Tommy Robinson, de son vrai nom Stephen Yaxley-Lennon, a récemment perdu son appel contre une condamnation à 18 mois de prison pour outrage au tribunal, une décision qui soulève un débat crucial entre liberté d’expression et respect des restrictions légales. Robinson, figure emblématique de l’extrême droite britannique, a été condamné en octobre dernier pour avoir enfreint une ordonnance judiciaire interdisant la propagation de fausses accusations à l’encontre d’un réfugié syrien, suite à ses déclarations et vidéos diffusées en violation de la décision de justice.
L’appel, porté par ses avocats, mettait en avant la détérioration de la santé mentale de Robinson, notamment son trouble de déficit de l’attention (TDAH) et son trouble de stress post-traumatique complexe, aggravés par son isolement en prison. Selon ses défenseurs, cette ségrégation, bien qu’assurée pour sa sécurité, aurait un impact délétère sur sa santé mentale, ce qui pourrait justifier une réduction de sa peine.
Cependant, la cour d’appel a rejeté ces arguments, soulignant que Robinson continue de violer délibérément l’interdiction de répéter ses accusations, et que ses conditions de détention, comprenant une isolation pour sa protection, ne justifiaient pas une réduction de la peine. La décision a été rendue par la Lady Chief Justice, Baroness Sue Carr, et les juges ont confirmé la légitimité des mesures de sécurité prises à son encontre.
Ce verdict intervient dans un contexte où la liberté d’expression, notamment sur les réseaux sociaux, est scrutée de près face aux restrictions légales visant à prévenir la diffusion de propos diffamatoires ou incitant à la haine. La condamnation de Robinson illustre la tension persistante entre la liberté d’expression et la nécessité de faire respecter l’état de droit, en particulier lorsque des propos peuvent alimenter la haine ou porter atteinte à la justice.
La décision de la cour marque une étape importante dans le traitement judiciaire des discours de haine et des violations des ordonnances judiciaires, tout en alimentant le débat sur la manière dont la justice doit équilibrer la liberté d’expression avec la nécessité de préserver la cohésion sociale et le respect des décisions de justice. La date de publication de cette décision, prévue pour mercredi prochain, sera sans doute scrutée de près par les observateurs du droit et des libertés publiques au Royaume-Uni et au-delà.