Global24

La maire de Los Angeles dĂ©nonce les descentes d’immigration musclĂ©es Ă  MacArthur ParkđŸ”„60

1 / 3
Indep. Analysis based on open media fromnews.

Le maire de Los Angeles rĂ©agit aux descentes d’immigration Ă  MacArthur Park : RĂ©sonance locale et comparaisons nationales

Intervention immédiate et réaction du maire Karen Bass

Le 7 juillet 2025, Los Angeles a vĂ©cu une scĂšne qui a marquĂ© durablement la communautĂ© : des agents fĂ©dĂ©raux de l’immigration, dĂ©ployĂ©s Ă  cheval et Ă  bord de vĂ©hicules blindĂ©s, ont menĂ© une vaste opĂ©ration dans MacArthur Park alors que plus de vingt enfants jouaient dans l’aire de jeux. Face Ă  l’indignation de la population, le maire Karen Bass s’est rendue sur place, dĂ©nonçant des mĂ©thodes qu’elle qualifie d’"outranciĂšres" et exigeant la fin de ces descentes sans autorisation prĂ©alable de l’État. Cette rĂ©action s’inscrit dans un contexte de tension croissante entre le gouvernement local et l’exĂ©cutif fĂ©dĂ©ral, reflet d’un dĂ©bat national sur la politique migratoire aux États-Unis.

Historique des politiques migratoires Ă  Los Angeles

Los Angeles est historiquement connue comme une "ville d’immigrants", ce qui explique son opposition rĂ©currente aux mesures fĂ©dĂ©rales jugĂ©es excessives en matiĂšre d’immigration. DĂšs la fin des annĂ©es 1970, la ville a adoptĂ© une politique interdisant aux forces locales de police d’engager des actions dont l’unique objectif est de vĂ©rifier le statut migratoire d’un individu. Cette tradition s’est renforcĂ©e sous l’impulsion des dirigeants municipaux successifs, insistant sur le respect des droits civiques et la protection des communautĂ©s les plus vulnĂ©rables.

En juillet 2025, au lendemain des opérations trÚs médiatisées de MacArthur Park, Karen Bass a signé un décret exécutif ordonnant à tous les départements municipaux :

  • De mettre en Ɠuvre des protocoles prĂ©cis pour rĂ©pondre Ă  toute intervention fĂ©dĂ©rale sur des propriĂ©tĂ©s ou des installations municipales.
  • D’informer leurs employĂ©s et sous-traitants des textes rĂ©glementaires interdisant l’utilisation de ressources municipales Ă  des fins d’application des lois migratoires fĂ©dĂ©rales.
  • De crĂ©er et de former des groupes de travail, notamment au sein de la police de Los Angeles (LAPD), pour collaborer avec les associations de dĂ©fense des droits des immigrĂ©s et recueillir le ressenti des habitants.

Impact économique sur la ville

L’un des points les plus prĂ©occupants, selon le maire Karen Bass, est l’impact direct des descentes d’immigration sur l’économie locale. Selon ses observations et celles de leaders communautaires, la frĂ©quentation des commerces par les familles immigrĂ©es a fortement diminuĂ© lors des semaines de raids. Ces familles, souvent constituĂ©es de plusieurs soutiens financiers, sont particuliĂšrement exposĂ©es : "Quand un parent ou un soutien disparaĂźt, c’est toute une famille qui risque la prĂ©caritĂ©. Cela dĂ©stabilise non seulement des foyers, mais aussi des quartiers entiers et l’économie locale", a expliquĂ© Bass.

Les commerces de proximitĂ©, tels que les marchĂ©s, restaurants, car washes et centres communautaires ont tĂ©moignĂ© d’une baisse notable de leur activitĂ©. Plusieurs tendances similaires ont Ă©tĂ© observĂ©es lors des prĂ©cĂ©dentes vagues de rĂ©pression, notamment en 2018 et 2019, avec des effets durables sur l’emploi, la consommation et les initiatives entrepreneuriales des migrants.

Notons que la mobilisation de la communautĂ© – et en rĂ©ponse, l’organisation d’une "journĂ©e d’arrĂȘt collectif" le 12 aoĂ»t – souligne combien ces opĂ©rations crĂ©ent une insĂ©curitĂ© qui va au-delĂ  de la seule sphĂšre familiale, affectant la confiance dans les institutions locales et la croissance Ă©conomique de toute la rĂ©gion.

Comparaisons régionales et nationales

Face Ă  ces Ă©vĂšnements, Los Angeles apparaĂźt en contraste avec d’autres mĂ©tropoles amĂ©ricaines oĂč l’application de la loi fĂ©dĂ©rale en matiĂšre d’immigration est beaucoup plus soutenue par les autoritĂ©s locales. Alors que des villes comme Dallas ou Miami coopĂšrent activement avec les agences fĂ©dĂ©rales, Los Angeles dĂ©fend son autonomie et sa politique de sanctuaire — ne collaborant ni pour la transmission de donnĂ©es, ni pour l’utilisation de moyens municipaux dans les opĂ©rations d’immigration.

