Vague de « swatting » contre des figures conservatrices américaines : inquiétudes et frustrations face à la réponse des autorités
Une série d’incidents ciblant journalistes et influenceurs conservateurs
Depuis plusieurs semaines, une inquiétante vague de « swatting » frappe des personnalités conservatrices aux États-Unis. Parmi les victimes figure la journaliste d’investigation Sharyl Attkisson, lauréate de plusieurs Emmy Awards, qui a rapporté que sa maison avait été la cible d’une intervention policière armée après un faux signalement d’urgence. D’autres figures médiatiques et influenceurs, tels que Gunther Eagleman, Joe Pagliarulo, Chase Geiser, Shawn Farash, Nick Sortor ou encore le compte parodique « Catturd », ont également dénoncé des incidents similaires.
Le « swatting » consiste à passer un faux appel aux services d’urgence, prétendant qu’un crime grave est en cours (prise d’otage, fusillade, etc.), afin de provoquer l’intervention d’une équipe du SWAT lourdement armée au domicile de la cible. Cette pratique, née dans la communauté des jeux vidéo, s’est progressivement étendue aux célébrités, puis aux personnalités politiques et médiatiques, avec des conséquences parfois dramatiques. En 2017, un homme a été tué lors d’une intervention de ce type à Wichita, au Kansas.
Des victimes en colère face à la réponse du FBI
Face à la multiplication des cas, les victimes expriment leur frustration quant à la réponse des autorités fédérales. Sharyl Attkisson, notamment, a publiquement interpellé le FBI, accusant l’agence de ne pas coordonner efficacement la collecte de preuves et la coopération avec les polices locales, malgré la gravité de ces actes. Plusieurs victimes estiment que les forces de l’ordre ne prennent pas suffisamment au sérieux la menace, alors que ces faux signalements mettent en danger la vie des personnes visées et de leurs proches, tout en mobilisant inutilement d’importantes ressources policières.
Le FBI se veut rassurant, mais la défiance persiste
Le directeur du FBI, Kash Patel, a récemment condamné cette « montée alarmante » des attaques par swatting contre les figures conservatrices, assurant que l’agence prend la question au sérieux et promettant de poursuivre les responsables. « Ce n’est pas une question politique : instrumentaliser les forces de l’ordre contre n’importe quel Américain est moralement répréhensible et met des vies en danger », a-t-il déclaré. Il a également affirmé que le FBI travaille en étroite collaboration avec les polices locales pour endiguer ce phénomène.
Malgré ces déclarations, la défiance demeure forte parmi les victimes, qui réclament des mesures concrètes et une réponse judiciaire exemplaire. Certains élus, comme le sénateur Mike Lee (R-Utah), vont jusqu’à demander si le swatting ne devrait pas être poursuivi comme une tentative de meurtre, au vu des risques encourus lors de ces interventions armées.
Un phénomène qui s’intensifie à l’approche de l’élection présidentielle
Les experts notent que le swatting, déjà surveillé par le FBI depuis une vingtaine d’années, connaît une recrudescence à l’approche de l’élection présidentielle américaine. Les motivations sont souvent politiques, le swatting devenant un outil de harcèlement contre des personnalités dont les opinions dérangent. Cette instrumentalisation de la violence policière par de faux signalements inquiète jusqu’au plus haut niveau, tant elle menace la sécurité des citoyens et la confiance dans les institutions.
Conclusion
La vague actuelle de swatting visant des figures conservatrices met en lumière les failles de la réponse institutionnelle face à une menace qui évolue et se politise. Entre sentiment d’insécurité, colère des victimes et promesses d’action des autorités, la question reste ouverte : comment protéger efficacement les citoyens contre ce nouveau fléau sans précédent dans l’histoire récente des États-Unis ?