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BlackRock, Vanguard et State Street poursuivis aux États-Unis pour cartel prĂ©sumĂ© dans le marchĂ© de l’énergieđŸ”„60

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BlackRock dans la tourmente judiciaire : un juge fĂ©dĂ©ral autorise une action collective sur ses pratiques dans le marchĂ© de l’énergie


Une décision judiciaire aux répercussions nationales

Un juge fĂ©dĂ©ral du Texas a rendu une dĂ©cision qui pourrait marquer un tournant majeur dans la rĂ©gulation des marchĂ©s financiers amĂ©ricains. BlackRock, aux cĂŽtĂ©s de Vanguard et State Street, trois des plus puissantes sociĂ©tĂ©s de gestion d’actifs au monde, sont dĂ©sormais confrontĂ©es Ă  une action en justice qui les accuse d’avoir formĂ© un cartel d’investissement visant Ă  contrĂŽler le marchĂ© de l’énergie aux États-Unis. Selon les plaignants, ces firmes auraient coordonnĂ© leurs stratĂ©gies pour acquĂ©rir des entreprises de charbon afin de les fermer, imposer des normes « vertes » contraignantes et influer artificiellement sur la fixation des prix de l’énergie.

La portĂ©e de cette affaire est considĂ©rable. D’une part, elle interroge le rĂŽle des gestionnaires d’actifs dans la transition Ă©nergĂ©tique, et d’autre part, elle relance le dĂ©bat autour de la concentration du pouvoir financier entre quelques acteurs globaux. Avec plus de 20.000 milliards de dollars cumulĂ©s sous gestion, ces entitĂ©s sont devenues des forces incontournables de la finance mondiale, exerçant une influence directe sur les entreprises cotĂ©es et, par ricochet, sur l’économie rĂ©elle.


Contexte historique : l’ascension des gĂ©ants de la gestion d’actifs

BlackRock, fondĂ© en 1988 par Larry Fink, est aujourd’hui le plus grand gestionnaire de fonds au monde avec environ 10.000 milliards de dollars sous gestion. Vanguard et State Street, bien que plus petits, gĂšrent chacun plusieurs milliers de milliards, se plaçant juste derriĂšre leur concurrent new-yorkais. Depuis deux dĂ©cennies, ces acteurs dominent progressivement le marchĂ© de l’investissement institutionnel, dĂ©tenant des parts majoritaires dans une grande partie des entreprises de l’indice S&P 500.

Historiquement, leur influence s’est renforcĂ©e grĂące Ă  l’essor des fonds indiciels et des ETF (Exchange Traded Funds), perçus par les investisseurs comme des solutions abordables et diversifiĂ©es. Cependant, cette montĂ©e en puissance a aussi entraĂźnĂ© de nouvelles critiques sur leur capacitĂ© Ă  peser sur les choix stratĂ©giques des entreprises — notamment en matiĂšre de gouvernance et de transition Ă©nergĂ©tique.


Les accusations au cƓur du procùs

L’action en justice, intentĂ©e par un groupe d’entreprises du secteur Ă©nergĂ©tique et de consommateurs, met en avant plusieurs accusations :

  • Acquisition et fermeture de mines de charbon : Les plaignants affirment que BlackRock et ses partenaires auraient volontairement acquis des compagnies charbonniĂšres, non pas pour les rentabiliser, mais pour restreindre l’offre et accĂ©lĂ©rer l’abandon de cette Ă©nergie fossile.
  • Imposition de critĂšres ESG : En mettant en Ɠuvre des standards environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) jugĂ©s contraignants, ils auraient influencĂ© le fonctionnement interne des entreprises Ă©nergĂ©tiques, favorisant l’essor des renouvelables au dĂ©triment des Ă©nergies conventionnelles.
  • Inflation artificielle des prix : Par leurs dĂ©cisions stratĂ©giques, ces sociĂ©tĂ©s auraient contribuĂ© Ă  une hausse des tarifs de l’électricitĂ© et du gaz, rĂ©percutĂ©e directement sur les factures des mĂ©nages.

L’affaire illustre donc la tension entre deux objectifs antagonistes : la transition Ă©nergĂ©tique et la stabilitĂ© des prix pour les consommateurs.


Impact Ă©conomique et Ă©nergĂ©tique aux États-Unis

Les consĂ©quences potentielles de cette affaire dĂ©passent largement le seul cadre des gestionnaires d’actifs. Si les accusations se confirmaient, cela soulignerait les risques liĂ©s Ă  une concentration excessive du pouvoir financier dans les mains de quelques acteurs privĂ©s.

L’influence de BlackRock et de ses concurrents pourrait avoir conduit Ă  des ajustements structurels du secteur Ă©nergĂ©tique amĂ©ricain :

  • Hausse des coĂ»ts Ă©nergĂ©tiques pour les mĂ©nages : Depuis 2020, plusieurs États ont signalĂ© une augmentation des factures d’électricitĂ©, parfois attribuĂ©e Ă  des tensions d’approvisionnement sur les Ă©nergies fossiles.
  • RĂ©orientation accĂ©lĂ©rĂ©e des capitaux : Des milliards de dollars ont Ă©tĂ© dĂ©placĂ©s des hydrocarbures vers les Ă©nergies renouvelables, crĂ©ant un dĂ©sĂ©quilibre dans l’investissement Ă©nergĂ©tique.
  • Pressions sur les petites entreprises : Les acteurs rĂ©gionaux du charbon et du gaz naturel auraient du mal Ă  se financer face Ă  la rĂ©ticence des grands fonds Ă  soutenir les projets jugĂ©s non conformes aux critĂšres ESG.

