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Zelensky rejette la proposition de Trump de cĂ©der des territoires Ă  la Russie et rĂ©affirme la souverainetĂ© de l’UkraineđŸ”„66

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Zelenskyy rejette la proposition de « terres contre paix » de Trump : tensions persistantes sur l’avenir de l’Ukraine

Un sommet houleux Ă  Washington

Lundi 18 aoĂ»t 2025, le prĂ©sident ukrainien Volodymyr Zelenskyy a fermement rejetĂ© la rĂ©cente proposition du prĂ©sident amĂ©ricain Donald Trump visant Ă  cĂ©der des territoires ukrainiens Ă  la Russie en Ă©change d’une paix immĂ©diate. Cette position a Ă©tĂ© rĂ©itĂ©rĂ©e aprĂšs une rĂ©union tendue dans le Bureau ovale, marquĂ©e par des Ă©changes animĂ©s et une escalade verbale de la part de Trump, qui a accusĂ© Zelenskyy de pousser le monde vers une nouvelle guerre.

Plusieurs dirigeants europĂ©ens, dont le chancelier allemand Friedrich Merz, Ă©taient prĂ©sents Ă  Washington pour soutenir l’Ukraine face aux pressions amĂ©ricaines et russes. Selon Zelenskyy, une paix durable ne peut pas se construire sur des compromis territoriaux, mais doit reposer sur des garanties de sĂ©curitĂ© solides et sur le renforcement des capacitĂ©s dĂ©fensives ukrainiennes, afin d’empĂȘcher toute agression future de Moscou.

Contexte historique : la longue lutte d’Ukraine face à la Russie

La proposition de Trump fait Ă©cho Ă  des prĂ©cĂ©dents historiques douloureux pour l’Ukraine. DĂ©jĂ  en 2014, la Russie a annexĂ© la CrimĂ©e, une Ă©tape majeure dans la dĂ©stabilisation de la rĂ©gion. Cette annexion, survenue sous l’administration Obama, a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e sans combat, mais a marquĂ© le dĂ©but d’un cycle de confrontations, qui s’est amplifiĂ© avec la guerre dĂ©clenchĂ©e en 2022.

Depuis prĂšs de trois annĂ©es, l’Ukraine rĂ©siste sur plusieurs fronts, notamment dans les oblasts de Donetsk et de Louhansk, oĂč les forces russes n’ont jamais rĂ©ussi Ă  conquĂ©rir totalement le territoire. Les combats acharnĂ©s, particuliĂšrement autour de Sloviansk et Kramatorsk, tĂ©moignent de la dĂ©termination des Ukrainiens Ă  dĂ©fendre chaque parcelle de leur souverainetĂ©.

Pour le pouvoir ukrainien, accepter de cĂ©der davantage de terres, c’est ouvrir la voie Ă  des futures offensives russes. Les « Ă©changes de terres », parfois Ă©voquĂ©s en marge des nĂ©gociations, restent pour Kyiv une option marginale et strictement encadrĂ©e par la Constitution, qui interdit tout abandon de territoire.

Tensions et réactions internationales

Le rejet de la proposition amĂ©ricaine a reçu le soutien appuyĂ© des dirigeants de l’Union europĂ©enne. Le chancelier allemand Friedrich Merz a soulignĂ© que « l’intĂ©gritĂ© territoriale de l’Ukraine est non nĂ©gociable », tout comme Ursula von der Leyen, prĂ©sidente de la Commission europĂ©enne, qui insiste sur la nĂ©cessitĂ© d’une approche coordonnĂ©e pour contrer les ambitions russes. Ce front uni europĂ©en vise Ă  renforcer la position diplomatique de Zelenskyy dans des nĂ©gociations marquĂ©es par les rapports de force et les menaces explicites Ă©manant du Kremlin.

