L’AIEA sous le feu des critiques face aux inquiétudes sur la conformité nucléaire de l’Iran

23 juin 2025 — L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) est confrontée à une vague de critiques et de préoccupations internationales après une série de développements majeurs concernant le programme nucléaire iranien. Le 12 juin, le Conseil des gouverneurs de l’AIEA a adopté une résolution historique déclarant l’Iran en situation de non-conformité avec ses obligations de garanties nucléaires, une première depuis près de vingt ans.

La résolution, soutenue par 19 pays membres et rejetée par la Russie, la Chine et le Burkina Faso, reproche à l’Iran son manque de coopération avec les inspecteurs de l’AIEA et ses progrès dans l’enrichissement d’uranium, notamment l’installation prévue de centrifugeuses avancées IR-6 sur le site de Fordow. Le texte exige de Téhéran des réponses immédiates concernant la présence de traces d’uranium sur plusieurs sites non déclarés, alimentant les soupçons d’un programme nucléaire clandestin jusqu’en 2003.

La tension est montée d’un cran après la publication, le 8 juin, d’un rapport spécial de l’AIEA alléguant que l’Iran aurait mené des essais d’implosion à des fins d’armement nucléaire, ce que Téhéran a vigoureusement démenti. Dans la foulée, l’Iran a annoncé la création d’une nouvelle installation d’enrichissement d’uranium dans un « lieu sécurisé », intensifiant les inquiétudes internationales et suscitant des spéculations sur un éventuel prétexte à une action militaire israélienne.

Le 13 juin, des frappes israéliennes ont visé des installations nucléaires iraniennes, notamment le site d’enrichissement de Natanz, causant d’importants dégâts à l’infrastructure électrique et à plusieurs bâtiments, dont la salle de cascade principale et la partie en surface de l’installation pilote. Malgré l’ampleur des attaques, l’AIEA a confirmé qu’aucune élévation des niveaux de radiation n’a été détectée et qu’aucun dommage n’a été observé sur les sites d’Esfahan et de Fordow.

Le Directeur général de l’AIEA, Rafael Grossi, a appelé à la retenue et au dialogue, soulignant que toute attaque contre des installations nucléaires à des fins pacifiques constitue une violation du droit international et de la Charte des Nations unies. Il a également averti que la présence de grandes quantités de matières nucléaires sur le territoire iranien accroît le risque d’accident radiologique en cas d’escalade militaire.

À ce jour, aucune preuve visuelle de dommages supplémentaires n’a été publiée, mais l’AIEA maintient une surveillance étroite et continue de réduire son personnel sur place pour des raisons de sécurité. L’Agence insiste sur la nécessité d’un échange d’informations techniques rapide avec les autorités iraniennes afin de garantir la sûreté nucléaire et la transparence vis-à-vis de la communauté internationale.

La crise actuelle met en lumière la fragilité de l’équilibre régional et la nécessité d’une solution diplomatique pour garantir que le programme nucléaire iranien demeure strictement pacifique, conformément au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires.