Huda Ammori obtient une audience urgente à la Haute Cour du Royaume-Uni pour contester l’interdiction de Palestine Action

Londres, 2 juillet 2025 – La Haute Cour du Royaume-Uni a accordé à Huda Ammori, cofondatrice de Palestine Action, une audience urgente pour demander une « mesure provisoire » face au projet du gouvernement d’interdire le groupe d’activistes. La décision du juge Chamberlain, rendue le 30 juin 2025 au Royal Courts of Justice, permet à Ammori de contester la proscription, qui pourrait criminaliser les activités de l’organisation.

Palestine Action, connu pour ses actions directes contre des entreprises liées à l’industrie militaire israélienne, fait face à une possible interdiction dans le cadre des lois antiterroristes britanniques. Si la proscription est adoptée par le Parlement, l’appartenance ou le soutien au groupe deviendrait une infraction pénale passible de jusqu’à 14 ans de prison.

La procédure d’urgence a été déclenchée alors que la ministre de l’Intérieur, Yvette Cooper, a déposé lundi un projet d’arrêté visant à inclure Palestine Action parmi les organisations terroristes en vertu du Terrorism Act 2000. Le vote parlementaire est prévu mercredi, et l’interdiction pourrait entrer en vigueur dès vendredi, à moins qu’une suspension temporaire ne soit décidée lors de l’audience prévue ce jour-là.

Les avocats d’Ammori ont soutenu que la proscription causerait un « préjudice irréparable » non seulement à la requérante mais aussi aux nombreux soutiens du groupe, qui seraient privés de moyens de recours contre des décisions exécutives potentiellement illégales. Ils dénoncent la rapidité de la procédure, qui risquerait de violer le droit à un procès équitable et l’accès à la justice garanti par l’article 6 de la Convention européenne des droits de l’homme.

Des organisations telles qu’Amnesty International, Liberty et le European Legal Support Centre ont soumis des déclarations de soutien, exprimant leurs inquiétudes quant à l’impact de l’interdiction sur la liberté d’expression et le droit de manifester.

Huda Ammori a déclaré que la décision de la cour souligne « l’importance vitale de ce qui est en jeu dans cette affaire, notamment les conséquences majeures qu’aurait toute proscription de Palestine Action sur les libertés fondamentales de parole, d’expression et de réunion au Royaume-Uni ».

Le dossier, qui suscite un vif débat sur la criminalisation de la contestation et les limites de la liberté d’expression, sera de nouveau examiné vendredi, date à laquelle la Haute Cour décidera si le gouvernement peut ou non mettre en œuvre l’interdiction dans l’attente d’un examen judiciaire complet.