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L’ONU secouée par des démissions majeures, critiques sur l’impartialité et pressions autour des enquêtes et du climat🔥60

Author: 环球焦点
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ONU sous le feu des critiques et des démissions : Débats sur l’impartialité et la gouvernance internationale

Récentes démissions et nouvelles polémiques plongent l’Organisation des Nations Unies (ONU) dans une tempête institutionnelle alors qu’elle célèbre son 80e anniversaire. La vague de départs au sein de la commission d’enquête indépendante sur Israël, associée à des manifestations et à une contestation croissante de sa gouvernance, relance le débat sur l’efficacité, la neutralité et la portée de l’ONU dans un monde fragmenté.

Commission d’enquête sur Israël : Démissions en chaîne et accusations de partialité

Au début du mois de juillet 2025, l’ensemble des membres de la Commission d’enquête indépendante des Nations Unies sur le territoire palestinien occupé a remis sa démission. Parmi eux, la Sud-Africaine Navi Pillay, présidente de la commission, a justifié son départ par des raisons de santé et l’accumulation de ses engagements personnels à l’âge de 83 ans. Ses collègues Chris Sidoti (Australie) et Miloon Kothari (Inde) ont respectivement invoqué l’« appropriété du moment pour reconstituer la commission » et l’« honneur » d’y avoir siégé.

Depuis sa création, cette commission avait fait l’objet de vives critiques, notamment d’accusations d’« anti-israélisme », certains dénonçant une démarche biaisée orientée contre l’État hébreu, tout en négligeant les actions de groupes comme le Hamas ou le Hezbollah. Selon Hillel Neuer, directeur exécutif de l’ONG UN Watch, ces démissions marquent la « fin d’une commission née du préjugé ».

Ces départs interviennent dans le sillage de sanctions américaines visant des responsables onusiens accusés d’hostilité envers Israël, dont la rapporteuse spéciale Francesca Albanese. Les critiques soulignent le contexte tendu entre institutions internationales et grandes puissances, la politique de sanctions mettant en question l’indépendance des organes onusiens.

Contexte historique : L’ONU face à ses détracteurs et défenseurs

L’Organisation des Nations Unies, héritière de la Société des Nations dissoute après la Seconde Guerre mondiale, a été fondée en 1945 pour « préserver les générations futures du fléau de la guerre ». De nos jours, elle regroupe 193 États membres. Au fil des décennies, elle a cumulé les chantiers pour la paix, la sécurité, les droits humains, le développement et vise à jouer un rôle central en matière de coordination internationale.

Cependant, l’ONU a été régulièrement la cible de critiques, lui reprochant son impotence face à certains conflits majeurs (Rwanda, Syrie, Ukraine), la politisation de certains de ses organes ou l’inégalité entre ses membres, notamment au Conseil de sécurité. La multiplication de commissions d’enquête et leur perception comme politisées alimentent ce discrédit.

Manifestations et pression de la société civile : Le rôle de la technologie et de la contestation

Dans la foulée des démissions, près de 100 employés du secteur technologique et militants se sont rassemblés devant le siège new-yorkais de l’ONU. Ils dénonçaient la « faiblesse » de la réponse onusienne au rapport qui attribuait aux géants de la technologie une responsabilité croissante dans la propagation de conflits ou de désinformation à l’international. Cette mobilisation témoigne de l’impact croissant de la société civile et des travailleurs du numérique sur l’agenda international.

Le Secrétaire général de l’ONU s’est démarqué publiquement des conclusions de ce rapport, ce qui a encore ravivé les débats sur la cohérence de l’action onusienne et la difficulté de concilier innovation technologique et régulation globale au sein d’organisations multilatérales.

Les défis humanitaires : Principes d’impartialité et mise à l’épreuve historique

Face aux critiques, l’ONU a réaffirmé son engagement indéfectible envers les principes fondamentaux d’humanité, d’impartialité, de neutralité et d’indépendance. Les agences humanitaires continuent de se mobiliser, souvent au péril de la sécurité de leur personnel, dans les zones de crise telles que Gaza, le Soudan, Haïti ou l’Ukraine.

