du football et l’arrivée de fonds d’investissement internationaux, pose des défis inédits en matière d’équité sportive et de gouvernance.

L’UEFA, sous la présidence d’Aleksander Čeferin, a durci sa position ces dernières années, cherchant à préserver l’intégrité des compétitions européennes. Toutefois, la multiplication des cas complexes, comme celui de Crystal Palace et Lyon, montre que la réglementation actuelle atteint ses limites face à des montages financiers de plus en plus sophistiqués.

Réactions des supporters et climat autour du club

À Londres, la décision de l’UEFA a provoqué une vive émotion parmi les supporters de Crystal Palace. Sur les réseaux sociaux et aux abords de Selhurst Park, de nombreux fans ont exprimé leur colère et leur tristesse, dénonçant une sanction qu’ils jugent disproportionnée et contraire à l’esprit du jeu. Des rassemblements spontanés ont eu lieu pour soutenir le club et réclamer une révision de la décision.

Pour les joueurs, le staff et l’entraîneur Oliver Glasner, il s’agit d’un coup dur, mais aussi d’un défi à relever. La Ligue Europa Conférence offre malgré tout une vitrine européenne et la possibilité d’écrire une nouvelle page de l’histoire du club, qui pourra compter sur le soutien indéfectible de ses fidèles.

Perspectives : un feuilleton juridique et sportif à suivre

Alors que la saison 2025-2026 s’annonce, l’avenir européen de Crystal Palace reste suspendu à la décision du Tribunal Arbitral du Sport. Le club espère encore inverser la tendance et retrouver la Ligue Europa, tandis que Nottingham Forest se prépare à saisir cette opportunité inattendue.

Au-delà du cas Palace, cette affaire relance le débat sur la gouvernance du football européen et sur la nécessité d’adapter les règles à un environnement en mutation rapide. Les prochains mois seront décisifs, tant sur le plan juridique que sportif, pour déterminer si la voix des clubs et de leurs supporters sera entendue face à la rigidité des règlements.

La saga Crystal Palace–Lyon–UEFA s’inscrit déjà comme un épisode marquant de l’histoire récente du football européen, révélateur des tensions entre tradition, modernité et enjeux financiers dans le sport roi.