En Californie, cette logique de rĂ©sistance trouve Ă©cho Ă  San Francisco et Oakland, oĂč les descentes fĂ©dĂ©rales ont Ă©galement suscitĂ© de grands mouvements citoyens et des rĂ©ponses institutionnelles robustes. En revanche, dans certaines rĂ©gions du Texas et de la Floride, la politique d’immigration se traduit par des interventions plus immĂ©diates et avec un soutien politique beaucoup plus prononcĂ©.

La mobilisation de la Garde nationale Ă  Los Angeles, sans approbation officielle de l’État, constitue un prĂ©cĂ©dent qui alimente le dĂ©bat national sur la lĂ©galitĂ© et l’efficacitĂ© des mesures fĂ©dĂ©rales dans les politiques de gestion migratoire urbaine.

Mesures d’accompagnement et initiatives locales

Pour soutenir les familles touchées par ces descentes, la municipalité de Los Angeles a mis en place plusieurs mesures :

  • Diffusion d’informations sur les droits fondamentaux Ă  travers le numĂ©ro 311 de la ville et des mĂ©dias en espagnol et dans d’autres langues.
  • Mise Ă  disposition de services juridiques et sociaux, ainsi que de guides d’accompagnement aux familles dans leurs dĂ©marches administratives et de recherche de soutien.
  • Coordination avec les associations de quartiers et les communautĂ©s religieuses pour assurer un relais d’entraide et de signalement d’éventuelles violations des droits.

Parmi les nouveautés, une cellule spécialisée de la LAPD travaillera désormais avec les groupes de défense des immigrés pour analyser les pratiques fédérales et émettre des recommandations nourries par les réalités du terrain.

Réaction du public et climat social

L’intervention du maire Karen Bass a suscitĂ© une vague de rĂ©actions dans la sociĂ©tĂ© civile : d’un cĂŽtĂ©, des rassemblements ont Ă©tĂ© organisĂ©s par des associations telles que CHIRLA et des coalitions citoyennes, appelant Ă  une grĂšve de solidaritĂ© et Ă  la suspension des activitĂ©s Ă©conomiques pour protester contre ces descentes. De l’autre, les propos de reprĂ©sentants fĂ©dĂ©raux soulignent une tension persistante entre la nĂ©cessitĂ© de faire appliquer la loi et celle de protĂ©ger les droits et la sĂ©curitĂ© des rĂ©sidents, qu’ils soient citoyens ou non.

Dans les quartiers, le sentiment d’insĂ©curitĂ© s’est fortement accru. De nombreux rĂ©sidents, y compris ceux qui disposent d’un statut rĂ©gulier, hĂ©sitent Ă  frĂ©quenter l’école, les lieux de culte ou les installations publiques par peur d’ĂȘtre pris dans des opĂ©rations non ciblĂ©es. Ce climat pĂšse non seulement sur la vie quotidienne mais aussi sur la cohĂ©sion sociale et la vitalitĂ© de la ville.

Perspectives : dialogue, vigilance et résilience

À court terme, la mairie de Los Angeles promet de poursuivre ses recours juridiques contre les descentes jugĂ©es "inconstitutionnelles" et de renforcer les filets sociaux pour Ă©viter une aggravation des inĂ©galitĂ©s. À moyen et long terme, ces Ă©vĂšnements reconfigurent la relation entre les autoritĂ©s locales et fĂ©dĂ©rales et posent avec acuitĂ© la question du respect des droits humains dans la gestion migratoire.

Ce dossier ne concerne pas uniquement la communautĂ© de Los Angeles, mais engage une rĂ©flexion plus large sur la capacitĂ© des grandes mĂ©tropoles amĂ©ricaines Ă  dialoguer avec l’État fĂ©dĂ©ral dans le respect du tissu social et Ă©conomique local, tout en garantissant la sĂ©curitĂ© juridique de tous.

La situation Ă  MacArthur Park, comme ailleurs dans la rĂ©gion, tĂ©moigne de l’urgence : au-delĂ  des dĂ©bats politiques, ce sont des milliers de familles, d’enfants et de commerçants qui vivent avec le spectre des descentes et l’espoir d’une rĂ©ponse institutionnelle mieux adaptĂ©e. La capacitĂ© de Los Angeles Ă  incarner une "ville refuge" face aux politiques migratoires fĂ©dĂ©rales demeure, Ă  ce jour, l’un de ses dĂ©fis les plus cruciaux.