Jaron Ennis domine Eimantas Stanionis et unifie les ceintures welters dans un combat à sens unique Le monde de la boxe a assisté à une démonstration de maîtrise technique et physique ce samedi 12 avril à Atlantic City, où Jaron « Boots » Ennis (34-0, 29 KOs) a mis un terme au règne invaincu d’Eimantas Stanionis (15-1, 9 KOs) après six rounds d’un combat sans appel. Le prodige américain, déjà champion IBF, s’est emparé de la ceinture WBA et a confirmé son statut de champion du Ring Magazine, consolidant sa place de nouveau visage des poids welters.
Un défi relevé avec autorité Décrit comme le « combat à faire » dans une division laissée vacante par Terence Crawford, cette opposition entre deux champions invaincus tenait ses promesses… pour les partisans d’Ennis. Dès les premiers échanges, le Philadelphien a imposé un rythme étouffant, alternant uppercuts dévastateurs et combinaisons au corps. Stanionis, pourtant réputé pour son endurance et son mental d’acier, n’a jamais trouvé la distance pour contrer la vitesse et la précision de son adversaire.
Le moment-clé du sixième round La fin est survenue après une série de coups décisifs dans le sixième round : un uppercut suivi d’un crochet du gauche a envoyé le Lituanien au tapis. Bien que Stanionis se soit relevé, son coin – constatant l’hémorragie impossible à endiguer – a jeté l’éponge avant le début du septième round. « J’avais rêvé de ce scénario, la victoire par arrêt de l’arbitre au septième round… La réalité a dépassé mes espérances », a confié Ennis, 27 ans, lors de sa déclaration post-combat.
Analyse technique : la panoplie complète d’Ennis Comparé à Floyd Mayweather pour son sens du timing et sa capacité à s’adapter, « Boots » a démontré une palette bien plus destructrice que le légendaire « Money ». Son travail de jambes lui a permis de dicter les échanges, tandis que ses enchaînements corps-tête ont systématiquement brisé la défense de Stanionis. « C’est le combat qui propulse Ennis vers le statut de superstar », avait prédit l’ancien champion Chris Algieri en préambule.
L’après-combat : vers l’incontournable ? Avec Crawford désormais actif chez les super-légers, Ennis se positionne en héritier naturel de la division welter. Eddie Hearn, promoteur du gala, n’a pas caché son enthousiasme : « Stanionis était son plus gros test sur le papier. La manière dont il l’a dominé envoie un message clair à toute la catégorie ». Les spéculations vont bon train concernant son prochain adversaire, entre un combat de réunification contre Mario Barrios (WBC) ou un choc face à l’étoile montante Cody Crowley (WBO).
Réactions contrastées dans les coulisses Si le public présent au Boardwalk Hall a ovationné la performance d’Ennis, certains observateurs ont regretté l’arrêt prématuré du combat. Stanionis, visiblement frustré, a quitté le ring sans commentaire. Son entraîneur Marvin Somodio a justifié la décision : « Eimantas aurait continué jusqu’au bout, mais sa santé passe avant tout ». Le Lituanien perd ainsi l’occasion de devenir le premier boxeur de son pays à décrocher le prestigieux titre du Ring Magazine.
Une soirée qui relance Atlantic City Considéré comme le plus grand combat organisé dans la ville depuis des années, ce gala marque le retour en force de la « Mecque de la boxe » sur la scène mondiale. Le succès populaire (billetterie épuisée une semaine avant l’événement) et la performance technique d’Ennis pourraient inaugurer une nouvelle ère pour les poids welters, désormais orphelins de Crawford et Spence Jr.
Prochaine étape pour Ennis ? Les paris sont ouverts entre un combat face à Barrios dès l’été ou une attente stratégique pour affronter le vainqueur de la future unification WBO-WBC. Une certitude : « Boots » a définitivement quitté le statut de prospect pour entrer dans la cour des grands.