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Tulsi Gabbard dĂ©nonce une manipulation politique des renseignements par l'administration Obama visant Ă  discrĂ©diter Trump en 2016đŸ”„60

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Directeur du renseignement national Tulsi Gabbard dĂ©nonce la gestion de l’intelligence sur l’élection de 2016 par l’administration Obama

Contexte historique : tensions de l’aprĂšs-Guerre froide et mutations du renseignement amĂ©ricain

L’élection prĂ©sidentielle amĂ©ricaine de 2016 s’inscrit dans une dĂ©cennie de transformations majeures pour la communautĂ© du renseignement des États-Unis. Au sortir de la Guerre froide, les institutions amĂ©ricaines ont dĂ» s'adapter Ă  de nouveaux dĂ©fis : cybermenaces, multipolaritĂ© stratĂ©gique et renforcement des capacitĂ©s de dĂ©sinformation de puissances Ă©trangĂšres. Ces mutations ont profondĂ©ment influencĂ© la gestion et l’interprĂ©tation des renseignements relatifs aux processus Ă©lectoraux, Ă  l'heure oĂč les États-Unis faisaient face Ă  une montĂ©e inĂ©dite des cyberattaques, des fuites massives de donnĂ©es et des campagnes d'influence numĂ©rique ciblant directement leurs citoyens et institutions.

Dans ce climat, le rĂŽle du renseignement est devenu central dans la protection de la dĂ©mocratie amĂ©ricaine. Toutefois, cette centralitĂ© s’est accompagnĂ©e d’accusations rĂ©currentes de politisation du renseignement, phĂ©nomĂšne jadis associĂ© Ă  la crise irakienne de 2003 et dĂ©sormais invoquĂ© par certains acteurs Ă  propos de l’élection de 2016.

Des accusations de politisation majeure du renseignement

Hier, lors d’une allocution solennelle depuis la Maison Blanche, Tulsi Gabbard, nouvelle directrice du renseignement national, a livrĂ© une critique acerbe Ă  l’encontre de l’administration Obama. Selon ses propres termes, il s’agirait d'une « manipulation grossiĂšre et d’une politisation du renseignement » orchestrĂ©e dans le but de dĂ©lĂ©gitimer le prĂ©sident Donald Trump avant mĂȘme sa prise de fonctions.

Gabbard a affirmĂ© que ces agissements visaient Ă  « usurper la volontĂ© du peuple amĂ©ricain », s’appuyant sur les conclusions d’un rapport du ComitĂ© du renseignement de la Chambre des reprĂ©sentants. Elle y voit une opĂ©ration stratĂ©gique menĂ©e par des responsables de haut niveau du renseignement sous la supervision de John Brennan, alors directeur de la CIA.

Le rapport de la Chambre : intĂ©rĂȘts russes et chronologie des fuites prĂ©vues

Selon l’analyse relayĂ©e par Gabbard, le rapport parlementaire indique que l’objectif majeur de Vladimir Poutine en 2016 Ă©tait d’« affaiblir la confiance dans le processus dĂ©mocratique amĂ©ricain », bien plus que de favoriser explicitement un candidat en particulier. Ce point de vue nuance la lecture, largement diffusĂ©e Ă  l'Ă©poque par l’administration Obama, selon laquelle Moscou aurait affichĂ© une prĂ©fĂ©rence claire pour Donald Trump.

Gabbard a Ă©galement rĂ©vĂ©lĂ© que le Kremlin aurait dĂ©libĂ©rĂ©ment choisi de ne pas publier de matĂ©riaux compromettants sur Hillary Clinton avant l’élection, prĂ©fĂ©rant attendre une probable victoire de celle-ci afin de fragiliser davantage une prĂ©sidence dĂ©mocrate. D’aprĂšs elle, cette stratĂ©gie aurait Ă©tĂ© occultĂ©e dans l'Ă©valuation publique prĂ©sentĂ©e par la communautĂ© du renseignement au dĂ©but de 2017.

Des Ă©lĂ©ments d'information jugĂ©s sensibles auraient ainsi Ă©tĂ© volontairement mis de cĂŽtĂ© dans l’apprĂ©ciation finale, notamment des rapports Ă©voquant des rĂ©unions secrĂštes impliquant des organisations religieuses amĂ©ricaines, un financement accru Ă©manant du dĂ©partement d'État, ainsi que des courriels internes Ă  la direction dĂ©mocrate traitant de la santĂ© et de l’état Ă©motionnel d’Hillary Clinton.

Critique des méthodes et mise en cause des sources

Dans son allocution, Gabbard a pointĂ© du doigt non seulement la sĂ©lection partiale des renseignements mais aussi l’utilisation de sources, selon elle, discutables et la construction d’un « rĂ©cit fictif » attribuant Ă  Vladimir Poutine une prĂ©fĂ©rence inĂ©dite pour un candidat rĂ©publicain. Elle reproche Ă  John Brennan, de connivence avec d’autres responsables du renseignement, d'avoir prĂ©sentĂ© devant le CongrĂšs et le public amĂ©ricain des Ă©lĂ©ments contestĂ©s voire discrĂ©ditĂ©s, tout en dissimulant des informations majeures qui auraient remis en cause leurs conclusions.

