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Spéculation sur la démission de Jerome Powell : la pression politique sur le président de la Fed s’intensifie à Washington🔥60

Author: 环球焦点
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Spéculation autour du président de la Réserve fédérale Jerome Powell : enjeux économiques, contexte historique et réactions

Les rumeurs s’intensifient sur l’avenir de Jerome Powell

Washington, D.C. – La spéculation sur le futur de Jerome Powell à la tête de la Réserve fédérale américaine (Fed) atteint un point critique, alimentée par des rumeurs persistantes concernant une possible démission anticipée. À moins d’un an des élections présidentielles et alors que son mandat court jusqu’en mai 2026, Jerome Powell fait face à une pression politique croissante, en particulier de la part de l’administration Trump, dans un contexte d’incertitude économique et institutionnelle sans précédent.

Un contexte politique et financier chargé

Depuis plusieurs semaines, l’institution monétaire américaine est au centre d’une polémique, conséquence directe des critiques publiques émises par Donald Trump à l’encontre de Powell. En cause : la politique monétaire de la Fed jugée trop stricte à l’heure où l’exécutif plaide pour une baisse drastique des taux directeurs – à l’image de la Suisse – pour stimuler l’économie nationale et alléger le coût des emprunts immobiliers et professionnels. S’ajoute à cela un projet de rénovation du siège de la Fed à Washington, estimé à 2,5 milliards de dollars, jugé excessif par plusieurs responsables politiques.

La déclaration de Bill Pulte, directeur de la Federal Housing Finance Agency, le 11 juillet dernier, a rajouté de l’huile sur le feu. Il s’est dit « encouragé » par les bruits d’une démission de Powell, estimant qu’un changement profiterait à l’économie américaine. De son côté, la députée Anna Paulina Luna, républicaine de Floride, accuse Powell de parjure dans le dossier de la rénovation, et a transmis son dossier à la justice, réclamant des poursuites pénales.

Jerome Powell : entre remise en cause et défense de l’institution

Pour l’heure, aucune déclaration officielle ne confirme les rumeurs de départ de Jerome Powell. Lui-même dément toute irrégularité ou faute professionnelle et a lancé un audit interne sur le coût des travaux de rénovation, dans un souci de transparence. Il continue de défendre l’indépendance de la Fed, rappelant au Congrès et aux marchés que toutes les décisions monétaires seront « guidées par les données économiques » afin de remplir le double mandat de l’institution : stabilité des prix et plein emploi.

Powell s’efforce ainsi de préserver la crédibilité de la banque centrale alors que les appels à la réduction des taux se sont multipliés depuis le printemps, avec pour toile de fond la montée des tarifs douaniers, une croissance en ralentissement, et une inflation persistante qui dépasse la cible de 2%.

Réactions et conséquences sur les marchés financiers

L’intensification de ces tractations a immédiatement fait réagir les marchés financiers. Sur la plateforme Polymarket, les cotes pariant sur la démission de Powell ont grimpé brièvement avant de se stabiliser, signe d’un scepticisme croissant parmi les investisseurs quant à un départ effectif à court terme.

Wall Street surveille attentivement la situation. Les marchés obligataires anticipent désormais une politique monétaire plus souple à partir de 2026, estimant qu’un changement de direction à la Fed pourrait faciliter la mise en œuvre de la stratégie voulue par Donald Trump. Ce sentiment se lit dans les écarts de taux sur les contrats à terme sur fonds fédéraux, révélant une conviction grandissante qu’une Fed moins indépendante pourrait céder plus rapidement à la pression politique.

Malgré cela, le consensus s’accorde sur le fait qu’aucune baisse des taux n’interviendra lors de la réunion de juillet 2025. Le taux directeur restera inchangé après la session prévue du 30 juillet, en raison notamment d’une croissance de l’emploi toujours soutenue et d’une inflation légèrement supérieure à la cible. Toutefois, les économistes s’attendent à de possibles baisses en septembre ou en octobre, si la dynamique des prix s’essouffle.

Économistes partagés : indépendance ou pragmatisme ?