Le prĂ©sident Trump, qui s’apprĂȘte Ă  rencontrer le prĂ©sident russe Vladimir Poutine prochainement, continue de considĂ©rer la voie des concessions territoriales comme la solution la plus rapide pour sortir du conflit. Il fait valoir qu’« il n’est pas possible de rĂ©cupĂ©rer la CrimĂ©e », tout en suggĂ©rant que l’abandon des ambitions ukrainiennes Ă  rejoindre l’OTAN pourrait faciliter un arrĂȘt des hostilitĂ©s. Cette approche est accueillie avec scepticisme Ă  Kyiv, oĂč l’on y voit le risque d’un « Munich 2.0 », synonyme d’apaisement risquant de renforcer la position russe Ă  long terme.

Du cĂŽtĂ© russe, la discorde apparente entre Washington et Kyiv est saluĂ©e comme un signe de faiblesse occidentale. Certains responsables du rĂ©gime de Vladimir Poutine cĂ©lĂšbrent ouvertement la pression amĂ©ricaine sur l’Ukraine, espĂ©rant en tirer profit lors des prochains pourparlers.

L’enjeu des minerais et la guerre Ă©conomique sous-jacente

Au-delĂ  des frontiĂšres disputĂ©es, les nĂ©gociations s’étendent Ă  des intĂ©rĂȘts Ă©conomiques stratĂ©giques, notamment autour des minerais des rĂ©gions de Donetsk et Louhansk. Ces territoires, riches en ressources naturelles et en infrastructures industrielles, intĂ©ressent Ă  la fois les Russes, soucieux de contrĂŽler les exportations de matiĂšres premiĂšres, et les AmĂ©ricains, qui voient dans leur exploitation un levier potentiel pour stabiliser l’Ukraine.

Un « deal » sur les minerais est Ă©voquĂ© en marge des discussions entre Trump et Poutine, mais il laisse planer de nombreuses incertitudes quant Ă  la rĂ©partition des bĂ©nĂ©fices et Ă  la lĂ©gitimitĂ© de la gestion des ressources dans une zone occupĂ©e. Pour l’Europe, la sĂ©curisation des flux de minerais ukrainiens est cruciale pour l’industrie lourde et la transition Ă©nergĂ©tique.

L’impact Ă©conomique d’un accord de paix incertain

La situation actuelle pĂšse lourdement sur l’économie ukrainienne, qui subit une contraction du PIB depuis 2022 et des pertes humaines et matĂ©rielles considĂ©rables. La perspective d’un accord imposĂ© pourrait provoquer une dĂ©stabilisation supplĂ©mentaire, avec des risques de fuite d’investissements et d’effondrement de la confiance des marchĂ©s internationaux dans la capacitĂ© de l’Ukraine Ă  prĂ©server ses frontiĂšres.

Les comparaisons rĂ©gionales sont frappantes : alors que la Pologne et les États baltes redoutent une contagion du conflit et un affaissement des garanties de sĂ©curitĂ© amĂ©ricaines, la Moldavie, dĂ©jĂ  sous pression russe en Transnistrie, se rapproche de l’UE pour obtenir une protection accrue.

En Ukraine mĂȘme, la population est partagĂ©e entre l’espoir d’un retour rapide Ă  la paix et la crainte qu’un accord bĂąclĂ© ne dĂ©clenche une nouvelle vague de violences. De nombreuses voix s’élĂšvent pour rappeler le coĂ»t humain et financier des trois annĂ©es de guerre, tout en appelant Ă  prĂ©server l’intĂ©gritĂ© du pays face Ă  Moscou.

Diplomatie europĂ©enne : chercher l’équilibre

Face aux pressions amĂ©ricaines, Zelenskyy redouble d’efforts diplomatiques. Il multiplie les entretiens avec les dirigeants europĂ©ens afin de garantir une position commune. Cette coordination vise Ă©galement Ă  limiter les marges de manƓuvre de Trump lors de sa prochaine rencontre avec Poutine, tentant d’éviter que l’Ukraine soit contrainte Ă  des concessions unilatĂ©rales.