Conséquences économiques et implications pour la confiance institutionnelle

La politisation prĂ©sumĂ©e du renseignement sur l’élection 2016, telle que dĂ©noncĂ©e par Gabbard, a des rĂ©percussions Ă©conomiques et institutionnelles notables. La pĂ©riode post-Ă©lectorale a Ă©tĂ© marquĂ©e par une volatilitĂ© accrue des marchĂ©s et par une dĂ©fiance croissante Ă  l’égard des institutions fĂ©dĂ©rales – du CongrĂšs jusqu’aux agences de sĂ©curitĂ© nationale. Cette mĂ©fiance a pu freiner des investissements stratĂ©giques Ă©trangers, contribuĂ© Ă  la contraction temporaire de certaines activitĂ©s de la tech amĂ©ricaine, et accentuĂ© l’aversion au risque dans le secteur financier, dĂ©jĂ  sensibilisĂ© par les prĂ©cĂ©dentes crises de confiance publique.

Au-delĂ  des effets immĂ©diats, ce type de controverse impacte durablement la façon dont les entreprises et les citoyens perçoivent la rĂ©silience dĂ©mocratique du pays, Ă  l’heure oĂč la cybersĂ©curitĂ© et la guerre informationnelle forment une composante essentielle de la croissance Ă©conomique, de l’emploi et de l’attractivitĂ© internationale des États-Unis.

Comparaisons régionales : un enjeu partagé par les démocraties occidentales

Les questions soulevĂ©es par l’intervention de Tulsi Gabbard font Ă©cho Ă  des prĂ©occupations similaires dans d’autres grandes dĂ©mocraties occidentales. En Europe, des dĂ©bats comparables ont eu lieu au Royaume-Uni autour du rĂ©fĂ©rendum du Brexit, oĂč les influences extĂ©rieures et la gestion du renseignement ont Ă©tĂ© Ăąprement discutĂ©es. La France a elle aussi renforcĂ© ses dispositifs de surveillance du cyberespace et des manipulations informationnelles Ă  la suite de tentatives d’ingĂ©rence relevĂ©es lors de l’élection prĂ©sidentielle de 2017. Dans tous ces cas, la frontiĂšre entre l’analyse objective du renseignement et son exploitation politique interpelle tant les Ă©lites que l'ensemble de la population.

Réaction du public et débat national sur la transparence du renseignement

Les dĂ©clarations publiques de Gabbard trouvent un Ă©cho dans une partie du public amĂ©ricain, dĂ©jĂ  sensibilisĂ© aux dysfonctionnements potentiels des grandes institutions. Sur les rĂ©seaux sociaux, l’intervention de la directrice du renseignement a rapidement suscitĂ© des rĂ©actions passionnĂ©es : certains saluent la volontĂ© de restaurer la neutralitĂ© et la transparence du renseignement, tandis que d’autres s’inquiĂštent des possibles rĂ©percussions sur la coopĂ©ration inter-agences et la crĂ©dibilitĂ© Ă  l’international des organes de sĂ©curitĂ© amĂ©ricains.

La majoritĂ© des experts s’accorde sur l’importance de renforcer les mĂ©canismes de contrĂŽle indĂ©pendant du renseignement, mais diverge sur la portĂ©e exacte des dysfonctionnements dĂ©noncĂ©s. Ce dĂ©bat s’inscrit dans une longue tradition amĂ©ricaine d’exigence de redevabilitĂ©, illustrĂ©e par le travail jusqu’alors de commissions parlementaires, de « whistleblowers », et d’organismes de surveillance civils.

Perspectives et enjeux futurs

À la lumiĂšre des accusations formulĂ©es par Tulsi Gabbard, la question de la politisation du renseignement aux États-Unis apparaĂźt de plus en plus cruciale pour la stabilitĂ© dĂ©mocratique et l’attractivitĂ© Ă©conomique du pays. L’administration actuelle, confrontĂ©e Ă  une Ăšre de transparence amplifiĂ©e Ă  l’ùre numĂ©rique, devra composer avec une vigilance citoyenne accrue et des exigences de rigueur factuelle inĂ©galĂ©es.

Le dĂ©bat dĂ©sormais relancĂ© sur la gestion passĂ©e des renseignements liĂ©s Ă  l’élection de 2016 Ă©difiera probablement de nouvelles normes pour la communication et la diffusion des Ă©valuations sensibles, alors mĂȘme que la compĂ©tition stratĂ©gique mondiale s’intensifie. Les États-Unis, pionniers de la dĂ©mocratie moderne, sont ainsi invitĂ©s Ă  repenser le difficile Ă©quilibre entre sĂ©curitĂ© nationale, transparence institutionnelle et respect des fondements du processus Ă©lectoral, au service d’une sociĂ©tĂ© pluraliste et rĂ©siliente.