Joe Biden dénonce la « destruction » de la Sécurité sociale sous Trump : une bataille politique s’intensifie aux États-Unis

Dans un discours prononcé à Chicago devant des associations de défense des personnes handicapées, l’ancien président Joe Biden a vivement critiqué l’administration Trump pour sa gestion de la Sécurité sociale, qualifiant les dégâts infligés au programme de « breathtaking » et « dévastateurs ». Cette intervention, l’une de ses premières prises de parole publiques depuis son départ de la Maison Blanche, marque une rupture nette avec la posture plus mesurée qu’il avait adoptée lorsqu’il était en fonction.

Des coupes massives et une administration en crise

Joe Biden a dénoncé une vague de licenciements sans précédent au sein de la Social Security Administration (SSA), évoquant le départ de 7 000 employés, dont certains des cadres les plus expérimentés, en moins de cent jours sous la nouvelle administration. Selon lui, cette réduction drastique du personnel, couplée à une réorganisation interne imposée par la nouvelle équipe, aurait entraîné la suppression de la moitié de la division technologique de la SSA, provoquant des pannes informatiques et une inquiétude croissante parmi les bénéficiaires, inquiets pour la pérennité de leurs prestations.

Biden a également pointé du doigt la philosophie de gestion « start-up » insufflée par le secrétaire au Commerce Howard Lutnick et le conseiller principal Elon Musk, qu’il accuse d’appliquer la maxime « move fast, break things » sans considération pour les conséquences humaines. « Ils brisent tout sur leur passage, agissent de façon impulsive, et cela génère beaucoup de souffrance inutile et de nuits blanches », a-t-il lancé, non sans ironie sur son âge et sur la division politique croissante du pays.

La riposte de l’administration Trump

Face à ces accusations, la SSA et la Maison Blanche ont réagi avec fermeté, accusant Biden de « mentir » et rappelant que le président Trump s’est engagé à protéger la Sécurité sociale et à améliorer le pouvoir d’achat des retraités en supprimant la fiscalité sur leurs prestations. L’administration affirme que les réductions de personnel visent à lutter contre les fraudes et à rationaliser une structure jugée « gonflée », tout en investissant 16,5 millions de dollars dans la modernisation des services téléphoniques.

La SSA insiste par ailleurs sur le fait que la réduction d’effectifs ne représente pas 50 % du personnel, comme l’affirment certains opposants, mais vise à passer de 57 000 à 50 000 employés, principalement via des départs volontaires et des retraites anticipées. Les responsables affirment que la réorganisation, qui prévoit également la fermeture de plusieurs bureaux régionaux, est nécessaire pour garantir la viabilité du système à long terme.

Un enjeu politique majeur à l’approche de 2025

Au-delà de la bataille de chiffres et des invectives, la réforme de la Sécurité sociale s’impose comme un enjeu central du débat politique américain. Biden, qui a cédé la place à Kamala Harris pour la prochaine présidentielle, met en garde contre tout projet de privatisation ou de réduction des droits des bénéficiaires, accusant les Républicains de vouloir financer des baisses d’impôts pour les plus riches sur le dos des retraités et des plus fragiles.

De son côté, l’administration Trump cherche à rassurer l’opinion publique, tout en poursuivant sa politique de réduction des coûts et de lutte contre les fraudes, dans un contexte de déficit public croissant et de polarisation extrême de la société américaine.

Conclusion

La controverse autour de la Sécurité sociale illustre la profondeur des fractures politiques aux États-Unis, où chaque réforme sociale devient un terrain de confrontation idéologique. Pour les millions d’Américains dépendant de ce filet de sécurité, l’enjeu est vital et la bataille ne fait que commencer.