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Boris Johnson provoque la polĂ©mique avec ses critiques sur la Palestine et ses prises de position sur TaĂŻwan, l’Ukraine et la RussieđŸ”„66

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Boris Johnson ravive le débat sur la politique du Royaume-Uni au Moyen-Orient : implications internationales et réactions

LONDRES, 11 aoĂ»t 2025 – L’ancien Premier ministre britannique Boris Johnson s’est retrouvĂ© au cƓur d’une tempĂȘte mĂ©diatique et diplomatique aprĂšs des dĂ©clarations fracassantes sur la politique britannique envers le Moyen-Orient et le rĂŽle du Royaume-Uni sur la scĂšne mondiale. Ses interventions rĂ©centes sur la reconnaissance de la Palestine, sur la situation Ă  TaĂŻwan face Ă  la Chine, et son soutien envers l’Ukraine, remettent en lumiĂšre les choix stratĂ©giques du Royaume-Uni dans un environnement gĂ©opolitique de plus en plus polarisĂ©.

Boris Johnson et la reconnaissance de la Palestine : rupture ou continuité ?

Lors de rĂ©cents Ă©changes publics, Boris Johnson a remis en question l’opportunitĂ© pour le Royaume-Uni de reconnaĂźtre l’État palestinien dans le contexte du processus de paix au Moyen-Orient. Selon lui, « la reconnaissance de la Palestine ne ferait pas avancer la solution Ă  deux États et ne contribuerait pas Ă  la libĂ©ration des otages », suggĂ©rant que la diplomatie britannique devrait privilĂ©gier les rĂ©sultats concrets plutĂŽt que les « gestes symboliques ». Cette position, qui s’oppose Ă  l’approche du gouvernement actuel de Keir Starmer, a suscitĂ© des rĂ©actions contrastĂ©es : certains saluent la luciditĂ© politique et le pragmatisme de Johnson, d’autres l’accusent d’ignorer les aspirations palestiniennes et la dimension morale du dĂ©bat.

Historiquement, la question de la reconnaissance de la Palestine divise la diplomatie europĂ©enne depuis les accords d’Oslo des annĂ©es 1990. Plusieurs pays europĂ©ens ont franchi le pas, mais le Royaume-Uni est demeurĂ© prudent, conditionnant tout changement Ă  des avancĂ©es tangibles sur le terrain. Cette prudence s’inscrit dans une tradition diplomatique profondĂ©ment ancrĂ©e Ă  Londres, mais subit la pression des mouvements populaires et d’une opinion publique de plus en plus sensible Ă  la question des droits palestiniens, notamment aprĂšs les Ă©pisodes rĂ©cents de violences Ă  Gaza et en Cisjordanie.

Enjeux économiques et perspectives diplomatiques

Le dĂ©bat sur la reconnaissance de la Palestine possĂšde Ă©galement une dimension Ă©conomique : le Royaume-Uni, grand importateur de produits Ă©nergĂ©tiques issus du Moyen-Orient et partenaire commercial majeur d’IsraĂ«l et de la Jordanie, doit mĂ©nager ses alliances tout en poursuivant ses intĂ©rĂȘts stratĂ©giques. Les partisans de la reconnaissance estiment que cette Ă©volution pourrait renforcer le commerce avec le monde arabe et offrir de nouvelles opportunitĂ©s d’investissement, tandis que les sceptiques, comme Johnson, craignent des rĂ©percussions sur les relations bilatĂ©rales avec IsraĂ«l et un possible isolement sur la scĂšne internationale.

Johnson à Taïwan : fermeté face à la Chine et appel à la solidarité occidentale

Quelques jours aprĂšs ses dĂ©clarations sur la Palestine, Boris Johnson s’est rendu Ă  TaĂŻwan, oĂč il a prononcĂ© un discours remarquĂ© au Ketagalan Forum. Dans un contexte de tensions croissantes entre PĂ©kin et Taipei, l’ancien Premier ministre a dĂ©noncĂ© les « pressions intenses » de la Chine, qualifiant les manƓuvres militaires et la propagande menĂ©es par PĂ©kin de « tentatives flagrantes d’intimidation » de la dĂ©mocratie taĂŻwanaise.

