Premier ministre britannique Keir Starmer : Entre soutien et critiques au cĆur des dĂ©cisions Ă©conomiques et diplomatiques
LONDRES, 28 juillet 2025 â Le Premier ministre britannique Keir Starmer se trouve sous les projecteurs depuis plusieurs semaines, entre avancĂ©es diplomatiques majeures et critiques internes sur sa gestion Ă©conomique. Lâannonce dâun accord commercial historique entre le Royaume-Uni et lâInde, conjuguĂ©e Ă de nouvelles tensions au sein du parti travailliste, dessine un climat politique oscillant entre espoir et incertitude.
Lâaccord commercial Royaume-Uni â Inde : prioritĂ© Ă lâĂ©conomie et Ă lâemploi
Au centre des annonces phares du gouvernement Starmer figure la signature dâun accord commercial avec lâInde, dont lâobjectif affirmĂ© est de soutenir lâemploi britannique et dâamorcer une relance durable de lâĂ©conomie. Cet accord, Ă©lĂ©ment central du « Plan pour le Changement » du Premier ministre, est prĂ©sentĂ© comme une rĂ©ponse directe aux dĂ©fis du marchĂ© de lâemploi et un levier afin dâaugmenter les niveaux de vie Ă travers tout le Royaume-Uni.
Historiquement, le Royaume-Uni a entretenu des relations Ă©conomiques stratĂ©giques avec lâInde, ancienne colonie britannique devenue puissance Ă©conomique Ă©mergente. La mondialisation et les rĂ©cents bouleversements gĂ©opolitiques â Brexit en tĂȘte â ont subitement accru lâimportance de nouer de tels accords, dans lâoptique de compenser la contraction du commerce avec les partenaires europĂ©ens et de diversifier les dĂ©bouchĂ©s commerciaux britanniques.
Selon les autoritĂ©s, ce partenariat devrait permettre la crĂ©ation de plusieurs milliers dâemplois dans le secteur manufacturier, des services et lâinnovation technologique, tout en stimulant la croissance Ă©conomique, dans un contexte dâinflation persistante et de perspectives dâemploi assombries par la rĂ©cession.
Doutes Ă©conomiques : lâinflation, le chĂŽmage et le spectre des hausses dâimpĂŽts
MalgrĂ© ces progrĂšs, le gouvernement Starmer fait face Ă de sĂ©vĂšres critiques. LâĂ©conomie britannique, dĂ©jĂ fragilisĂ©e par les consĂ©quences de la pandĂ©mie et du Brexit, fait dĂ©sormais face Ă un ralentissement marquĂ©. Les indicateurs montrent une hausse du chĂŽmage, une inflation dĂ©passant les attentes et un coĂ»t de la vie qui pĂšse lourdement sur les classes moyennes et populaires.
Certains observateurs sâinquiĂštent de la hausse continue des coĂ»ts dâemprunt pour lâĂtat britannique et de la trajectoire jugĂ©e inquiĂ©tante des dĂ©penses publiques, alimentant la perspective de possibles hausses dâimpĂŽts Ă court terme. Dans un contexte oĂč la pression fiscale est dĂ©jĂ jugĂ©e Ă©levĂ©e par une partie de lâopinion, cette Ă©ventualitĂ© amorce un dĂ©bat national sur la soutenabilitĂ© du modĂšle Ă©conomique promu par Starmer.
Comparativement aux grandes Ă©conomies europĂ©ennes, la situation du Royaume-Uni reste dĂ©licate. Tandis que lâAllemagne parvient Ă maintenir sa croissance malgrĂ© les conjonctures internationales difficiles, la France, de son cĂŽtĂ©, a mis en place des dispositifs dâaide plus ciblĂ©s, limitant la progression de son taux de chĂŽmage et la flambĂ©e des prix Ă la consommation. Starmer, avec ce nouvel accord, espĂšre Ă©viter un dĂ©crochage prolongĂ© par rapport Ă ces partenaires continentaux.
Discipline et remous internes au Parti travailliste
Le leadership de Keir Starmer est Ă©galement mis Ă lâĂ©preuve en interne. Trois dĂ©putĂ©s travaillistes ont Ă©tĂ© suspendus pour non-respect des rĂšgles du parti, une premiĂšre sous son mandat, confirmant la ligne directe voulue par le Premier ministre Ă lâĂ©gard de la discipline politique. Des sources proches du Labour nâexcluent pas dâautres sanctions dans les semaines Ă venir, dans un contexte oĂč les dissensions internes semblent se cristalliser autour des orientations et du style de Starmer.