L’appui de l’Union europĂ©enne et du Royaume-Uni, en plus de celui des nations baltes, offre un contrepoids aux volontĂ©s amĂ©ricaines et russes. Il s’agit d’assurer que toute solution nĂ©gociĂ©e rĂ©ponde aux exigences du droit international et leur volontĂ© commune d’éviter de laisser Moscou dicter seul les termes de la paix.

L’équilibre fragile des relations amĂ©ricano-ukrainiennes

L’actuel bras de fer entre Trump et Zelenskyy met en lumiĂšre la complexitĂ© des relations entre Kyiv et Washington. Bien que l’Ukraine reste dĂ©pendante du soutien amĂ©ricain en matiĂšre d’armement et de financement de la reconstruction, le refus des propositions territoriales de Trump souligne la volontĂ© de Zelenskyy de prĂ©server la souverainetĂ© nationale.

MalgrĂ© les tensions Ă©videntes au sommet de Washington, le prĂ©sident ukrainien a tenu Ă  exprimer sa gratitude Ă  l’administration amĂ©ricaine pour le soutien reçu depuis le dĂ©but du conflit, tout en insistant sur la nĂ©cessitĂ© d’une armĂ©e forte et de vĂ©ritables garanties de sĂ©curitĂ© pour bĂątir un avenir stable.

Perspectives rĂ©gionales : la rĂ©ponse de l’Europe de l’Est

L’écho des discussions Ă  Washington rĂ©sonne fortement dans tout l’Est europĂ©en. En Pologne, les dirigeants multiplient les exercices militaires et rĂ©affirment leur solidaritĂ© avec l’Ukraine, craignant que toute concession territoriale ne crĂ©e un prĂ©cĂ©dent susceptible de fragiliser la sĂ©curitĂ© collective. Les pays Baltes, eux aussi, renforcent leurs dĂ©fenses face Ă  la menace russe, tout en plaidant pour que l’OTAN ouvre ses portes Ă  Kyiv, contrairement Ă  la position exprimĂ©e par Trump.

Dans la rĂ©gion, la peur du « dĂ©coupage » de l’Ukraine reste vive, alimentĂ©e par les souvenirs du Pacte germano-soviĂ©tique et des bouleversements frontaliers du XXe siĂšcle. Les gouvernements insistent donc sur la nĂ©cessitĂ© d’éviter toute solution dictĂ©e par la seule force, tout en soutenant les efforts de mĂ©diation entrepris par Zelenskyy auprĂšs de ses partenaires europĂ©ens.

Conclusion : une résolution encore lointaine

En rejetant la proposition de « terres contre paix » avancĂ©e par Donald Trump, le prĂ©sident ukrainien Volodymyr Zelenskyy fait un choix stratĂ©gique lourd de consĂ©quences pour l’avenir du pays. Ce refus met en lumiĂšre la dĂ©termination de Kyiv Ă  ne cĂ©der ni son intĂ©gritĂ© territoriale ni son avenir europĂ©en, malgrĂ© la pression croissante des grandes puissances. À ce stade, la possibilitĂ© d’une paix vĂ©ritable reste suspendue aux garanties que l’Ukraine parviendra Ă  obtenir, mais aussi Ă  la capacitĂ© de l’Europe Ă  forger une unitĂ© diplomatique solide.

Alors que Trump s’apprĂȘte Ă  rencontrer Vladimir Poutine, les prochains jours devraient ĂȘtre dĂ©cisifs pour le devenir de la rĂ©gion. Sur le plan gĂ©opolitique et Ă©conomique, l’enjeu dĂ©passe largement les seules frontiĂšres ukrainiennes, posant la question de la sĂ©curitĂ© et de la stabilitĂ© de l’Europe tout entiĂšre. Les regards sont dĂ©sormais tournĂ©s vers Washington et Moscou, dans l’attente de signaux clairs quant Ă  la possibilitĂ© d’un accord sans sacrifice territorial : une condition jugĂ©e non nĂ©gociable par Kyiv et ses alliĂ©s.