À long terme, cette dynamique pourrait remodeler complĂštement le paysage Ă©nergĂ©tique amĂ©ricain, avec une place grandissante pour le solaire et l’éolien, mais au risque de fragiliser la sĂ©curitĂ© d’approvisionnement.


Comparaisons internationales : l’AmĂ©rique face Ă  l’Europe et Ă  l’Asie

Le dĂ©bat sur l’impact des grands gestionnaires d’actifs sur l’énergie ne se limite pas aux États-Unis. En Europe, la pression rĂ©glementaire sur les investissements liĂ©s au charbon et au gaz est dĂ©jĂ  bien avancĂ©e. L’Union europĂ©enne a mis en place la taxonomie verte, visant Ă  orienter les capitaux vers les projets respectueux du climat. Les grands fonds europĂ©ens suivent cette tendance, mĂȘme si elle soulĂšve des dĂ©bats sur la compĂ©titivitĂ© industrielle et le coĂ»t de la transition Ă©nergĂ©tique.

En Asie, la situation est contrastĂ©e. La Chine continue d’investir massivement dans le charbon pour des raisons de sĂ©curitĂ© Ă©nergĂ©tique, mĂȘme si elle accĂ©lĂšre parallĂšlement son dĂ©veloppement dans le solaire et l’éolien. Le Japon et la CorĂ©e du Sud, de leur cĂŽtĂ©, misent davantage sur un Ă©quilibre entre investissements fossiles et Ă©nergies renouvelables.

Ainsi, la situation aux États-Unis revĂȘt un caractĂšre particulier : elle rĂ©vĂšle les tensions d’un pays qui, contrairement Ă  l’Europe, dispose encore de vastes rĂ©serves fossiles, mais dont les grands fonds financiers veulent accĂ©lĂ©rer la transition Ă©nergĂ©tique globale.


Les réactions du marché et du public

Pour l’instant, BlackRock n’a pas commentĂ© la dĂ©cision judiciaire. De son cĂŽtĂ©, Vanguard a publiĂ© une note courte rĂ©affirmant son engagement « Ă  agir dans l’intĂ©rĂȘt financier des investisseurs », sans mentionner directement les accusations. State Street reste silencieux.

Sur les marchĂ©s financiers, l’annonce de l’action en justice a provoquĂ© une lĂ©gĂšre chute des actions de plusieurs entreprises Ă©nergĂ©tiques perçues comme dĂ©pendantes de ces fonds. Les investisseurs redoutent une pĂ©riode d’incertitude juridique qui pourrait ralentir la stratĂ©gie ESG de ces acteurs et peser sur la rentabilitĂ© de leurs portefeuilles.

Du cĂŽtĂ© du grand public, les rĂ©actions sont partagĂ©es. Certains consommateurs saluent cette procĂ©dure judiciaire comme une opportunitĂ© de mettre fin Ă  ce qu’ils perçoivent comme un « monopole vert », qui ferait monter artificiellement les prix. D’autres, au contraire, estiment que la transition Ă©nergĂ©tique est indispensable et voient dans les pressions exercĂ©es par les gestionnaires d’actifs un levier pour atteindre les objectifs climatiques fixĂ©s par l’Accord de Paris.


Prochaines étapes et enjeux réglementaires

Le procĂšs devrait durer plusieurs annĂ©es, avec des phases d’audition de tĂ©moins, des enquĂȘtes financiĂšres approfondies et potentiellement des nĂ©gociations de rĂšglement. Si la responsabilitĂ© de BlackRock, Vanguard et State Street Ă©tait reconnue, cela pourrait dĂ©boucher sur des amendes colossales, voire sur une rĂ©vision des rĂšgles encadrant la concentration du pouvoir des gestionnaires d’actifs.

DĂ©jĂ , certains analystes Ă©voquent la possibilitĂ© d’un resserrement rĂ©glementaire Ă  l’échelle fĂ©dĂ©rale. Des propositions pourraient Ă©merger pour limiter la capacitĂ© des grands fonds Ă  dĂ©tenir des participations majoritaires dans plusieurs concurrents d’un mĂȘme secteur, afin de rĂ©duire les risques de collusion ou de coordination implicite.


Conclusion : un dĂ©bat fondamental sur la finance et l’énergie

L’affaire BlackRock marque un moment dĂ©cisif dans le dĂ©bat sur la gouvernance des marchĂ©s financiers et la transition Ă©nergĂ©tique. Elle met en lumiĂšre la tension entre le besoin d’investissements durables et la protection des consommateurs face Ă  la volatilitĂ© des prix de l’énergie.

À travers ce procĂšs, c’est la question du rĂŽle des gestionnaires d’actifs dans l’économie rĂ©elle qui se retrouve au centre de l’attention : doivent-ils se limiter Ă  une gestion passive au service des investisseurs, ou peuvent-ils — et doivent-ils — peser activement sur les orientations industrielles et environnementales ?

En attendant que les tribunaux tranchent, les rĂ©percussions Ă©conomiques, politiques et sociales de cette affaire continuent de se faire sentir bien au-delĂ  du Texas, jusqu’aux marchĂ©s financiers mondiaux et aux foyers amĂ©ricains touchĂ©s par la hausse des coĂ»ts Ă©nergĂ©tiques.


Souhaitez-vous que je complĂšte cet article avec une analyse chiffrĂ©e des flux d’investissements de BlackRock dans les Ă©nergies fossiles et renouvelables sur la derniĂšre dĂ©cennie, pour approfondir la dimension Ă©conomique ?

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