La « Alcatraz des Alligators » : un nouveau centre de détention pour migrants bientôt opérationnel dans les Everglades

TALLAHASSEE, Floride — Les autorités floridiennes accélèrent la construction d’un nouveau centre de détention pour migrants, surnommé « Alcatraz des Alligators », qui devrait ouvrir ses portes début juillet au cœur des Everglades. Situé sur le site isolé de l’aéroport d’entraînement et de transition Dade-Collier, à 58 kilomètres à l’ouest de Miami, l’établissement pourra accueillir jusqu’à 1 000 migrants dans un premier temps, avec un objectif d’expansion à 5 000 lits.

Le projet, approuvé par le gouvernement fédéral le 23 juin, s’inscrit dans la politique de déportation massive de l’administration Trump. Selon le procureur général de Floride, James Uthmeier, à l’origine de l’initiative, le choix du site est « économique », les marécages infestés d’alligators et de pythons constituant une barrière naturelle de sécurité. Le complexe, principalement composé de tentes et de préfabriqués, coûtera environ 450 millions de dollars par an, financés en grande partie par le programme Shelter and Services de la FEMA.

Le projet suscite une vive opposition. Les défenseurs de l’environnement, les associations de soutien aux migrants et les élus locaux dénoncent les risques pour l’écosystème fragile des Everglades. La maire de Miami-Dade, Daniella Levine Cava, réclame une étude d’impact environnemental, avertissant que le centre pourrait causer des dommages irréversibles à la biodiversité locale. Des manifestations, notamment de la tribu Miccosukee, ont mis en avant l’importance culturelle du site et les menaces écologiques.

Parmi les critiques, le représentant Maxwell Frost a qualifié le centre de « spectacle cruel », soulignant les dangers sanitaires pour les détenus liés à la chaleur, aux moustiques et à l’isolement du lieu. Malgré la saisie du terrain appartenant au comté de Miami-Dade par les forces de l’ordre de l’État le 23 juin, les autorités affirment que le centre ouvrira dans les prochains jours, avec le soutien de la Garde nationale et d’entreprises privées.

Le débat reste vif alors que la Floride s’apprête à inaugurer ce centre controversé, symbole des tensions croissantes autour de la politique migratoire américaine.