WNBA : Les supporters rĂ©clament lâĂ©quitĂ© salariale lors du All-Star Game 2025
Mobilisation historique pour lâĂ©galitĂ© salariale lors du All-Star Game Ă Phoenix
Lors du All-Star Game de la WNBA Ă Phoenix le 19 juillet 2025, un Ă©vĂ©nement sportif dâordinaire destinĂ© Ă la cĂ©lĂ©bration des talents et de la compĂ©titivitĂ©, un Ă©lan de revendication a Ă©mergĂ© des tribunes. Les supporters ont fait entendre une clameur puissante : « Pay Them ». Ce slogan, repris Ă lâunisson alors que la commissaire Cathy Engelbert remettait le trophĂ©e MVP, a soulignĂ© la tension persistante autour de la question de la rĂ©munĂ©ration Ă©quitable des joueuses de la ligue professionnelle fĂ©minine de basket. Les athlĂštes elles-mĂȘmes ont affichĂ© des tee-shirts portant le message « Pay Us What You Owe Us » durant lâĂ©chauffement, cristallisant le dĂ©bat public et mĂ©diatique autour de la nĂ©cessitĂ© dâun rééquilibrage salarial dans le sport fĂ©minin.
Racines historiques du combat pour lâĂ©quitĂ© salariale en WNBA
La demande pour une plus grande justice salariale nâest pas nouvelle. Depuis sa crĂ©ation en 1996, la WNBA lutte pour asseoir sa rentabilitĂ©, souvent comparĂ©e â de façon dĂ©favorable â Ă la NBA masculine sur la question des salaires et du partage des revenus. Historiquement, le plafond salarial de la WNBA limitait les gains individuels Ă des montants bien infĂ©rieurs Ă ceux pratiquĂ©s dans dâautres ligues majeures. MĂȘme en 2025, les salaires des joueuses varient entre 66 000 et 250 000 dollars par an, alors quâun joueur moyen de la NBA perçoit prĂšs de 10 millions de dollars. Ces chiffres, rĂ©guliĂšrement relayĂ©s dans les mĂ©dias et sur les rĂ©seaux sociaux, alimentent lâincomprĂ©hension et la mobilisation des joueurs et spectateurs.
Au-delĂ de la rĂ©munĂ©ration directe, les joueuses rĂ©clament Ă©galement un accĂšs plus juste au partage des revenus gĂ©nĂ©rĂ©s par la ligue. Alors que les athlĂštes de la NBA bĂ©nĂ©ficient dâenviron 50% des revenus liĂ©s au basketball, leurs homologues fĂ©minines ne perçoivent quâentre 20 et 25%.
Contexte économique : nouvelle Úre de croissance, vieille disparité
La WNBA connaĂźt actuellement une pĂ©riode de croissance sans prĂ©cĂ©dent. LâannĂ©e 2025 est marquĂ©e par une frĂ©quentation record des salles, des audiences tĂ©lĂ©visĂ©es en hausse et de nouveaux accords de diffusion, dont celui signĂ© rĂ©cemment pour 2,2 milliards de dollars sur 11 ans. Pourtant, cet accord reste largement en deçà du colossal partenariat de la NBA, estimĂ© Ă 76 milliards de dollars pour une durĂ©e Ă©quivalente.
Les stars de la ligue, telles que Caitlin Clark, Napheesa Collier ou Breanna Stewart, jouent un rĂŽle moteur dans cette dynamique. Clark, Ă©gĂ©rie de grandes marques, a rĂ©cemment mis en lumiĂšre lâĂ©cart significatif entre ses revenus publicitaires et son salaire en ligue, pointant du doigt le modĂšle Ă©conomique actuel et ses limites. La dissociation grandissante entre la valeur apportĂ©e par les joueuses Ă la ligue, lâintĂ©rĂȘt grandissant du public et la modestie des salaires rend lâexigence dâun rééquilibrage salarial dâautant plus lĂ©gitime aux yeux de nombreuses voix influentes du basket mondial.
Lâimpact de la mobilisation sur les nĂ©gociations du CBA
Le chant « Pay Them » rĂ©sonnant au sein de la Footprint Center de Phoenix dĂ©passe le simple cadre symbolique. Il intervient en pleine renĂ©gociation de la convention collective (Collective Bargaining Agreement â CBA), alors que la prĂ©cĂ©dente entente doit expirer Ă la fin de la saison 2025 et quâune menace rĂ©elle de lockout pour 2026 plane si aucun accord nâest trouvĂ©.
Face Ă la mĂ©diatisation croissante et Ă lâimplication active des joueuses et du public, la pression sâintensifie sur les dirigeants de la ligue. Selon les syndicats de joueuses (WNBPA), il ne sâagit pas uniquement dâaugmenter les revenus individuels, mais de transformer structurellement la façon dont la WNBA partage ses gains, attribue des droits Ă la pension, garantit des vols charters et offre des protections sociales concrĂštes aux athlĂštes, notamment pour celles ayant des enfants.
