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Starmer dĂ©voile son « Plan pour le changement » : soutien Ă  la jeunesse, baisse des coĂ»ts de transport et avancĂ©es sur l’immigration et la coopĂ©ration internationaleđŸ”„60

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Keir Starmer prĂ©cise son « Plan for Change » : Ă©ducation, transports et immigration au cƓur des prioritĂ©s du gouvernement britannique

Londres, 24 aoĂ»t 2025 — Le Premier ministre britannique Keir Starmer a prĂ©sentĂ©, le 23 aoĂ»t, de nouvelles mesures centrĂ©es sur la jeunesse, le coĂ»t de la vie et la gestion de l’immigration, dans le cadre de son programme intitulĂ© « Plan for Change ». Ce plan, qui se veut une feuille de route pour relancer la confiance aprĂšs des annĂ©es de turbulences Ă©conomiques et politiques, a attirĂ© l’attention non seulement au Royaume-Uni mais aussi Ă  l’international, notamment grĂące aux rencontres diplomatiques menĂ©es par Starmer Ă  Washington et Ă  Bagdad.

L’annonce a suscitĂ© un vif intĂ©rĂȘt en raison de la combinaison d’initiatives sociales destinĂ©es aux familles britanniques et de mesures visant Ă  renforcer la coopĂ©ration internationale sur des enjeux de sĂ©curitĂ© migratoire. Cette double orientation reflĂšte la volontĂ© de Downing Street de traiter simultanĂ©ment des prĂ©occupations intĂ©rieures urgentes et des dĂ©fis globaux.


Un plan pour la jeunesse et les communautés locales

L’un des points centraux du discours de Keir Starmer a portĂ© sur l’éducation et l’accompagnement des jeunes. Le Premier ministre a insistĂ© sur la nĂ©cessitĂ© de crĂ©er de « rĂ©elles opportunitĂ©s » au sein des Ă©tablissements scolaires et des communautĂ©s locales.

Le « Plan for Change » prĂ©voit de renforcer le soutien aux Ă©coles ainsi qu’aux associations communautaires, avec des dispositifs visant Ă  lutter contre le dĂ©crochage scolaire et l’exclusion sociale dans les quartiers dĂ©favorisĂ©s. Bien que peu de dĂ©tails chiffrĂ©s aient Ă©tĂ© divulguĂ©s lors de l’annonce, les conseillers gouvernementaux laissent entendre qu’une enveloppe budgĂ©taire spĂ©cifique sera accordĂ©e dĂšs 2026 pour financer des programmes extrascolaires, l’accĂšs Ă  des Ă©quipements numĂ©riques et la formation professionnelle.

Cette orientation rĂ©pond Ă  une prĂ©occupation croissante : selon les statistiques officielles, la proportion de jeunes quittant l’école sans diplĂŽme a connu une hausse de 3% depuis 2021, particuliĂšrement marquĂ©e dans le nord de l’Angleterre et dans certaines zones pĂ©riphĂ©riques de Londres. L’approche de Starmer se veut donc avant tout prĂ©ventive, cherchant Ă  rĂ©duire Ă  la source les inĂ©galitĂ©s qui alimentent le chĂŽmage des jeunes gĂ©nĂ©rations.


Le plafonnement du prix des bus : un soulagement relatif pour les familles

Starmer a Ă©galement confirmĂ© l’extension du plafonnement du tarif des bus Ă  3 ÂŁ par trajet, une mesure prĂ©sentĂ©e comme un geste direct envers le pouvoir d’achat des mĂ©nages. Cette dĂ©cision s’inscrit dans la continuitĂ© du dispositif instaurĂ© au dĂ©but de l’annĂ©e 2025, quand le plafond avait Ă©tĂ© relevĂ© de 2 ÂŁ Ă  3 ÂŁ en raison de la hausse des coĂ»ts Ă©nergĂ©tiques et de l’inflation dans le secteur des transports.