Les avis demeurent partagés chez les économistes et anciens responsables monétaires. Mohamed El-Erian, figure bien connue du secteur financier, considère que la démission de Powell pourrait paradoxalement renforcer l’indépendance de la Fed, permettant à l’institution de s’affranchir des pressions politiques à long terme. D’autres observateurs, notamment certains vétérans de la Fed, jugent qu’un tel précédent fragiliserait durablement l’autonomie de la Banque centrale, créant une brèche dans la tradition d’indépendance qui caractérise la Fed depuis plus d’un siècle.

Rappel historique : la Fed face aux tempêtes politiques

La question de l’indépendance de la Fed n’est pas nouvelle. Depuis sa création en 1913, l’institution fait périodiquement face à des tensions politiques, en particulier lors de phases d’inflation élevée ou à la veille d’élections majeures. Mais rarement les attaques contre la personne du président de la Fed ont été aussi directes et publiques.

L’histoire récente offre des exemples révélateurs : dans les années 1960 et 1970, les présidents Lyndon Johnson et Richard Nixon avaient déjà cherché à influencer la politique monétaire. Le limogeage anticipé du président de la Fed reste toutefois une exception et, selon plusieurs juristes, nécessiterait la démonstration d’une « faute grave », critère jamais atteint dans l’histoire contemporaine.

Comparaisons régionales : la Fed dans le contexte global

À l’international, la situation américaine est scrutée de près. En zone euro, la Banque centrale européenne (BCE) fait elle aussi face à des pressions politiques, mais les médias européens notent que sa structure collégiale et supranationale lui confère une forme d’immunité institutionnelle supérieure à celle de la Fed.

La Suisse, citée en exemple par Donald Trump pour son taux directeur proche de zéro, évolue dans un contexte macroéconomique nettement distinct, caractérisé par une inflation modérée et un franc fort. Les tentatives d’imiter ce modèle américain feraient peser d’autres risques, comme le rappellent de nombreux experts. Le débat illustre les choix souvent difficiles des banques centrales dans un environnement mondialisé et fragmenté.

Impact économique : taux et marchés en sursis

L’incertitude qui entoure le futur de Jerome Powell et la politique monétaire américaine n’est pas sans conséquences concrètes. Les entreprises tardent parfois à engager de nouveaux investissements, faute de visibilité sur l’évolution des taux d’intérêt. Les ménages, quant à eux, observent attentivement le niveau des taux hypothécaires, qui pourraient entamer une baisse progressive si la Fed infléchissait sa ligne dans les prochains trimestres.

Selon les prévisions de Morningstar, la Fed pourrait réduire ses taux de 0,50 point d'ici la fin 2025, puis de 0,75 point en 2026 et à nouveau en 2027, ramenant le taux directeur autour de 2,25-2,50% d’ici 2027. La réduction des taux profiterait notamment au secteur immobilier, où les taux moyens pourraient redescendre à 5% en 2028 contre près de 7% aujourd’hui.

Réactions du public et du monde économique

Dans les milieux économiques, la perspective d’un départ de Powell suscite des réactions contrastées. Certains chefs d’entreprise y voient l’opportunité d’un cycle de baisse des taux susceptible de relancer l’investissement, alors que d’autres redoutent un affaiblissement durable de la crédibilité américaine à l’international. Les syndicats s’inquiètent principalement des conséquences sur l’emploi et les salaires si l’incertitude devait se prolonger.

Dans la rue, les réactions sont plus mesurées. Si la majorité des ménages n’est pas familière du fonctionnement de la Fed, l’enjeu du niveau des taux — qui influence directement les crédits et l’inflation — commence à s’inviter dans les conversations, à mesure que les médias couvrent davantage les débats.

Conclusion provisoire : une Fed à la croisée des chemins

À ce stade, Jerome Powell demeure officiellement à son poste, réaffirmant l’indépendance et la mission de la Réserve fédérale face à la pression politique. Mais la multiplication des rumeurs et l’intensité des débats témoignent d’une fragilisation du consensus historique autour de la Banque centrale américaine.

La suite dépendra de l’évolution de la conjoncture économique et du rapport de forces entre la Maison Blanche et la Fed. Une chose est certaine : l’issue de cette crise influencera durablement la trajectoire des taux, la confiance des marchés et, au-delà, l’architecture de la gouvernance économique mondiale.