Russie et Iran renforcent leur partenariat stratégique face aux tensions régionales

Moscou et Téhéran ont scellé une alliance stratégique de premier plan avec la ratification, en janvier 2025, d’un accord de partenariat global portant sur les domaines militaire, économique et nucléaire. Ce pacte, approuvé par le parlement iranien, vise à remodeler les marchés mondiaux du commerce et de l’énergie, alors que la Russie s’est engagée à construire huit centrales nucléaires en Iran, dont deux sont déjà en cours de réalisation.

L’accord intervient dans un contexte où l’Iran a fourni à la Russie des missiles balistiques et des drones pour son offensive en Ukraine, suscitant l’inquiétude des États-Unis et du Royaume-Uni quant à un possible transfert de technologies nucléaires russes vers l’Iran. Les tensions se sont accentuées après des frappes américaines sur des sites nucléaires iraniens le 22 juin 2025, condamnées par Moscou comme une violation du droit international.

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, s’est entretenu avec le président russe Vladimir Poutine à Moscou le 23 juin pour discuter du conflit avec Israël et les États-Unis, réaffirmant la « coopération stratégique » entre les deux pays. La Russie s’est proposée comme médiatrice dans les négociations nucléaires entre les États-Unis et l’Iran, bien que des experts doutent de son impartialité en raison de son rapprochement avec Téhéran.

Malgré ce partenariat renforcé, la Russie n’a pas fourni d’aide militaire directe à l’Iran contre Israël, privilégiant son engagement en Ukraine et ses relations avec les États du Golfe, méfiants à l’égard d’un Iran plus puissant. Par ailleurs, Dmitri Medvedev, haut responsable russe, a affirmé que des nations non précisées étaient prêtes à fournir à l’Iran des têtes nucléaires, une déclaration qui a suscité une vive inquiétude à l’échelle internationale.

Ce partenariat stratégique, qui couvre également la lutte contre le terrorisme, la cybersécurité, l’énergie, la finance et la culture, est conçu pour durer 20 ans et permet à l’Iran de contourner en partie les sanctions occidentales grâce à sa participation aux plateformes BRICS et de l’Organisation de coopération de Shanghai. Les deux pays renforcent ainsi leur coopération tout en restant prudents, évitant de s’engager dans une alliance totale qui limiterait leur marge de manœuvre sur la scène internationale.