Selon Downing Street, ce dispositif permettra d’allĂ©ger la facture de nombreuses familles, en particulier dans les rĂ©gions oĂč le bus demeure le principal mode de transport. Dans des comtĂ©s ruraux comme le Yorkshire ou le Devon, l’initiative est saluĂ©e comme un soutien Ă  la mobilitĂ© quotidienne. Cependant, certains groupes de consommateurs notent que l’augmentation du plafond depuis janvier relativise l’impact Ă©conomique rĂ©el.

Le dĂ©bat rappelle les prĂ©cĂ©dentes politiques britanniques sur les transports publics, notamment durant les annĂ©es 2000, quand le gouvernement travailliste de Tony Blair avait dĂ©jĂ  tentĂ© de concilier accessibilitĂ© tarifaire et investissements dans le rĂ©seau. Aujourd’hui, le Royaume-Uni se situe entre deux modĂšles europĂ©ens : d’un cĂŽtĂ© l’Allemagne, qui a expĂ©rimentĂ© en 2022-2023 un billet national Ă  tarif trĂšs rĂ©duit pour stimuler l’usage des transports en commun ; de l’autre, la France, oĂč les politiques tarifaires restent largement dĂ©centralisĂ©es et varient en fonction des rĂ©gions. Le plafonnement britannique, bien que moins ambitieux, s’inscrit dans ce mouvement gĂ©nĂ©ral visant Ă  sortir du dilemme entre mobilitĂ© abordable et viabilitĂ© des opĂ©rateurs.


Immigration : une baisse de 43% des demandeurs d’asile logĂ©s Ă  l’hĂŽtel

Autre axe marquant de l’annonce : la politique migratoire. Starmer a dĂ©clarĂ© que le nombre de demandeurs d’asile logĂ©s dans des hĂŽtels avait diminuĂ© de 43% depuis septembre 2023. Ce recul est prĂ©sentĂ© comme le rĂ©sultat d’un effort coordonnĂ©, combinant accĂ©lĂ©ration du traitement administratif des dossiers et dĂ©veloppement de structures alternatives d’accueil.

L’hĂ©bergement des demandeurs d’asile dans des hĂŽtels, souvent coĂ»teux et mal adaptĂ©, a longtemps Ă©tĂ© critiquĂ©, aussi bien par des organisations humanitaires que par les administrations locales. En 2022, la facture annuelle pour l’État dĂ©passait 2 milliards de livres sterling, alimentant un dĂ©bat politique houleux. La baisse constatĂ©e aujourd’hui reprĂ©sente donc un signal que le gouvernement veut mettre en avant comme preuve d’efficacitĂ©.

La comparaison avec d’autres pays europĂ©ens illustre cependant les difficultĂ©s persistantes. L’Italie et la GrĂšce, en premiĂšre ligne face aux arrivĂ©es par la MĂ©diterranĂ©e, continuent de s’appuyer largement sur des hĂ©bergements temporaires d’urgence. De son cĂŽtĂ©, l’Allemagne a multipliĂ© depuis 2015 les partenariats avec les LĂ€nder pour dĂ©centraliser l’accueil des rĂ©fugiĂ©s. Le Royaume-Uni, en affichant cette baisse, cherche Ă  montrer qu’une troisiĂšme voie est possible, misant davantage sur la rĂ©organisation des ressources existantes et la coopĂ©ration bilatĂ©rale.


Coopération internationale : entre Washington et Bagdad

Si Keir Starmer insiste sur les mesures intĂ©rieures, son discours s’est Ă©galement tournĂ© vers les relations internationales. Le Premier ministre a Ă©voquĂ© ses rĂ©centes discussions Ă  Washington, consacrĂ©es principalement au soutien Ă  l’Ukraine. Il a rappelĂ© l’importance du partenariat transatlantique pour maintenir la stabilitĂ© europĂ©enne dans un contexte oĂč la guerre se prolonge Ă  l’est du continent.