Cette fermetĂ©, si elle devait sâaccentuer, pourrait cependant fragiliser lâunitĂ© du parti. Ă la veille de multiples Ă©chĂ©ances lĂ©gislatives, la question de lâautoritĂ© du Premier ministre se pose : doit-il privilĂ©gier le consensus ou renforcer la discipline ? Cette interrogation agite non seulement les bancs du Labour mais aussi une opinion publique dont la confiance semble sâĂ©roder.
PopularitĂ© en baisse : rĂ©sultats dâun rĂ©cent sondage
Un sondage publiĂ© cette semaine Ă©voque une chute nette de la cote de popularitĂ© de Keir Starmer. Pour de nombreux observateurs, cette tendance illustre la frustration dâune partie de lâĂ©lectorat face aux promesses de changement jugĂ©es trop lentes Ă se concrĂ©tiser sur le terrain social et Ă©conomique.
Certains Ă©lecteurs pointent lâĂ©cart croissant entre la rhĂ©torique volontariste du Premier ministre et la rĂ©alitĂ© dâun quotidien marquĂ© par la hausse des prix, les incertitudes sur lâemploi et le flou entourant lâĂ©volution de la fiscalitĂ©.
Priorité à la diplomatie : partenariat international et crise à Gaza
Sur le plan international, Starmer sâactive sur plusieurs fronts. Il sâest rĂ©cemment entretenu avec Emmanuel Macron, prĂ©sident français, et Friedrich Merz, homme politique allemand, sur la crise humanitaire Ă Gaza. Les trois dirigeants ont affirmĂ© la nĂ©cessitĂ© dâun cessez-le-feu immĂ©diat et de la levĂ©e des restrictions Ă lâaide humanitaire. Keir Starmer sâest engagĂ© Ă coopĂ©rer avec des partenaires tels que la Jordanie pour organiser des largages dâaide alimentaire et Ă©vacuer les enfants nĂ©cessitant une prise en charge mĂ©dicale.
Ces efforts sâinscrivent dans une tradition diplomatique britannique consistant Ă chercher des solutions multilatĂ©rales aux crises internationales. Starmer revendique sur ce point la « responsabilitĂ© morale » du Royaume-Uni, tout en affichant sa volontĂ© de ne pas nĂ©gliger les urgences internes.
Dans le mĂȘme temps, le Premier ministre a embarquĂ© pour lâĂcosse afin de rencontrer le prĂ©sident amĂ©ricain Donald Trump. Au menu de cette rencontre : la consolidation de lâaccord commercial amĂ©ricano-britannique et les poursuites discussions autour de la levĂ©e de certains tarifs douaniers imposĂ©s sur lâacier et lâaluminium britanniques, enjeu crucial pour lâindustrie nationale.
Réaction publique et perception du changement
Dans les rues de Londres, lâatmosphĂšre est contrastĂ©e. Certains saluent lâaudace diplomatique du cabinet et espĂšrent que la multiplication des accords internationaux finira par relancer une Ă©conomie en panne. Dâautres, au contraire, sâinquiĂštent de la brutalitĂ© des mesures de discipline interne et remettent en cause la sincĂ©ritĂ© de la « relance par le commerce », jugeant les consĂ©quences en termes de pouvoir dâachat encore trop limitĂ©es.
Des associations de consommateurs aux syndicats, la sociĂ©tĂ© civile sâorganise pour surveiller la mise en Ćuvre des promesses gouvernementales. La presse nationale multiplie analyses et reportages pour questionner le bilan de ces premiĂšres semaines du mandat Starmer.
Regard régional et perspectives à court terme
Sur le plan rĂ©gional, les rĂ©actions varient. LâĂcosse, traditionnellement soucieuse de garantir ses propres intĂ©rĂȘts Ă©conomiques, observe avec vigilance les moindres mouvements du gouvernement central. Au Pays de Galles et en Irlande du Nord, oĂč lâĂ©conomie demeure fragile, lâenjeu principal reste la concrĂ©tisation dâaccords susceptibles de gĂ©nĂ©rer une croissance tangible et inclusive.
Le Premier ministre Starmer devra ainsi conjuguer, dans les semaines Ă venir, fermetĂ© politique, ouverture internationale et sens de lâĂ©coute â autant de qualitĂ©s nĂ©cessaires pour transformer lâĂ©lan diplomatique en bĂ©nĂ©fices perceptibles pour les citoyens. Son « Plan pour le Changement » sera jugĂ© Ă lâaune de ses retombĂ©es concrĂštes sur lâemploi, lâinflation et la cohĂ©sion sociale, dans un Royaume-Uni en quĂȘte de stabilitĂ© et de clartĂ©.
Dans ce contexte de mutations et de doutes, la capacitĂ© de Starmer Ă naviguer entre attentes populaires, contraintes budgĂ©taires et engagements internationaux constituera lâun des axes majeurs pour le reste de lâannĂ©e 2025.