Walmart annonce une hausse des prix dès fin mai à cause des nouveaux tarifs douaniers américains
New York, 18 mai 2025 - Coup de tonnerre dans la grande distribution américaine : Walmart, le plus grand détaillant au monde, a confirmé jeudi qu’il relèvera les prix de certains produits dès la fin du mois de mai, conséquence directe de la nouvelle vague de tarifs douaniers imposée par l’administration Trump. Cette décision, attendue mais redoutée par de nombreux consommateurs, marque un tournant dans la guerre commerciale qui secoue les marchés depuis plusieurs mois.
Des hausses inévitables malgré les efforts du géant
Lors d’une conférence téléphonique sur les résultats trimestriels, le PDG Doug McMillon a été clair : « Nous ferons de notre mieux pour maintenir nos prix aussi bas que possible. Mais compte tenu de l’ampleur des droits de douane, même aux niveaux réduits annoncés cette semaine, nous ne sommes pas en mesure d’absorber toute la pression avec la réalité des marges réduites dans le secteur de la vente au détail ».
Le directeur financier, John David Rainey, a renchéri lors d’une interview à CNBC : « Je crains que les consommateurs ne commencent à remarquer la hausse des prix d’ici la fin du mois, et encore plus en juin ».
Quels produits sont concernés ?
Les hausses toucheront d’abord les produits les plus exposés aux importations : jouets, articles électroniques, fournitures scolaires, articles pour bébés (comme les poussettes et matelas), mais aussi certains produits alimentaires importés tels que les bananes, les avocats ou les roses, soumis à des droits de douane de 10 %. Les produits provenant de Chine, du Mexique, du Vietnam, de l’Inde ou du Canada sont particulièrement visés, alors que les tarifs sur les importations chinoises restent à 30 % malgré une trêve temporaire.
« Plus des deux tiers de ce que nous vendons aux États-Unis est fabriqué, assemblé ou cultivé ici, mais certains articles dépendent inévitablement de l’importation », a souligné Doug McMillon.
Un impact direct sur le portefeuille des ménages américains
L’annonce de Walmart est loin d’être anodine : près de 95 % des Américains fréquentent l’enseigne au moins deux fois par mois, ce qui signifie que la moindre variation de prix se répercute immédiatement sur des millions de foyers. Selon la Réserve fédérale, les tarifs ont déjà contribué à une hausse de 0,3 % des prix cette année, et cette tendance devrait s’accentuer avec les nouvelles mesures.
Une pression politique et une guerre des nerfs
La décision de Walmart place le groupe dans une position délicate face à la Maison-Blanche. Donald Trump a publiquement exhorté le distributeur à « absorber » les coûts des tarifs au lieu de les répercuter sur les consommateurs, transformant la question en enjeu politique. D’autres géants, comme Amazon ou Mattel, ont déjà été pris pour cible par l’administration après avoir annoncé des hausses similaires.
Des prix qui « joueront au yoyo »
Pour les experts, cette volatilité des prix risque de se prolonger. « Les consommateurs ont été assez épargnés jusqu’à présent, mais on croise les doigts, c’est pas mal la seule chose qu’on peut faire en ce moment », résume Jean-François Gagné-Bérubé, spécialiste de la grande distribution.
Conclusion
Walmart, symbole de la consommation américaine, se voit contraint de briser son image de champion des bas prix face à une conjoncture internationale tendue et des marges de plus en plus comprimées. Les consommateurs devront donc s’attendre à voir le ticket de caisse grimper dès la fin mai, avec des hausses plus marquées encore à l’approche de l’été.