Un vol historique, des débats enflammés : le vol spatial 100% féminin de Blue Origin fait vibrer la société française
Le 14 avril 2025 restera gravĂ© dans lâhistoire spatiale : pour la premiĂšre fois depuis plus de soixante ans, un Ă©quipage exclusivement fĂ©minin a franchi la frontiĂšre de lâespace Ă bord de la fusĂ©e New Shepard de Blue Origin, propriĂ©tĂ© du milliardaire Jeff Bezos. Parmi les six passagĂšres, des personnalitĂ©s de renom : la star internationale Katy Perry, la journaliste amĂ©ricaine Gayle King, Lauren SĂĄnchez (fiancĂ©e de Bezos), lâancienne ingĂ©nieure de la NASA Aisha Bowe, la militante Amanda Nguyen et la productrice Kerianne Flynn.
Une odyssée de onze minutes, un symbole fort
Le vol, dâune durĂ©e dâenviron onze minutes, a permis Ă ces femmes dâatteindre la ligne de KĂĄrmĂĄn, Ă 100 kilomĂštres dâaltitude, offrant une vue saisissante de la Terre et quelques prĂ©cieuses minutes dâapesanteur. Ce moment a Ă©tĂ© vĂ©cu comme un accomplissement personnel et collectif, notamment pour Gayle King, qui a confiĂ© ĂȘtre sortie de sa zone de confort et se sentir dĂ©sormais capable de tout affronter. Katy Perry, elle, a partagĂ© un moment dâĂ©motion en chantant pour ses coĂ©quipiĂšres, soulignant lâĂ©nergie collective de cette aventure.
Une mission contestée mais défendue avec ferveur
Si lâĂ©vĂ©nement a Ă©tĂ© saluĂ© comme une avancĂ©e pour la reprĂ©sentation des femmes dans lâespace, il a Ă©galement suscitĂ© de vives critiques, notamment en France, oĂč le dĂ©bat sur lâutilitĂ© et lâĂ©thique du tourisme spatial est particuliĂšrement vif. Plusieurs personnalitĂ©s publiques et internautes ont dĂ©noncĂ© le caractĂšre jugĂ© âfrivoleâ et coĂ»teux de la mission, certains allant jusquâĂ qualifier le vol de âcoup de pub pour privilĂ©giĂ©esâ, dans un contexte de crises multiples sur Terre.
Gayle King, trĂšs sollicitĂ©e sur le sujet, a vigoureusement dĂ©fendu lâexpĂ©dition : « Oui, câĂ©tait un voyage cher, mais il y a un vrai travail derriĂšre. JâĂ©tais moi-mĂȘme sceptique avant de comprendre ce que fait Blue Origin : ils cherchent notamment Ă utiliser la technologie spatiale pour mieux gĂ©rer les dĂ©chets terrestres et amĂ©liorer la vie sur notre planĂšte ». Elle a rappelĂ© que chaque vol apporte des donnĂ©es scientifiques utiles, et que deux membres de lâĂ©quipage menaient des expĂ©riences Ă bord. King a aussi dĂ©noncĂ© le sexisme latent de certains commentaires : « On parle de âbaladeâ pour nous, alors que pour les hommes, câest toujours un âvolâ ou une âmissionâ ».
La question des déchets spatiaux, une polémique persistante
Parmi les sujets qui divisent, lâidĂ©e â relayĂ©e par certains internautes â dâutiliser lâespace pour se dĂ©barrasser des dĂ©chets terrestres a refait surface. Gayle King a clarifiĂ© que ce nâĂ©tait pas un objectif officiel de Blue Origin, mais a insistĂ© sur lâimportance de rĂ©flĂ©chir Ă de nouvelles solutions pour prĂ©server la Terre, tout en rappelant que la technologie spatiale bĂ©nĂ©ficie dĂ©jĂ au quotidien, notamment via les GPS et satellites.
Un impact sur lâinspiration des femmes et des filles
MalgrĂ© les critiques, le vol a eu un retentissement considĂ©rable auprĂšs du public fĂ©minin. « Jâai reçu des messages de jeunes filles et de femmes qui mâont dit : âJe me rends compte que câest possible, que moi aussi je pourrais le faireâ », a confiĂ© Gayle King, dĂ©terminĂ©e Ă ne pas laisser les dĂ©tracteurs âvoler la joieâ de cette rĂ©ussite.
Conclusion
Ce vol spatial 100% fĂ©minin de Blue Origin, sâil nâa pas mis fin aux dĂ©bats sur le sens du tourisme spatial, a indĂ©niablement marquĂ© une Ă©tape symbolique pour la place des femmes dans lâexploration de lâespace. Entre inspiration, polĂ©miques et enjeux technologiques, lâĂ©vĂ©nement continue dâalimenter les discussions, Ă lâimage dâune sociĂ©tĂ© française passionnĂ©e par les grandes conquĂȘtes⊠et les grandes questions de notre temps.