Marco Rubio sous le feu des critiques après le blocage judiciaire de son plan de réduction du Département d’État

Washington, D.C. – Un juge fédéral de San Francisco a suspendu le 14 juin 2025 le plan du secrétaire d’État Marco Rubio visant à réduire les effectifs du Département d’État, estimant qu’il violait une injonction émise le mois précédent. Cette décision judiciaire met un coup d’arrêt à la vaste réorganisation annoncée par Rubio, qui prévoyait la suppression de plus de 3 400 postes et la fermeture ou la fusion de près de la moitié des divisions internes de l’agence.

Le plan Rubio, détaillé dans une notification de plus de 130 pages au Congrès, ambitionnait de réduire de 18% le personnel domestique du Département d’État et de supprimer plus de 300 bureaux et divisions, notamment dans les domaines de l’assistance humanitaire, des droits humains, et de la diplomatie publique. Les fonctions de délivrance de passeports et de visas, ainsi que les agents de sécurité diplomatique, étaient toutefois exemptées de ces coupes.

Rubio, qui cumule également les fonctions de conseiller à la sécurité nationale par intérim, archiviste des États-Unis et administrateur de l’USAID, a récemment suspendu plus de 100 membres du Conseil de sécurité nationale dans le cadre d’une restructuration, suscitant de vives critiques sur une possible déstabilisation des opérations de sécurité nationale, selon CNN. Ses partisans défendent ces mesures comme nécessaires pour moderniser et rationaliser l’appareil diplomatique, tandis que ses détracteurs dénoncent un affaiblissement du rôle international des États-Unis et une mise en péril de la sécurité.

Parmi les mesures controversées figurent également la révocation de visas pour des étudiants chinois jugés proches du Parti communiste chinois, une décision saluée par certains comme un geste fort en matière de sécurité nationale, mais critiquée par des défenseurs des droits des immigrés comme étant excessive.

Enfin, Rubio est accusé par certains de s’éloigner de ses racines cubano-américaines et de ses positions modérées pour s’aligner sur l’agenda du président Trump, notamment sur l’immigration et la politique étrangère. La suspension du plan de réduction du Département d’État relance ainsi le débat sur les limites de l’exécutif et l’avenir de la diplomatie américaine.