Élections anticipées en Corée du Sud : le duel Lee Jae-myung – Kim Moon-soo s’intensifie
Séoul, 20 juin 2025 – Les élections présidentielles anticipées en Corée du Sud, provoquées par la destitution de l’ancien président Yoon Suk-yeol à la suite de sa déclaration controversée de la loi martiale le 3 décembre 2024, connaissent une intensification de la campagne. Plus de 25 % des électeurs éligibles ont déjà voté à l’avance, tandis que le favori Lee Jae-myung affronte le candidat conservateur Kim Moon-soo lors d’un premier débat télévisé particulièrement tendu.
Le contexte de ce scrutin reste marqué par des mois de turbulences politiques. Yoon Suk-yeol, accusé d’avoir imposé la loi martiale pendant six heures en réponse à des « forces anti-étatiques » et à la menace nord-coréenne, a été destitué par la Cour constitutionnelle le 4 avril 2025, entraînant l’organisation d’une élection présidentielle dans un délai de 60 jours, conformément à la Constitution. Trois présidents par intérim se sont succédé depuis, le dernier étant Lee Juo, ministre du Travail, qui a assuré la transition un mois avant le scrutin.
La campagne s’est cristallisée autour de la gestion de la crise politique, des répercussions économiques, de la polarisation sociale et des relations avec la Corée du Nord, les États-Unis et la Chine. Les sondages donnent Lee Jae-myung, candidat du Parti démocratique, largement en tête, avec près de la moitié des intentions de vote, tandis que Kim Moon-soo, du Parti du pouvoir au peuple, peine à combler son retard.
Parallèlement, les enquêtes sur les anciens responsables Han Duck-soo et Choi Sang-mok, impliqués dans la gestion chaotique de la loi martiale, continuent d’alimenter le débat public. Sur le plan économique, l’indice Kospi a franchi la barre des 3 000 points, témoignant d’un optimisme des marchés malgré l’incertitude politique.
Le scrutin, prévu le 3 juin, a mobilisé une participation record de 79,38 %, la plus élevée depuis 1997. Le vainqueur prendra immédiatement ses fonctions, sans période de transition, et devra relever de nombreux défis, dont la réconciliation nationale, la relance économique et la gestion des relations internationales.