Cependant, de nombreux observateurs estiment que la politisation d’opérations de secours, les accusations de partialité ou d’inefficacité, ainsi que le refus d’accès à certaines zones font peser des risques considérables sur la réputation et l’efficacité de l’aide internationale. La crise actuelle à Gaza illustre avec acuité cette tension, alors que le Secrétaire général Antonio Guterres a évoqué un « spectacle d’horreur », tout en appelant à la responsabilité partagée des États membres devant le Conseil de sécurité.

La question climatique : Un nouveau front de contestation

Au-delà des crises géopolitiques, l’Organisation fait face aussi à la contestation de son rôle sur le climat. Une déclaration récente suggérant que l’inaction contre le changement climatique pourrait être considérée comme une violation du droit international a suscité un tollé : certains dénoncent une tentative d’« ultra-juridicisation » des enjeux environnementaux et appellent au retrait ou à la réduction des fonds accordés à l’ONU.

Réactions publiques et interrogation sur le financement

Cette séquence a redoublé la pression sur les États contributeurs, principalement les États-Unis et l’Union européenne, certains parlementaires plaidant pour une révision du financement ou un retrait partiel de l’organisation en réaction à ses prises de position.

D’autres acteurs, en revanche, mettent en avant le rôle unique que joue l’ONU en matière de diplomatie, de santé publique (OMS) ou encore d’aide alimentaire (PAM), arguant que les enjeux globaux nécessitent une coordination multilatérale sans alternative crédible à ce jour.

L’ONU fête 80 ans : héritage de Mandela et perspectives futures

Coïncidence de calendrier, ces événements interviennent alors que l’ONU commémore ses 80 ans. Lors d’une session exceptionnelle à l’Assemblée générale, l’institution a rendu hommage à l’ancien président sud-africain Nelson Mandela, qualifié de « symbole mondial de réconciliation et de paix ». Ce rappel de l’histoire sert aussi, selon les observateurs, de plaidoyer pour le dialogue, à l’heure où les fractures régionales comme mondiales semblent s’accentuer.

Le secrétaire général a également mis en avant la nécessité de faire des énergies renouvelables un levier majeur de développement économique et social, plaidant pour une coopération renforcée en matière climatique et énergétique.

Comparaisons régionales : Le défi de la gouvernance multilatérale

Comparée à l’Union africaine, à l’Organisation des États Américains ou à l’Union européenne, l’ONU souffre d’une double critique : sa structure décisionnelle parfois perçue comme archaïque (droit de veto) et son envergure, qui la rend lourde à réformer. Toutefois, aucune organisation régionale n’a la capacité de fédérer autant d’États autour d’un agenda aussi large, ce qui confère encore à l’ONU un statut unique, à la fois critiqué et indispensable.

Impact économique des crises de gouvernance

Les remous actuels nuisent à l’image de l’organisation et, à terme, risquent d’impacter son financement et ses opérations sur le terrain. Les crises de confiance favorisent la montée d’organismes alternatifs, plus agiles mais aux moyens limités. En pleine période de ralentissement économique mondial et de multiplication des conflits, l’insécurité financière de l’ONU pourrait se traduire par une diminution des capacités à répondre rapidement aux crises alimentaires, sanitaires ou migratoires.

Perspectives : Vers une réforme attendue ?

Les récents événements remettent au premier plan la nécessité d’une réforme profonde de l’ONU, pour assurer sa pertinence dans le monde multipolaire du XXIe siècle. Si des discussions sur des évolutions statutaires et des mécanismes de gouvernance sont en cours, le consensus international tarde à émerger en raison de divergences persistantes entre grandes puissances.

Tandis que la turbulence politique, sociale et environnementale semble s’accroître, la capacité de l’ONU à retrouver la confiance des États membres et du public sera déterminante pour son avenir.

Les prochains mois s’annoncent décisifs, alors que le Secrétaire général a appelé à une « poursuite inlassable de la paix et d’une gouvernance mondiale véritablement partagée » pour répondre aux défis du siècle, entre tensions diplomatiques, urgence humanitaire et transformation écologique.