Comparaisons rĂ©gionales : lâĂ©cart salarial dans le sport fĂ©minin, un dĂ©bat mondial
Lâenjeu de la rĂ©munĂ©ration Ă©quitable dans le sport professionnel fĂ©minin ne se limite pas Ă la WNBA ou aux Ătats-Unis. En Europe, de nombreuses ligues fĂ©minines de basket, football ou rugby font face Ă des prĂ©occupations similaires, bien que les modĂšles Ă©conomiques varient selon les pays. Ainsi, certaines ligues europĂ©ennes disposent de subventions publiques qui minorent lâĂ©cart des salaires entre hommes et femmes, mais la plupart affichent Ă©galement des disparitĂ©s considĂ©rables.
En France, la Ligue FĂ©minine de Basketball (LFB) offre des salaires moyens annuels bien infĂ©rieurs Ă ceux de la WNBA, et reste loin derriĂšre la Ligue Nationale de Basket (LNB) masculine en termes de revenus. Des initiatives ponctuelles, telles que la garantie de minima salariaux ou la professionnalisation croissante des clubs, nâont pas encore permis de combler le fossĂ©, mĂȘme si la visibilitĂ© des compĂ©titions sâamĂ©liore chaque annĂ©e.
En Espagne ou en Italie, quelques clubs fĂ©minins de haut niveau sâappuient sur des soutiens institutionnels ou privĂ©s pour offrir de meilleurs revenus, mais ces cas demeurent lâexception. Globalement, la mobilisation amĂ©ricaine trouve un Ă©cho chez les joueuses et supporters europĂ©ens, qui regardent avec attention lâissue des discussions Ă venir au sein de la WNBA.
RĂ©action du public et climat dans lâarĂšne : un moment de vĂ©ritĂ©
Ă Phoenix, le contexte Ă©tait chargĂ© dâĂ©motion. La rĂ©sonance du slogan « Pay Us What You Owe Us », portĂ© par les tee-shirts des meilleures basketteuses de la planĂšte, a dĂ©clenchĂ© lâadhĂ©sion des milliers de spectateurs prĂ©sents. Entre lacs dâapplaudissements et rĂ©seaux sociaux saturĂ©s de messages de soutien, la revendication pour un salaire Ă©quitable a trouvĂ© une rĂ©sonance planĂ©taire dans le monde du sport fĂ©minin.
Des figures telles que Caitlin Clark Ă©tayent la lĂ©gitimitĂ© de la demande. « Nous devrions ĂȘtre mieux payĂ©es et jâespĂšre que ce sera le cas Ă mesure que la ligue continuera de croĂźtre. Câest probablement la chose la plus importante que nous dĂ©fendons pendant ces nĂ©gociations », a-t-elle rĂ©sumĂ© devant la presse, appuyĂ©e par dâautres capitaines telles que Napheesa Collier et Breanna Stewart, pour qui la rĂ©partition des revenus reste la prioritĂ© absolue.
Perspectives économiques et avenir du basket féminin professionnel
La question du partage des revenus sâimpose comme le principal point dâachoppement dans les discussions autour du futur de la WNBA. Ă mesure que la ligue attire davantage de spectateurs et gĂ©nĂšre des recettes records, la pression sâaccentue pour que la rĂ©munĂ©ration des joueuses reflĂšte leur nouvelle importance Ă©conomique.
Si un accord nâest pas trouvĂ© dans les mois Ă venir, la menace dâune grĂšve ou dâun lockout en 2026 serait une premiĂšre depuis la crĂ©ation de la WNBA, ouvrant un nouveau chapitre dans la lutte pour lâĂ©galitĂ© dans le sport professionnel. Toutefois, la croissance continue du basket fĂ©minin laisse augurer dâune Ă©volution structurelle â non seulement sur les salaires, mais aussi sur les conditions de travail, lâaccĂšs aux mĂ©dias et la reconnaissance sociale des athlĂštes.
Un All-Star Game 2025 gravĂ© dans lâhistoire sociale du sport fĂ©minin
LâĂ©dition du All-Star Game 2025 restera gravĂ©e comme lâun des temps forts de la mobilisation pour lâĂ©quitĂ© salariale dans le basket fĂ©minin. En brandissant leurs slogans et en Ă©levant la voix, joueuses et supporters ont donnĂ© une visibilitĂ© mondiale aux revendications, soulignant la nĂ©cessitĂ© dâaccorder aux athlĂštes fĂ©minines la reconnaissance Ă©conomique et sociale qui leur revient. Lâissue des nĂ©gociations et lâĂ©volution du modĂšle Ă©conomique de la WNBA serviront de rĂ©fĂ©rence pour dâautres ligues fĂ©minines Ă travers le monde dans la quĂȘte dâune juste rĂ©munĂ©ration.
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