Zohran Mamdani remporte la primaire démocrate à New York et bouleverse la course à la mairie

NEW YORK, 25 juin 2025 — Zohran Mamdani, député socialiste de 33 ans originaire du Queens, a remporté la primaire démocrate pour la mairie de New York, créant une onde de choc politique qui pourrait redéfinir l’avenir de la ville et du Parti démocrate à l’échelle nationale.

Mamdani, quasi inconnu il y a quelques mois, a devancé l’ancien gouverneur Andrew Cuomo lors du premier tour du scrutin à choix préférentiel, recueillant 44% des voix contre 36% pour Cuomo, selon 93% des bureaux de vote dépouillés. Cuomo a reconnu sa défaite mardi soir et a félicité Mamdani lors d’un rassemblement marqué par la déception de ses partisans. Bien que le décompte final du vote préférentiel soit attendu le 1er juillet, l’avance de Mamdani semble décisive et il s’est déclaré vainqueur peu après minuit devant une foule enthousiaste à Long Island City.

Dans son discours, Mamdani a promis d’être « le maire de chaque New-Yorkais, que vous ayez voté pour moi, pour le gouverneur Cuomo, ou que vous ayez été trop désabusé pour voter ». Il a insisté sur sa volonté de rendre la ville plus abordable, fonctionnelle et sûre pour tous, s’appuyant sur une campagne de terrain dynamique qui a mobilisé massivement les jeunes et les nouveaux électeurs.

La victoire de Mamdani marque un tournant pour l’aile progressiste du Parti démocrate, qui a su s’unir derrière lui, notamment grâce aux soutiens d’Alexandria Ocasio-Cortez et Bernie Sanders. Il deviendrait, s’il l’emporte en novembre, le premier maire musulman et d’origine indienne de New York, ainsi que le plus jeune à occuper ce poste depuis plus d’un siècle.

L’ancien gouverneur Cuomo, qui espérait un retour en politique après sa démission en 2021, avait axé sa campagne sur la restauration de l’ordre et la gestion de la crise du coût de la vie, tout en bénéficiant du soutien de nombreux syndicats et donateurs puissants. Mais son image, ternie par des scandales et une gestion controversée de la pandémie, n’a pas suffi à contrer l’élan populaire en faveur de Mamdani.

La campagne de Mamdani s’est distinguée par des prises de position progressistes, notamment sur la politique étrangère, la justice sociale et la lutte contre la vie chère. Il a également suscité la controverse avec des déclarations sur la politique israélienne et des promesses audacieuses, dont l’arrestation du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou s’il venait à New York, ce qui a provoqué de vifs débats au sein du parti et au-delà.

La prochaine étape sera l’élection générale du 4 novembre, où Mamdani affrontera le maire sortant Eric Adams, candidat indépendant après avoir boycotté la primaire démocrate, ainsi que le républicain Curtis Sliwa, fondateur des Guardian Angels. Adams, qui a qualifié Mamdani de « vendeur d’élixirs » sur Fox News, remet en cause ses propositions fiscales et son autorité potentielle en tant que maire.

Face à la montée de Mamdani, certains électeurs républicains appellent même le président Trump à invoquer le Communist Control Act de 1954 pour bloquer sa candidature, une initiative qui suscite de vives discussions sur la constitutionnalité d’une telle démarche.

La victoire de Mamdani, portée par une mobilisation sans précédent des jeunes et des progressistes, annonce un automne électoral explosif à New York, avec des répercussions potentielles sur la scène politique nationale.