Saturday Night's Main Event du 12 juillet 2025 : une réception mitigée pour le show phare de la WWE

Un événement très attendu, mais une exécution controversée

Le dernier épisode de Saturday Night's Main Event (SNME), diffusé en direct le 12 juillet 2025 depuis la State Farm Arena d’Atlanta, était censé marquer un temps fort de l’été pour la WWE. Avec en tête d’affiche le match d’adieu de Goldberg face à Gunther pour le championnat du monde poids lourd, la soirée promettait une ambiance électrique et des moments historiques. Pourtant, la réception du public et des fans en ligne s’est avérée bien plus nuancée, voire franchement critique, sur plusieurs aspects clés de la production et du contenu proposé.

Un contexte historique chargé pour Saturday Night's Main Event

Lancée en 1985, la marque Saturday Night's Main Event occupe une place particulière dans l’histoire de la WWE. À l’époque, elle servait de vitrine exceptionnelle, remplaçant ponctuellement les émissions de variétés du samedi soir sur NBC, et offrant aux fans des affrontements inédits entre les plus grandes superstars du catch. Après plusieurs interruptions et renaissances, SNME a été relancée ces dernières années pour capitaliser sur la nostalgie et offrir des shows spéciaux entre les grands pay-per-views traditionnels.

L’édition du 12 juillet 2025 s’inscrivait dans cette lignée, avec la promesse d’un show à la hauteur des attentes, notamment grâce au retour de Goldberg à Atlanta, ville emblématique de sa carrière et bastion historique de la WCW.

Un match principal symbolique : Gunther contre Goldberg

Le clou de la soirée était sans conteste le duel entre Gunther, champion du monde en titre, et Goldberg, légende vivante du catch américain. Ce dernier, qui n’était pas remonté sur le ring depuis sa défaite contre Roman Reigns en 2022, affrontait le champion autrichien dans ce qui était annoncé comme son ultime combat.

La rivalité avait été soigneusement construite depuis l’automne 2024, lorsque Gunther avait publiquement provoqué Goldberg et son fils lors du pay-per-view Bad Blood. Le retour de Goldberg à Raw en juin dernier, pour défier Gunther à Atlanta, avait ravivé la flamme chez les fans nostalgiques de la WCW, rappelant les grandes heures du catch à Atlanta à la fin des années 1990.

Une carte prometteuse, mais un déroulé critiqué

Outre le main event, la carte proposait plusieurs affrontements de haut niveau :

• Seth Rollins vs LA Knight : une rivalité explosive depuis Money in the Bank, avec Rollins cherchant à s’imposer comme futur champion grâce à sa mallette Money in the Bank.
• Randy Orton vs Drew McIntyre : un choc entre deux vétérans, chacun cherchant à retrouver le sommet de la division masculine.
• Solo Sikoa vs Jimmy Uso : un match pour le titre des États-Unis, mettant en avant la nouvelle génération de la Bloodline.

Malgré ce programme alléchant, de nombreux spectateurs ont exprimé leur frustration face à la multiplication des coupures publicitaires. Certains ont rapporté des interruptions toutes les cinq minutes lors de la diffusion sur YouTube, ce qui a considérablement nui au rythme et à l’immersion du show. Sur les réseaux sociaux et les forums spécialisés, le terme de « money grab » a circulé, accusant la WWE de privilégier la rentabilité au détriment de la qualité du spectacle.

Des matchs jugés trop courts et une présentation jugée fade

Au-delà des coupures publicitaires, le contenu même des combats a été pointé du doigt. Plusieurs fans ont déploré la brièveté des matchs, qui n’ont pas permis aux catcheurs de raconter une véritable histoire sur le ring. Cette impression de superficialité a renforcé le sentiment d’assister à un « house show » amélioré plutôt qu’à un événement premium digne de ce nom.

Certains observateurs ont également souligné le manque d’innovation dans la présentation, regrettant l’absence de segments marquants ou de surprises majeures, pourtant attendus lors d’un Saturday Night’s Main Event. Cette déception contraste avec les souvenirs des éditions passées, qui avaient souvent marqué les esprits par leur originalité et leur capacité à créer des moments cultes.

Blessures et imprévus : un show « maudit » ?

Dès l’annonce de l’événement, des rumeurs faisaient état de difficultés en coulisses, notamment des blessures ayant forcé la WWE à revoir certains plans. Un spectateur a même qualifié le show de « snake bitten » (maudit), estimant que les contretemps s’étaient accumulés depuis plusieurs semaines, impactant la qualité finale du produit proposé.

Impact économique et enjeux pour la WWE

Malgré les critiques, l’événement a rassemblé environ 12 400 spectateurs à la State Farm Arena, confirmant l’attrait de la marque SNME et la popularité persistante de Goldberg à Atlanta. Sur le plan économique, la WWE continue de tirer profit de la diversification de ses canaux de diffusion, avec une présence simultanée sur NBC, Peacock et YouTube, ce qui lui permet de toucher un public mondial et d’optimiser ses revenus publicitaires.

Cependant, la stratégie de monétisation agressive, symbolisée par la fréquence des coupures publicitaires, pourrait à terme éroder la fidélité des fans les plus exigeants, surtout si la qualité des shows ne suit pas. À l’approche de Summerslam, l’un des quatre plus grands événements annuels de la WWE, la direction devra trouver le juste équilibre entre rentabilité et satisfaction du public.

Comparaisons régionales et internationales

En comparaison avec d’autres grands shows de catch dans le monde, notamment les événements de la NJPW au Japon ou les galas de la AEW aux États-Unis, SNME version 2025 a souffert d’un déficit d’intensité et de créativité. Là où la concurrence propose des combats plus longs et des scénarios souvent plus audacieux, la WWE semble avoir misé sur la sécurité et la nostalgie, au risque de décevoir une partie de sa base de fans.

Dans d’autres marchés, comme le Royaume-Uni ou le Mexique, les shows spéciaux sont souvent l’occasion de célébrer la culture locale du catch, avec des productions adaptées et un accent mis sur l’authenticité. À Atlanta, malgré l’hommage à l’histoire de Goldberg et de la WCW, la soirée a peiné à retrouver cette alchimie unique qui fait la différence lors des grands rendez-vous.

Réactions du public et attentes pour Summerslam

La réception mitigée de Saturday Night’s Main Event n’a pas entamé l’enthousiasme autour de Summerslam, programmé dans quelques semaines. Beaucoup de fans espèrent que la WWE saura tirer les leçons de ce show pour offrir un événement à la hauteur de sa réputation, avec des combats plus aboutis et une expérience spectateur optimisée.

Sur les réseaux sociaux, certains appellent à un retour aux fondamentaux : moins de publicité, plus de temps pour les catcheurs, et une narration plus soignée. D’autres, plus fatalistes, estiment que la WWE privilégiera toujours la rentabilité, quitte à sacrifier la magie des grands shows.

Conclusion

L’édition du 12 juillet 2025 de Saturday Night’s Main Event restera dans les mémoires comme une soirée à la fois historique, par le départ de Goldberg, et symptomatique des défis actuels de la WWE. Entre nostalgie, contraintes économiques et attentes d’un public de plus en plus exigeant, la compagnie devra innover pour continuer à séduire, tout en préservant l’héritage de ses grandes heures. Les projecteurs sont désormais braqués sur Summerslam, où la WWE jouera gros pour reconquérir le cœur de ses fans et prouver que le spectacle peut encore primer sur la publicité.