Un lanceur dâalerte accuse DOGE, une entitĂ© liĂ©e Ă Elon Musk, dâavoir accĂ©dĂ© illĂ©galement Ă des donnĂ©es sensibles de la NLRB : une faille de sĂ©curitĂ© aux consĂ©quences nationales
Un scandale dâampleur secoue actuellement les sphĂšres politiques et syndicales amĂ©ricaines : selon les rĂ©vĂ©lations dâun lanceur dâalerte, le Department of Government Efficiency (DOGE), pilotĂ© par Elon Musk et mandatĂ© par lâadministration Trump pour rationaliser la gestion fĂ©dĂ©rale, aurait accĂ©dĂ© sans autorisation aux systĂšmes informatiques de la National Labor Relations Board (NLRB). Cette agence indĂ©pendante, créée en 1935, protĂšge les droits des salariĂ©s amĂ©ricains Ă sâorganiser, nĂ©gocier collectivement et dĂ©fendre leurs conditions de travail.
Des accĂšs âgod-tierâ et des transferts massifs de donnĂ©es
Daniel Berulis, administrateur des infrastructures cloud de la NLRB, affirme que les Ă©quipes de DOGE ont exigĂ© des accĂšs de niveau maximal, permettant de lire, copier et modifier toutes les donnĂ©es de lâagence. Peu aprĂšs leur arrivĂ©e, Berulis a observĂ© un transfert massif de donnĂ©es â lâĂ©quivalent de plusieurs encyclopĂ©dies â sortant du systĂšme, un Ă©vĂ©nement rarissime selon lui. ParallĂšlement, les outils de surveillance et dâalerte ont Ă©tĂ© dĂ©sactivĂ©s, des traces dâaccĂšs effacĂ©es, et les protections contre les connexions non sĂ©curisĂ©es supprimĂ©es.
« On nous a explicitement demandĂ© de ne pas enregistrer les accĂšs, de ne pas surveiller les comptes DOGE, et de ne pas interfĂ©rer avec leurs opĂ©rations. Câest une violation flagrante des principes fondamentaux de sĂ©curitĂ© », dĂ©nonce Berulis dans sa dĂ©claration sous serment.
Tentatives de connexion depuis la Russie : la piste dâune faille exploitĂ©e
Fait encore plus inquiétant : dans les minutes suivant la création de comptes DOGE, des tentatives de connexion ont été détectées depuis une adresse IP russe, utilisant les identifiants fraßchement générés par DOGE. Si ces tentatives ont été bloquées, elles démontrent que les vulnérabilités introduites par DOGE pourraient avoir été immédiatement repérées et exploitées par des acteurs étrangers, posant un risque majeur pour la sécurité nationale.
Selon lâorganisation Whistleblower Aid, qui accompagne Berulis, la quasi-totalitĂ© des systĂšmes critiques de la NLRB auraient Ă©tĂ© exposĂ©s, mettant potentiellement en danger des centaines de millions de dossiers : listes de syndicalistes, dossiers de contentieux sociaux, secrets industriels, informations personnelles sur des salariĂ©s et des entreprises.
Réactions officielles et climat de tension
La Maison-Blanche assure que DOGE agit dans la transparence, conformĂ©ment Ă un dĂ©cret prĂ©sidentiel autorisant lâaccĂšs aux systĂšmes fĂ©dĂ©raux pour lutter contre la fraude et amĂ©liorer lâefficacitĂ©. Mais la NLRB affirme nâavoir jamais autorisĂ© DOGE Ă accĂ©der Ă ses systĂšmes, ni reçu de demande en ce sens. Une enquĂȘte interne a conclu Ă lâabsence de violation, mais les preuves techniques et les communications fournies par Berulis semblent contredire cette version.
Depuis ses rĂ©vĂ©lations, Berulis a reçu des menaces explicites Ă son domicile, accompagnĂ©es de photos prises Ă son insu, ce qui alimente les inquiĂ©tudes sur lâampleur de lâaffaire et les risques encourus par les lanceurs dâalerte.
Enjeux et perspectives
Ce dossier soulĂšve des questions cruciales : comment une Ă©quipe externe, mĂȘme mandatĂ©e par lâexĂ©cutif, a-t-elle pu obtenir des accĂšs aussi Ă©tendus sans contrĂŽle ? Quelles garanties existent pour la protection des donnĂ©es sensibles des salariĂ©s et des entreprises ? Et surtout, quelles consĂ©quences pour la sĂ©curitĂ© nationale si des acteurs Ă©trangers ont pu pĂ©nĂ©trer les systĂšmes fĂ©dĂ©raux via une telle faille ?
Les regards se tournent dĂ©sormais vers le CongrĂšs et les autoritĂ©s judiciaires, qui devront dĂ©terminer lâampleur rĂ©elle de la fuite, les responsabilitĂ©s, et les mesures Ă prendre pour restaurer la confiance dans la sĂ©curitĂ© des institutions amĂ©ricaines.