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Le BCCI menace de boycotter la Coupe d’Asie: bras de fer avec le PCB sur le lieu du tournoiđŸ”„48

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Crise au sein du cricket asiatique : la BCCI menace de boycotter la Coupe d’Asie 2025 en raison du diffĂ©rend sur le lieu de la rĂ©union

Tensions croissantes entre la BCCI et la PCB autour de la rĂ©union de l’ACC Ă  Dhaka

Le Conseil de ContrĂŽle du Cricket en Inde (BCCI) a rĂ©cemment menacĂ© de boycotter la prochaine Coupe d’Asie de cricket, Ă  moins que le Conseil de cricket du Pakistan (PCB) ne consente Ă  changer le lieu de la rĂ©union de l’Asian Cricket Council (ACC), actuellement prĂ©vue Ă  Dhaka, au Bangladesh. Cette dĂ©cision fait suite Ă  une sĂ©rie d’échanges tendus entourant la gouvernance du cricket asiatique, et risque de remettre en cause la tenue mĂȘme du tournoi phare de la rĂ©gion.

Un contexte historique marqué par la politisation du cricket en Asie

Depuis plusieurs dĂ©cennies, le cricket en Asie est souvent le théùtre de tensions politiques et gĂ©opolitiques, qui dĂ©passent parfois le cadre purement sportif. DĂ©jĂ  en 2023, l’Inde avait refusĂ© de se rendre au Pakistan pour la Coupe d’Asie, poussant l’organisation Ă  dĂ©placer les rencontres de l’équipe indienne vers le Sri Lanka, officialisant ainsi la difficultĂ© de rĂ©unir toutes les parties prenantes sur un mĂȘme terrain neutre.

Historiquement, la Coupe d’Asie sert aussi de baromĂštre aux relations diplomatiques entre les nations participantes – l’Inde, le Pakistan, le Bangladesh, le Sri Lanka, l’Afghanistan et parfois des pays Ă©mergents comme Oman ou les Émirats arabes unis. Les prĂ©cĂ©dentes Ă©ditions ont souvent nĂ©cessitĂ© des compromis sur le format et l’organisation, mais le diffĂ©rend actuel apparaĂźt plus intransigeant et prĂ©judiciable Ă  l’unitĂ© de la scĂšne asiatique du cricket.

Les enjeux logistiques et les motivations de la BCCI

La BCCI, forte de sa position dominante dans le cricket mondial grĂące Ă  l’Indien Premier League et Ă  un poids Ă©conomique nettement supĂ©rieur aux autres fĂ©dĂ©rations de la rĂ©gion, motive principalement son refus par des “prĂ©occupations logistiques et stratĂ©giques” quant Ă  la tenue de la rĂ©union de l’ACC Ă  Dhaka. Selon des sources ayant participĂ© aux discussions, la sĂ©curitĂ©, la facilitĂ© d’accĂšs et les garanties de neutralitĂ© sont au cƓur du blocage. Plusieurs fĂ©dĂ©rations alliĂ©es de la BCCI, dont Sri Lanka, Oman et l’Afghanistan, soutiennent la demande de dĂ©placement du lieu de la rĂ©union, arguant Ă©galement leurs propres rĂ©serves.

Le prĂ©sident de la PCB, Mohsin Naqvi – qui occupe aussi la prĂ©sidence tournante de l’ACC –, refuse cependant de cĂ©der, bien dĂ©cidĂ© Ă  maintenir l’épreuve Ă  Dhaka. Cette volontĂ© de fermetĂ© fait redouter un blocage institutionnel qui pourrait compromettre la validation de dĂ©cisions cruciales pour la tenue de la Coupe d’Asie 2025, prĂ©vue en septembre, mais dont le programme n’a toujours pas Ă©tĂ© officialisĂ©.

ConsĂ©quences potentielles : scĂ©nario d’un boycott et impacts Ă©conomiques

La menace de boycott avancĂ©e par la BCCI ne se limite pas Ă  la rĂ©union elle-mĂȘme ; elle pourrait Ă©galement s’étendre Ă  la non-participation de l’Inde Ă  l’édition 2025 de la Coupe d’Asie. Un tel scĂ©nario serait lourd de consĂ©quences pour l’économie du cricket asiatique : l’Inde, par la force de son marchĂ©, reprĂ©sente la majeure partie des audiences tĂ©lĂ©visuelles et des revenus de sponsoring liĂ©s Ă  la compĂ©tition.

En 2023-2024, la BCCI a gĂ©nĂ©rĂ© prĂšs de 9 741,7 crores de roupies de recettes (environ 1,15 milliard de dollars), dont la moitiĂ© grĂące Ă  la seule IPL. Sans la participation indienne, les diffuseurs, sponsors et partenaires logistiques pourraient revoir Ă  la baisse leur engagement, voire se retirer. Cela mettrait en pĂ©ril non seulement la visibilitĂ© rĂ©gionale de la Coupe d’Asie, mais aussi sa viabilitĂ© financiĂšre Ă  court terme.

