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États-Unis : un juge fédéral interdit à des parents de porter des bracelets « XX » pour protester contre la présence d’athlètes transgenres dans le sport féminin, relançant le débat sur la liberté d’expression.🔥64

Author: 环球焦点
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Un juge fédéral américain interdit à deux pères de manifester contre la participation d’athlètes transgenres avec des bracelets « XX » : un débat brûlant sur la liberté d’expression

La décision d’un juge fédéral du New Hampshire, rendue publique lundi, a ravivé les tensions autour de la liberté d’expression et de l’inclusion des personnes transgenres dans le sport scolaire aux États-Unis. Deux pères, Kyle Fellers et Anthony Foote, se sont vu interdire de porter des bracelets roses marqués « XX » — une référence aux chromosomes féminins — lors de matchs de football lycéen, alors qu’ils protestaient contre la présence d’une athlète transgenre dans l’équipe adverse.

Un geste jugé « dénigrant et harcelant »

L’affaire remonte à septembre dernier, lorsque les deux hommes ont arboré ces bracelets lors d’un match opposant l’équipe de leur fille à celle de Parker Tirrell, une jeune fille transgenre. Ils ont été exclus temporairement des terrains scolaires et ont ensuite intenté une action en justice contre le district scolaire, arguant que leur geste relevait d’une expression silencieuse en faveur du maintien des sports féminins pour les personnes assignées femmes à la naissance.

Le juge Steven McAuliffe a rejeté leur demande de pouvoir continuer à porter ces bracelets et à brandir des pancartes lors des événements scolaires, estimant que « les adultes assistant à des événements sportifs scolaires ne bénéficient pas d’un droit protégé par le Premier Amendement à exprimer des messages susceptibles de rabaisser, harceler ou nuire aux élèves ». Selon lui, même si les intentions des pères étaient « étroites et plausiblement inoffensives », le contexte plus large et la capacité du symbole « XX » à véhiculer un message stigmatisant justifiaient l’intervention de l’école.

Un débat national sur la liberté d’expression

La décision a immédiatement suscité une vive controverse. Les avocats des pères, soutenus par des organisations de défense de la liberté d’expression, dénoncent une atteinte grave au Premier Amendement de la Constitution américaine. « Les responsables du district ont manifestement discriminé sur la base du message perçu comme excluant les personnes transgenres », a déclaré Del Kolde, avocat de l’Institut pour la liberté d’expression.

De nombreux juristes et membres du public estiment que la décision pourrait être remise en cause en appel, soulignant la difficulté de concilier la protection contre le harcèlement et le respect de la liberté d’expression dans l’espace public, même scolaire.

Un contexte de polarisation croissante

Cette affaire s’inscrit dans un climat politique tendu aux États-Unis, où la question de la participation des athlètes transgenres dans les compétitions féminines divise profondément la société. Récemment, le président Donald Trump a signé un décret interdisant aux athlètes transgenres de participer aux sports féminins, promettant de « réserver les sports féminins aux femmes » et menaçant de couper les financements fédéraux aux écoles qui ne respecteraient pas cette directive.

Les défenseurs des droits des personnes transgenres dénoncent une instrumentalisation politique et rappellent que l’inclusion dans le sport est un droit humain fondamental, comme l’a souligné la Cour européenne des droits de l’Homme et de nombreuses instances internationales. Ils mettent en garde contre la stigmatisation et la violence dont sont victimes les athlètes trans et intersexes, souvent sous couvert de « protection » des femmes cisgenres.

Vers un équilibre difficile entre droits et inclusion

L’affaire des bracelets « XX » illustre la complexité de la question : comment garantir un espace sportif inclusif et respectueux pour tous, tout en préservant la liberté d’expression ? Le débat, loin d’être clos, s’annonce central dans les mois à venir, alors que les fédérations sportives et les tribunaux sont appelés à définir les contours d’une coexistence respectueuse des droits de chacun.

Dans un contexte où le sport devient le reflet des fractures sociales et politiques, la décision du juge McAuliffe marque un tournant et pose une question essentielle : jusqu’où peut-on aller pour protéger les élèves sans restreindre indûment la liberté d’expression des citoyens ? Un dilemme qui, à n’en pas douter, continuera d’alimenter les débats des deux côtés de l’Atlantique.