Wall Street se moque des revirements tarifaires de Trump avec le « TACO trade », le président fulmine
Washington, D.C. â Une nouvelle expression fait fureur Ă Wall Street et irrite profondĂ©ment la Maison-Blanche : le « TACO trade », acronyme de « Trump Always Chickens Out » (« Trump se dĂ©gonfle toujours »), dĂ©signe la tendance du prĂ©sident amĂ©ricain Ă annoncer des hausses massives de droits de douane, provoquant la panique sur les marchĂ©s, pour ensuite faire marche arriĂšre, entraĂźnant un rebond boursier.
Lâexpression, inventĂ©e par le chroniqueur du Financial Times Robert Armstrong, sâest rapidement rĂ©pandue chez les investisseurs et sur les rĂ©seaux sociaux, oĂč des mĂšmes reprĂ©sentant Donald Trump en taco ou affublĂ© dâune tĂȘte de poulet circulent massivement. Les opĂ©rateurs boursiers profitent de ces fluctuations en achetant des actions lors des chutes provoquĂ©es par les menaces tarifaires, puis en revendant aprĂšs les reculs du prĂ©sident.
Mercredi 28 mai, lors dâune confĂ©rence de presse Ă la Maison-Blanche, la correspondante de CNBC Megan Cassella a interrogĂ© Donald Trump sur ce phĂ©nomĂšne. Visiblement agacĂ©, le prĂ©sident a qualifiĂ© la question de « plus mĂ©chante » jamais posĂ©e et a dĂ©fendu sa stratĂ©gie comme Ă©tant de la « nĂ©gociation » et non un signe de faiblesse. Il a citĂ© la rĂ©duction des droits de douane sur la Chine de 145 % Ă 30 % et le report au 9 juillet de la surtaxe de 50 % sur les produits europĂ©ens, affirmant que ces mesures avaient relancĂ© lâĂ©conomie amĂ©ricaine et favorisĂ© les nĂ©gociations commerciales.
« Vous appelez ça se dĂ©gonfler ? Cela sâappelle une nĂ©gociation », a insistĂ© Trump, tout en dĂ©nonçant la virulence de la question des journalistes. Il a Ă©galement soulignĂ© que ses annonces avaient permis dâouvrir des discussions avec des partenaires comme lâUnion europĂ©enne, qui selon lui « Ă©taient prĂȘtes Ă nĂ©gocier dĂšs que je le souhaite ».
La polĂ©mique a Ă©tĂ© amplifiĂ©e par une dĂ©cision de justice fĂ©dĂ©rale qui, le mĂȘme jour, a suspendu lâapplication de nouveaux droits de douane, estimant que Trump avait outrepassĂ© ses prĂ©rogatives prĂ©sidentielles. Ce revers judiciaire renforce les interrogations sur la cohĂ©rence et lâefficacitĂ© de la politique commerciale amĂ©ricaine, alors que lâincertitude pĂšse toujours sur lâĂ©conomie mondiale.
Le « TACO trade » sâimpose ainsi comme un symbole de lâinstabilitĂ© des marchĂ©s face Ă la stratĂ©gie tarifaire de Donald Trump, divisant les observateurs entre ceux qui saluent la mĂ©thode de nĂ©gociation et ceux qui dĂ©noncent des volte-face nuisibles Ă la confiance Ă©conomique.