Problèmes Juridiques autour de la Sortie du Film « The RajaSaab » avec Prabhas
New Delhi, 24 août 2025 — L’industrie cinématographique indienne est secouée par une affaire judiciaire de grande ampleur mettant en péril la sortie du très attendu film The RajaSaab, porté par la star pan-indienne Prabhas. La société de production Ivy Entertainment a saisi la Haute Cour de Delhi contre People Media Factory, exigeant le remboursement d’une somme colossale de 218 crores de roupies assortie d’un taux d’intérêt de 18%. Dans sa requête, Ivy Entertainment demande expressément que le film ne soit pas distribué tant que le différend n’aura pas trouvé d’issue, jetant une ombre d’incertitude sur la date de sortie prévue au 9 janvier 2026.
Une sortie compromise pour une superproduction attendue
The RajaSaab est l’un des projets cinématographiques les plus attendus de 2026. Réalisé avec un budget conséquent et porté par Prabhas, acteur reconnu pour ses rôles dans de grands succès tels que Baahubali et Salaar, le film devait marquer un nouveau jalon dans sa carrière. Toutefois, cette bataille judiciaire remet sérieusement en question non seulement le calendrier de sortie, mais également la viabilité économique du projet.
Selon les documents déposés par Ivy Entertainment, l’investissement de 218 crores de roupies devait être sécurisé par un partenariat avec People Media. Or, le différend contractuel aurait entraîné un blocage financier paralysant la production et la phase de postproduction.
Les implications économiques d’un retard
Le marché du cinéma indien repose largement sur les grandes sorties festives de début d’année, période stratégique où les spectateurs affluent massivement en salle. Un report du film aurait des conséquences financières directes :
- Baisse des recettes prévues : les projections initiales tablaient sur des recettes supérieures à 600 crores de roupies au box-office mondial.
- Perturbation de la distribution internationale : des accords de diffusion dans plusieurs régions d’Asie, au Moyen-Orient, et en Amérique du Nord risquent d’être compromis.
- Atteinte à la chaîne de valeur cinématographique : distributeurs, exploitants de salles et diffuseurs numériques pourraient subir d’importantes pertes si le film est repoussé ou interdit de sortie.
Historiquement, plusieurs films indiens ont vu leur potentiel économique s’effondrer en raison de litiges similaires. En 2013, par exemple, Zanjeer avait été retardé par des batailles judiciaires, ce qui avait lourdement pesé sur ses revenus finaux. Le cas de The RajaSaab rappelle donc les vulnérabilités chroniques du cinéma indien face aux conflits contractuels.
Le rôle central de Prabhas dans l’affaire
La notoriété de Prabhas est telle que chaque projet qui le concerne mobilise investisseurs, distributeurs et fans du monde entier. Depuis le triomphe de Baahubali en 2015 et 2017, l’acteur s’est imposé comme l’un des rares à posséder une véritable aura pan-indienne, transcendant les barrières linguistiques entre Bollywood et le cinéma du sud de l’Inde.
L’engouement autour de The RajaSaab tenait à la fois à la promesse d’un film spectaculaire et à l’image de Prabhas comme valeur sûre du box-office. Toutefois, ses productions récentes ont connu des fortunes variées : Adipurush a déçu en 2023 en raison de polémiques et de critiques sévères, tandis que Salaar a renoué avec le succès en 2024. Ainsi, les attentes autour de ce nouveau projet sont particulièrement élevées, et chaque rebondissement juridique est scruté de près par les investisseurs.
Un contentieux révélateur des tensions du secteur
Les litiges financiers liés aux productions majeures indiennes ne sont pas nouveaux. Le secteur connaît régulièrement des frictions entre studios, coproducteurs et distributeurs, souvent sur fond de budgets pharaoniques. Avec la montée en puissance du streaming et des droits non-théâtraux (OTT, satellite, musique), les contrats se complexifient et engendrent parfois des rivalités juridiques.
Dans le cas précis de The RajaSaab, la situation est aggravée par l’absence de confirmation d’un accord de distribution non-théâtral, un élément pourtant crucial pour sécuriser la rentabilité avant même la sortie en salle. Les experts du secteur estiment que la valeur des droits non-théâtraux pourrait s’élever à plus de 300 crores de roupies, un montant qui aiderait normalement à compenser les risques de production.
Comparaisons régionales et précédents internationaux
Les tensions financières dans le secteur cinématographique ne se limitent pas à l’Inde. Dans l’industrie hollywoodienne, plusieurs superproductions ont également été retardées ou affectées par des contentieux. Par exemple, The Wolf of Wall Street (2013) avait vu sa production menacée par une enquête sur son financement. À Nollywood, au Nigeria, des litiges similaires ont déjà freiné des projets ambitieux destinés à l’exportation.
En comparaison avec les autres industries asiatiques, comme le cinéma chinois ou sud-coréen, l’Inde souffre régulièrement d’une judiciarisation plus lourde de ses projets majeurs, en partie en raison de la taille du marché mais aussi du poids des deals de coproduction. Cette affaire illustre donc une fragilité structurelle du modèle indien : l’absence de mécanismes solides de médiation contractuelle avant de recourir aux tribunaux.
Réactions de l’industrie et du public
Dans les cercles cinématographiques, la nouvelle a provoqué une onde de choc. Des distributeurs qui avaient réservé leurs créneaux pour janvier 2026 craignent désormais de devoir réorganiser leur calendrier. Plusieurs blockbusters en langue télougoue et hindi prévoyaient d’espacer leur sortie pour éviter la concurrence frontale avec The RajaSaab.
Le public, lui, a exprimé une vive inquiétude sur les réseaux sociaux, où les mots-clés autour du film ont rapidement atteint les tendances. De nombreux fans de Prabhas se disent déçus de voir l’avenir du projet menacé par des querelles financières, certains allant jusqu’à réclamer un règlement amiable pour sauver la sortie prévue.
Quelles perspectives pour « The RajaSaab » ?
La décision de la Haute Cour de Delhi sera déterminante. Si le tribunal décide de geler la sortie jusqu’au règlement du litige, il est probable que le film soit repoussé de plusieurs mois, voire indéfiniment si aucun accord financier n’est trouvé. Dans le meilleur des cas, une médiation pourrait aboutir avant la fin 2025, permettant à People Media d’avancer dans la postproduction et de maintenir le calendrier.
Cependant, l’absence de confirmation de l’accord non-théâtral demeure un sérieux handicap. Tant que cette question ne sera pas clarifiée, les investisseurs et distributeurs hésiteront à s’engager pleinement.
Conclusion : un avenir incertain pour un film symbole
Le cas de The RajaSaab est emblématique des défis rencontrés par le cinéma indien contemporain : budgets colossaux, dépendance aux financements multiples, rivalités contractuelles et incertitudes juridiques. À l’approche de 2026, l’industrie attend avec anxiété de savoir si Prabhas pourra bel et bien incarner son nouveau rôle dans les salles obscures ou si le projet restera enlisé dans les prétoires.
En l’état, le spectre d’une année sans l’une des grandes sorties promises à marquer le box-office inquiète tant les professionnels que les spectateurs. L’issue du litige déterminera si The RajaSaab pourra tenir sa promesse de grandeur cinématographique ou s’il rejoindra la liste des superproductions compromises par les tempêtes judiciaires.