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Jeremy Corbyn lance un nouveau parti de gauche pour défier le gouvernement travailliste au Royaume-Uni🔥60

Author: 环球焦点
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Jeremy Corbyn lance un nouveau parti politique de gauche au Royaume-Uni : une ère de transformation ?

Un bouleversement attendu sur la scène politique britannique

Londres, 27 juillet 2025 — En ce matin chargé de tension politique à Londres, Jeremy Corbyn, ancien chef du parti travailliste, a fait une annonce qui résonne déjà dans tout le Royaume-Uni : la fondation d’un tout nouveau parti politique de gauche. Provisoirement intitulé « Your Party » (« Votre parti »), ce projet voit le jour sous la houlette de Corbyn lui-même, épaulé par la députée indépendante Zarah Sultana, une figure marquante récemment exclue du Labour.

Cette initiative survient dans un climat de mécontentement croissant à l’encontre des politiques du Labour, notamment sur le plan social et dans la gestion des affaires internationales telles que la guerre à Gaza. Pour ses fondateurs, l’objectif est clair : rassembler sur une plateforme progressiste et redistributive, afin de combattre un système politique jugé « truqué » et d’insuffler un nouveau souffle à la gauche britannique.

Genèse d’un mouvement : de l’opposition interne à la renaissance politique

Jeremy Corbyn, figure historique du socialisme britannique, n’a rien perdu de son aura auprès de nombre de militants de base. Après avoir mené le parti travailliste de 2015 à 2020 et perdu deux élections générales, il a été exclu du Labour en 2024 mais est parvenu à conserver son siège d’Islington North comme député indépendant lors du scrutin qui a suivi.

Zarah Sultana, quant à elle, a gagné une reconnaissance nationale pour son franc-parler et ses critiques virulentes contre la direction centristes du Labour. Son exclusion du parti, liée à ses prises de position divergentes sur la protection sociale et la politique étrangère, a catalysé cette aventure commune avec Corbyn.

Les deux dirigeants affirment vouloir bâtir une organisation qui « appartient à ses membres », à l’opposé des modèles traditionnels jugés trop hiérarchiques et éloignés de la base militante. Pour marquer cette rupture, le choix du nom définitif du parti sera soumis à une consultation populaire sur Internet, soulignant la volonté de créer un projet « horizontal » et participatif.

Engagements fondateurs : redistribution et justice sociale

L’essence du nouveau parti repose sur des principes clairs :

  • Redistribution des richesses et des pouvoirs : Corbyn et Sultana dénoncent une société où, selon eux, les inégalités n’ont cessé de se creuser pendant la dernière décennie, au profit d’une élite économique restreinte.
  • Priorité aux besoins du plus grand nombre : À travers leur manifeste, encore en rédaction mais dont les grandes lignes sont connues, ils promettent de renforcer l’État-providence, augmenter le financement des services publics, lutter contre la pauvreté infantile et défendre une politique étrangère axée sur la justice et la paix.
  • Démocratie interne : L’un des axes innovants de ce nouveau mouvement sera la participation directe des adhérents à toutes les étapes de l’élaboration du programme et des décisions stratégiques.

Contexte historique : fragmentation et recompositions à gauche

La scène politique britannique est historiquement dominée par deux grands partis : le Conservative Party à droite et le Labour à gauche. Toutefois, des forces alternatives comme le Green Party ou, plus récemment, la droite dure incarnée par Reform UK, ont su capter une part croissante de l’électorat frustré par les partis traditionnels.

Les tentatives de créer un pôle de gauche distinct du Labour ont ponctué l’histoire politique britannique, mais rarement avec l’ampleur et la notoriété incarnées aujourd’hui par Jeremy Corbyn. Pour certains analystes, cette dynamique pourrait provoquer une recomposition majeure de l’offre politique à gauche, voire un phénomène de « splitting » (morcellement du vote progressiste), qui a souvent été un frein à la victoire des forces sociales-démocrates dans le passé.

