Tommy Robinson, alias Stephen Yaxley-Lennon, reste en prison aprĂšs le rejet de son appel
Le militant dâextrĂȘme droite britannique Tommy Robinson, de son vrai nom Stephen Yaxley-Lennon, a vu son appel contre sa peine de 18 mois de prison pour outrage au tribunal rejetĂ© par la Cour dâappel. Il continuera donc Ă purger sa peine dans des conditions dâisolement, une dĂ©cision qui suscite de vives rĂ©actions sur les rĂ©seaux sociaux et dans lâopinion publique britannique.
Retour sur lâaffaire et la condamnation
Robinson, ĂągĂ© de 42 ans, a Ă©tĂ© condamnĂ© en octobre 2024 aprĂšs avoir reconnu dix violations dâune injonction de la Haute Cour datant de 2021. Cette dĂ©cision de justice lui interdisait de rĂ©pĂ©ter des allĂ©gations diffamatoires Ă lâencontre dâun rĂ©fugiĂ© syrien, qui lâavait poursuivi avec succĂšs pour diffamation. MalgrĂ© cette interdiction, Robinson a continuĂ© Ă propager ces accusations, notamment lors dâune manifestation Ă Trafalgar Square Ă Londres en 2024, et dans plusieurs vidĂ©os largement diffusĂ©es sur les rĂ©seaux sociaux.
Isolement carcéral et santé mentale
Depuis son incarcĂ©ration Ă la prison de Woodhill, prĂšs de Milton Keynes, Robinson est maintenu Ă lâĂ©cart des autres dĂ©tenus pour des raisons de sĂ©curitĂ©, les autoritĂ©s ayant reçu des informations sur des menaces sĂ©rieuses visant sa personne, allant jusquâĂ des projets dâassassinat. Cette mesure de protection, qualifiĂ©e dâ« isolement », fait lâobjet de polĂ©miques : ses avocats affirment que cette situation a un impact « dĂ©montrable » sur sa santĂ© mentale, aggravant son trouble de lâattention (TDAH) et son syndrome de stress post-traumatique complexe. Ils ont plaidĂ© devant la Cour dâappel pour une rĂ©duction de peine, estimant que le juge initial nâavait pas pleinement mesurĂ© la gravitĂ© de lâisolement imposĂ©.
Le ministĂšre de la Justice, pour sa part, a soulignĂ© que Robinson bĂ©nĂ©ficie dâun rĂ©gime carcĂ©ral « plus permissif » que la normale : accĂšs Ă un ordinateur portable, courriels, plusieurs heures dâexercice quotidien et quatre heures dâappels tĂ©lĂ©phoniques sociaux par jour. Il a Ă©galement reçu plus de 80 visites, un chiffre inĂ©dit pour un dĂ©tenu de cette prison.
Décision judiciaire et réactions
La Cour dâappel a finalement estimĂ© quâil nâexistait « aucun motif » pour rĂ©duire la peine, considĂ©rant que lâisolement de Robinson est motivĂ© par des raisons de sĂ©curitĂ© et non par une volontĂ© de le « briser » psychologiquement. Le juge a Ă©galement prĂ©cisĂ© que, malgrĂ© son isolement, Robinson nâest pas soumis Ă un rĂ©gime de confinement total et bĂ©nĂ©ficie de contacts rĂ©guliers avec le personnel pĂ©nitentiaire et de certaines activitĂ©s.
Cette dĂ©cision a immĂ©diatement relancĂ© le dĂ©bat sur les rĂ©seaux sociaux. Les partisans de Robinson dĂ©noncent une « persĂ©cution politique » et le qualifient de « prisonnier dâopinion », tandis que ses dĂ©tracteurs estiment que la sĂ©vĂ©ritĂ© de la sanction est justifiĂ©e au regard de la gravitĂ© des faits et du mĂ©pris rĂ©pĂ©tĂ© des dĂ©cisions de justice.
Un symbole clivant du débat public britannique
Tommy Robinson, ex-leader de lâEnglish Defence League (EDL), reste une figure polarisante au Royaume-Uni. Son cas illustre les tensions persistantes autour de la libertĂ© dâexpression, des discours de haine et de la gestion des personnalitĂ©s controversĂ©es par la justice britannique. Sa libĂ©ration sous condition est prĂ©vue pour la fin juillet, mais dâici lĂ , le dĂ©bat sur le traitement rĂ©servĂ© Ă Robinson et sur la portĂ©e de ses actions continue dâagiter la sociĂ©tĂ© britannique.