De plus, la perspective d’un boycott de l’Inde aurait pour effet de priver les fans du continent du choc le plus attendu : le duel Inde-Pakistan, considĂ©rĂ© comme l’une des rivalitĂ©s sportives les plus suivies au monde.

Comparaisons rĂ©gionales : comment d’autres rĂ©gions gĂšrent-elles les divisions ?

Le cricket asiatique n’est pas la seule scĂšne oĂč des diffĂ©rends politiques viennent menacer la tenue d’évĂ©nements continentaux majeurs. Dans le passĂ©, la Coupe d’Afrique des Nations de football a dĂ©jĂ  connu des boycotts partiels ou des changements de format en raison de conflits internes – sans toutefois connaĂźtre une fragilitĂ© aussi prononcĂ©e que celle dont souffre aujourd’hui l’ACC.

En Europe, la gouvernance du football par l’UEFA, structurĂ©e autour de rĂšgles strictes de neutralitĂ© et de standards sĂ©curitaires, a permis de limiter l’impact des tensions gĂ©opolitiques, y compris lorsque certains États sont en conflit diplomatique ou militaire. Le cricket asiatique, en revanche, pĂątit de structures institutionnelles plus flexibles et d’une dĂ©pendance marquĂ©e vis-Ă -vis des grandes fĂ©dĂ©rations comme celle de l’Inde.

Initiatives récentes et réaction du public

La BCCI a multipliĂ© ces derniĂšres semaines les annonces rĂ©centes, notamment autour des changements d’effectif dans l’équipe nationale (Nitish Kumar Reddy et Arshdeep Singh forfaits, Anshul Kamboj ajoutĂ©), ainsi que l’instauration de programmes de formation Ă  destination d’anciens joueurs en situation de handicap, ou encore un appel Ă  proposition pour des services d’accrĂ©ditation. Autant d’initiatives qui illustrent la volontĂ© de la fĂ©dĂ©ration de rester active et proactive, mais qui ne suffisent pas Ă  attĂ©nuer l’inquiĂ©tude des supporters et des observateurs face Ă  la menace de boycott.

La perspective d’une annulation ou d’une tenue hybride du tournoi fait naĂźtre un vĂ©ritable sentiment d’urgence parmi les fans, notamment en Inde et au Pakistan, mais aussi dans toute la diaspora. Sur les rĂ©seaux sociaux, hashtags et pĂ©titions en faveur de la prĂ©servation du “clash of the titans” Inde-Pakistan se multiplient, rĂ©vĂ©lant l’importance Ă©motionnelle et symbolique attachĂ©e Ă  la Coupe d’Asie.

Vers une sortie de crise ? Les prochains jours décisifs

À moins d’une annonce rapide d’un compromis sur le lieu de la rĂ©union de l’ACC, la Coupe d’Asie 2025 reste dans l’incertitude la plus totale. Le refus de la BCCI de reconnaĂźtre les dĂ©cisions prises Ă  Dhaka par des instances qu’elle juge “incomplĂštes” (en l’absence d’une partie des membres clĂ©s) risque de provoquer un blocage juridique Ă  quelques semaines du dĂ©but prĂ©sumĂ© de la compĂ©tition.

La pression s’accroĂźt sur l’ACC pour trouver une solution de derniĂšre minute qui prĂ©serverait Ă  la fois l’intĂ©gritĂ© du tournoi et la lĂ©gitimitĂ© de son instance dirigeante. Les enjeux Ă©conomiques colossaux et la mobilisation du public rĂ©gional pourraient inciter les acteurs Ă  une forme de compromis, comme cela avait Ă©tĂ© le cas en 2023. Cependant, chaque jour qui passe sans solution alimente les craintes de voir la Coupe d’Asie – dĂ©jĂ  reportĂ©e Ă  plusieurs reprises au cours des derniĂšres annĂ©es – perdre son statut de rendez-vous incontournable dans le calendrier du cricket mondial.

Conclusion : une décision qui transcende le sport

Au-delĂ  des aspects institutionnels, ce conflit rĂ©vĂšle la difficultĂ© persistante Ă  dissocier les enjeux du cricket asiatique de ceux des relations diplomatiques dans la rĂ©gion. La BCCI, en posant un ultimatum aussi clair, rappelle le pouvoir de l’Inde non seulement sur le terrain mais aussi hors du terrain. Pour la communautĂ© des amateurs de cricket, le sort de la Coupe d’Asie 2025 demeure en suspens, Ă©vocateur d’un sport oĂč chaque dĂ©cision pĂšse bien au-delĂ  de la compĂ©tition elle-mĂȘme.