Donald Trump signe un mémorandum présidentiel pour renforcer la lutte contre la fraude à la Sécurité sociale aux États-Unis

Le président américain Donald Trump a signé, mardi 15 avril, un mémorandum présidentiel visant à empêcher les personnes en situation irrégulière et autres individus non éligibles de percevoir des prestations relevant du Social Security Act, l’équivalent américain de la Sécurité sociale. Cette initiative s’inscrit dans la continuité de sa politique de fermeté à l’encontre de l’immigration illégale et de la protection des finances publiques américaines.

Une réponse à la crainte de détournement des fonds publics

Ce texte présidentiel ordonne à l’administration fédérale de s’assurer que seuls les bénéficiaires remplissant toutes les conditions légales puissent accéder aux prestations sociales financées par les contribuables américains. La Maison Blanche insiste sur la nécessité de « ne pas encourager ou récompenser l’immigration illégale » par l’accès à ces aides, et entend ainsi rassurer l’opinion publique sur la préservation des ressources destinées aux seniors et citoyens américains ayant cotisé au système.

Des mesures concrètes pour traquer la fraude

Parmi les directives phares du mémorandum figurent :

• L’extension du programme de poursuites pour fraude de la Social Security Administration (SSA) à au moins 50 bureaux de procureurs fédéraux à travers le pays.
• La création d’un programme similaire de lutte contre la fraude pour Medicare et Medicaid dans 15 bureaux de procureurs.
• L’obligation pour l’inspecteur général de la SSA d’enquêter sur les dossiers de personnes âgées de plus de 100 ans présentant des incohérences dans leurs relevés, afin de lutter contre l’usurpation d’identité.
• La possibilité de rétablir l’usage de sanctions financières contre les auteurs de fraude à la Sécurité sociale, une pratique suspendue ces dernières années.

Un geste politique plus que juridique ?

Il convient de rappeler que, selon la législation américaine en vigueur, les personnes en situation irrégulière ne peuvent déjà pas bénéficier des prestations de la Sécurité sociale. Seuls les citoyens et les résidents légaux remplissant l’ensemble des critères d’éligibilité y ont droit. Plusieurs observateurs et associations, dont Social Security Works, dénoncent ainsi une opération de communication politique destinée à mobiliser l’électorat conservateur, plutôt qu’une réforme de fond du système.

Un débat récurrent sur la gestion des fonds publics

Cette annonce intervient dans un contexte de tensions politiques accrues autour de la question migratoire et du financement de la protection sociale. Donald Trump, qui avait déjà signé en février un décret pour mettre fin à l’« incitation financière » à l’immigration illégale, affirme vouloir garantir la pérennité de la Sécurité sociale pour les Américains ayant cotisé toute leur vie. L’administration met également en avant les efforts déployés pour détecter les cas de fraude et d’abus, alors que les chiffres officiels indiquent que la fraude directe aux paiements de prestations reste marginale.

Conclusion

En renforçant les contrôles et sanctions autour de la Sécurité sociale, Donald Trump entend envoyer un message clair : la protection des fonds publics et la lutte contre l’immigration illégale restent au cœur de son agenda politique. Reste à voir si ces mesures auront un impact concret sur la fraude, ou si elles relèvent principalement d’une stratégie électorale à l’approche des prochaines échéances politiques.