Violentes Manifestations à Nairobi Après la Mort du Blogueur Albert Ojwang : Un Manifestant Grièvement Blessé par la Police

NAIROBI, Kenya – De violents affrontements ont éclaté le 17 juin 2025 dans la capitale kényane, alors que des centaines de manifestants réclamaient justice pour Albert Ojwang, blogueur et enseignant de 31 ans décédé en garde à vue le 8 juin. La tension est montée d’un cran lorsque des hommes armés de bâtons, soupçonnés d’être des partisans pro-gouvernementaux, ont attaqué les manifestants, semant la panique dans les rues du centre-ville.

La police kényane a eu recours à des gaz lacrymogènes pour disperser la foule. Un journaliste de Reuters a observé un homme gisant au sol, la tête ensanglantée, après avoir été touché à bout portant par un policier. Selon des images publiées par l’Associated Press, l’homme, identifié plus tard comme Boniface Kariuki, un jeune vendeur de masques de 22 ans, a été atteint à la tête alors qu’il tentait de s’éloigner des forces de l’ordre. Il a survécu à la blessure mais demeure en soins intensifs à l’hôpital Kenyatta de Nairobi.

La mort d’Albert Ojwang a ravivé les accusations d’exécutions extrajudiciaires par les forces de sécurité. Initialement, la police avait évoqué un suicide, mais une autopsie indépendante a révélé que le blogueur avait succombé à des coups violents. Face à la pression de la société civile et des organisations de défense des droits humains, les autorités ont reconnu la responsabilité des policiers et ont annoncé l’arrestation d’un officier impliqué dans la fusillade du 17 juin.

Les manifestations se sont également étendues à Mombasa, deuxième ville du pays, et de nouveaux appels à la mobilisation ont été lancés pour le 25 juin, date symbolique marquant un an depuis les émeutes meurtrières contre la hausse des taxes en 2024. Les associations de conducteurs de boda boda (motos-taxis), souvent pointées du doigt lors des troubles, ont appelé à la retenue et à la non-violence, refusant d’être instrumentalisées par des acteurs politiques.

Alors que les autorités tardent à publier une déclaration officielle sur l’enquête concernant la mort d’Ojwang, la société kényane reste profondément marquée par la brutalité policière et l’impunité persistante. Des organisations comme Amnesty International et la Law Society of Kenya exigent des poursuites judiciaires et une réforme en profondeur des forces de l’ordre.