Ce positionnement vise Ă  consolider le rĂŽle du Royaume-Uni en tant qu’acteur clĂ© de la sĂ©curitĂ© europĂ©enne, Ă  l’image de l’engagement britannique aux cĂŽtĂ©s des États-Unis depuis la Seconde Guerre mondiale, en passant par les interventions communes en Irak et en Afghanistan. Le maintien de cette coopĂ©ration s’avĂšre crucial alors que Londres navigue dans une relation post-Brexit parfois dĂ©licate avec ses partenaires de l’Union europĂ©enne.

ParallĂšlement, Starmer s’est rendu en Irak dĂ©but aoĂ»t pour renforcer les accords de coopĂ©ration contre les rĂ©seaux de passeurs opĂ©rant dans la rĂ©gion. L’objectif annoncĂ© est de limiter les traversĂ©es illĂ©gales de la Manche, qui avaient atteint un record en 2022 avec plus de 45 000 migrants recensĂ©s. La collaboration avec Bagdad marque un tournant, Londres cherchant Ă  cibler les racines Ă©conomiques et criminelles du trafic plutĂŽt que ses seules consĂ©quences visibles sur les plages du Kent.


Un discours accueilli avec prudence par l’opinion publique

Les rĂ©actions Ă  l’annonce ont Ă©tĂ© partagĂ©es. De nombreux parents et Ă©tudiants saluent la volontĂ© de faire de l’éducation une prioritĂ©, rappelant que le coĂ»t des Ă©tudes et le manque de dĂ©bouchĂ©s constituent des inquiĂ©tudes majeures pour la jeunesse. Les mesures liĂ©es aux transports sont Ă©galement globalement apprĂ©ciĂ©es, mĂȘme si leur impact exact reste sujet Ă  dĂ©bat.

En revanche, l’opinion sur la politique migratoire demeure polarisĂ©e. Certaines organisations de dĂ©fense des rĂ©fugiĂ©s craignent que la rĂ©duction de l’hĂ©bergement hĂŽtelier ne se traduise par des conditions d’accueil plus prĂ©caires dans d’autres centres. Les autoritĂ©s locales, de leur cĂŽtĂ©, demandent davantage de moyens financiers pour accompagner cette transition.

Du point de vue diplomatique, les entretiens Ă  Washington et Bagdad renforcent l’image d’un Premier ministre actif sur la scĂšne internationale, bien dĂ©cidĂ© Ă  repositionner le Royaume-Uni aprĂšs plusieurs annĂ©es marquĂ©es par le Brexit et ses rĂ©percussions Ă©conomiques.


Bilan et perspectives

Le « Plan for Change » prĂ©sentĂ© par Keir Starmer apparaĂźt comme une tentative de rĂ©pondre Ă  plusieurs fronts simultanĂ©ment : la jeunesse, le coĂ»t de la vie, l’immigration et les alliances internationales. L’exercice illustre la complexitĂ© d’une gouvernance oĂč les attentes nationales et les impĂ©ratifs gĂ©opolitiques se chevauchent constamment.

Historiquement, les Premiers ministres britanniques ont souvent cherchĂ© Ă  incarner cette double posture — leader intĂ©rieur et acteur mondial. Mais si la rhĂ©torique de Starmer sĂ©duit une partie de l’opinion en quĂȘte de stabilitĂ© et de solutions concrĂštes, le succĂšs de son plan dĂ©pendra de sa capacitĂ© Ă  maintenir le cap au-delĂ  des annonces et Ă  produire des rĂ©sultats mesurables dans les mois Ă  venir.

En attendant, le Royaume-Uni avance dans une période décisive : secoué par les crises énergétiques et migratoires, il cherche à concilier relance intérieure et réaffirmation internationale. Le discours du 23 août, dense en promesses, marque une étape importante dans ce chantier à long terme.


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