Le secrétaire à la Défense Pete Hegseth au cœur d’une controverse après les frappes sur l’Iran
Washington, D.C. — Le secrétaire à la Défense américain, Pete Hegseth, fait face à une vague de critiques après avoir annoncé dimanche matin que les frappes militaires américaines, baptisées « Opération Midnight Hammer », avaient « anéanti » les ambitions nucléaires de l’Iran. Selon Hegseth, l’opération, qui a mobilisé plus de 125 appareils, dont des bombardiers B-2 utilisés comme leurres au-dessus du Pacifique, a permis de détruire trois sites nucléaires majeurs : Fordo, Natanz et Ispahan.
Aux côtés du président des chefs d’état-major interarmées, le général Dan Caine, Hegseth a précisé que l’opération n’avait pas pour objectif un changement de régime en Iran, mais visait à « neutraliser la menace » que représente le programme nucléaire iranien pour les intérêts américains et ceux de leurs alliés, notamment Israël. « L’ordre que nous avons reçu de notre commandant en chef était précis, puissant et clair : nous avons dévasté le programme nucléaire iranien », a déclaré Hegseth lors d’une conférence de presse au Pentagone.
Une réussite contestée et des preuves limitées
Malgré les déclarations triomphantes de Hegseth, l’étendue réelle des dégâts infligés aux capacités nucléaires iraniennes reste incertaine. Le général Caine a confirmé que les installations ciblées avaient subi des « dommages et destructions extrêmement sévères », mais n’a pas confirmé que le programme nucléaire iranien avait été totalement « anéanti ». Des images satellites montrent plusieurs cratères sur le site de Fordo, mais aucun élément visuel n’a été présenté pour prouver l’ampleur des destructions.
La ministre iranienne des Affaires étrangères a dénoncé une « ligne rouge franchie » par les États-Unis, avertissant que la situation était désormais « imprévisible et dangereuse ». Les experts soulignent que la réaction de l’Iran pourrait déterminer la suite des événements dans une région déjà sous tension.
Hegseth sous le feu des critiques internes
Cette annonce intervient alors que Pete Hegseth est déjà critiqué pour sa gestion du Pentagone, marquée par des dysfonctionnements internes, des limogeages de hauts responsables et des accusations de partage d’informations sensibles avec des personnes non autorisées, dont sa femme et son frère, via des applications de messagerie privées. D’anciens responsables du Pentagone décrivent l’institution comme étant en « chaos total » sous sa direction.
Par ailleurs, Hegseth a récemment été critiqué pour avoir imposé une communication « passive » lors de la célébration de Juneteenth et pour avoir lancé une révision des politiques d’égalité des chances, ce qui a suscité l’inquiétude parmi les militaires et les défenseurs de la diversité. Le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, a aussi condamné la suggestion de Hegseth de déployer des Marines contre des manifestants à Los Angeles, qualifiant ce comportement de « dérangé ».
Un avenir incertain pour le secrétaire à la Défense
Face à ces controverses, certains observateurs estiment que la position de Pete Hegseth devient de plus en plus fragile. D’anciens collaborateurs avertissent que d’autres révélations pourraient encore aggraver la situation. Le Pentagone n’a pas encore répondu aux demandes de commentaires concernant ces derniers développements.
Alors que l’administration américaine tente de rassurer ses alliés et de dissuader toute riposte iranienne, la crédibilité de Pete Hegseth et la stabilité du département de la Défense restent plus que jamais en question.