Enjeux économiques : espoirs et incertitudes

Les questions économiques sont centrales dans la stratégie de « Your Party ». Jeremy Corbyn a rappelé que malgré la position du Royaume-Uni en tant que sixième économie mondiale, 4,5 millions d’enfants vivent dans la pauvreté. Cela, selon lui, constitue la preuve d’un échec structurel du modèle actuel, qui nécessite une réponse ambitieuse en matière de redistribution et d’investissement public.

Les marchés réagissent avec prudence à cette annonce, tout comme des organisations patronales, qui craignent une montée de mesures hostiles à l’entreprise privée. Les syndicats, eux, se partagent entre espoir de nouvelles conquêtes sociales et crainte d’un émiettement du mouvement syndical entre plusieurs formations concurrentes.

Un point d’incertitude concerne l’impact électoral de cette nouvelle force : les premiers sondages suggèrent qu’un parti dirigé par Corbyn pourrait attirer jusqu’à 10% de l’électorat de gauche, en particulier chez les jeunes, les minorités et les militants critiques de la politique étrangère britannique vis-à-vis de la Palestine. Cet élément pourrait s’avérer décisif lors des élections locales de mai 2026, dores et déjà visées par le nouveau parti comme premier test grandeur nature.

Réactions et atmosphère : entre enthousiasme populaire et débats houleux

L’annonce a engendré une vague de réactions contrastées : de nombreux militants saluent « le courage de relancer un vrai projet socialiste » et applaudissent la démarche, jugée plus en phase avec les urgences sociales de l’époque. Sur les réseaux sociaux et dans les quartiers populaires de Londres, le mot d’ordre est à la mobilisation, amplifié par des slogans contre une classe politique considérée comme « déconnectée des réalités ».

Les critiques ne manquent pas : des figures de la gauche modérée accusent Corbyn de risquer de diviser le camp progressiste à un moment où l’obtention d’une majorité parlementaire par Labour semblait à portée de main. Des analystes indépendants notent également l’amateurisme du lancement du parti, marqué par une communication interne chaotique et l’absence de Zarah Sultana lors de la conférence de presse inaugurale, en dépit de son statut de cofondatrice.

Comparaisons avec d’autres mouvements progressistes en Europe

Le lancement de « Your Party » s’inscrit dans une tendance plus large d’émergence de formations à gauche du centre-gauche traditionnel en Europe. On peut citer :

  • **La France Insoumise ** en France, qui a profondément déstabilisé le Parti socialiste lors de la dernière décennie.
  • Podemos en Espagne, né en réaction à la gestion de la crise financière dans les années 2010 et qui a contraint le PSOE à des alliances inédites.
  • Die Linke en Allemagne, qui agrège post-communistes et alternatifs sur une base anti-austérité.

Ces précédents montrent que la naissance de nouveaux partis de gauche peut stimuler le débat public, mais soulèvent aussi des risques importants de division et d’instabilité politique, surtout dans des systèmes électoraux majoritaires comme celui du Royaume-Uni.

Perspectives et calendrier : quelles échéances pour le nouveau parti ?

Selon Jeremy Corbyn, la priorité immédiate sera l’organisation d’une grande conférence fondatrice à l’automne 2025, première étape avant une entrée en lice lors des élections locales du printemps 2026. L’élaboration du programme sera ouverte à consultation publique et l’équipe dirigeante promet une campagne tournée vers les quartiers populaires, la jeunesse précarisée et toutes les couches sociales ordinaires se sentant exclues du discours politique dominant.

Si les incertitudes demeurent sur la capacité du nouveau parti à s’imposer durablement sur la scène nationale, le signal envoyé à la gauche européenne est déjà fort : la volonté de proposer une alternative claire au « centre mou » et de mobiliser des électorats laissés pour compte, dans un contexte général de turbulence sociale et de demandes croissantes de justice sociale.

L’évolution de « Your Party » dans les prochains mois sera scrutée de près tant par les partisans que par ses adversaires, et le débat sur la recomposition de la gauche britannique ne fait sans doute que commencer.