Johnson a exhortĂ© les dĂ©mocraties occidentales Ă  « approfondir leurs liens Ă©conomiques et politiques avec TaĂŻwan », insistant sur l’importance vitale de la production de semi-conducteurs taĂŻwanais pour l’économie mondiale et l’innovation technologique. Selon ses propos, « la libertĂ© et l’état de droit qui rĂšgnent Ă  TaĂŻwan stimulent l’investissement, l’innovation et la confiance des marchĂ©s », contrastant avec la centralisation autoritaire de la Chine continentale.

Réactions régionales et contexte historique

Le passage de Boris Johnson Ă  TaĂŻwan ne s’inscrit pas dans une tradition diplomatique courante : il est seulement le troisiĂšme ancien Premier ministre britannique Ă  effectuer une visite officielle sur l’üle, aprĂšs Margaret Thatcher et Liz Truss. Sa venue a Ă©tĂ© saluĂ©e par le prĂ©sident taĂŻwanais Lai Ching-te, qui y a vu un symbole de soutien international face aux menaces chinoises et un point d’ancrage pour le dĂ©veloppement d’une « coopĂ©ration mutuellement bĂ©nĂ©fique » entre le Royaume-Uni et TaĂŻwan.

Historiquement, Londres maintient une position de non-reconnaissance formelle de la souverainetĂ© de TaĂŻwan, Ă  l’instar de la plupart des capitales occidentales, tout en entretenant des relations commerciales soutenues et des Ă©changes technologiques croissants avec l’üle. Depuis le sommet du G7 de 2021, oĂč le Royaume-Uni avait dĂ©jĂ  insistĂ© sur la « stabilitĂ© dans le dĂ©troit de TaĂŻwan », l’accent est mis sur la dĂ©fense des valeurs dĂ©mocratiques et de la libertĂ© de navigation dans la rĂ©gion.

Les observateurs notent que les propos de Johnson interviennent Ă  un moment oĂč le gouvernement britannique cherche Ă  restaurer le dialogue diplomatique avec la Chine, tout en continuant de dĂ©fendre ses « intĂ©rĂȘts vitaux » dans l’Indo-Pacifique.

Sanctions contre la Russie et sécurité énergétique : la vision Johnson sur la scÚne transatlantique

Au forum de TaĂŻwan, Boris Johnson a profitĂ© de l’occasion pour vanter la politique de fermetĂ© de l’ancien prĂ©sident amĂ©ricain Donald Trump Ă  l’égard de la Russie, notamment l’imposition de sanctions contre les pays continuant Ă  acheter du gaz et du pĂ©trole russes. Selon Johnson, cette stratĂ©gie « a affaibli significativement l’économie de guerre de Moscou » et il appelle les dirigeants europĂ©ens, dont l’actuel Premier ministre britannique, Ă  adopter la mĂȘme ligne.

ConsĂ©quences Ă©conomiques pour l’Europe et le Royaume-Uni

L’appel de Johnson Ă  rompre avec la dĂ©pendance aux hydrocarbures russes s’inscrit dans un contexte de transition Ă©nergĂ©tique accĂ©lĂ©rĂ©e en Europe. Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022, l’Union europĂ©enne et le Royaume-Uni ont multipliĂ© les initiatives pour diversifier leurs sources d’approvisionnement, notamment grĂące Ă  l’importation de gaz naturel liquĂ©fiĂ© amĂ©ricain, au dĂ©veloppement des Ă©nergies renouvelables et Ă  la rĂ©ouverture de nĂ©gociations avec des États africains ou du Moyen-Orient.

Toutefois, la mise en Ɠuvre de sanctions supplĂ©mentaires contre Moscou fait craindre Ă  certains experts des tensions accrues sur les marchĂ©s de l’énergie et un risque d’inflation, en particulier pour le Royaume-Uni qui dĂ©pend encore Ă  hauteur de 17% du gaz importĂ© de Russie selon les derniĂšres estimations. Si la position de Johnson sĂ©duit une partie de la classe politique amĂ©ricaine et de l’opinion publique ukrainienne, elle soulĂšve Ă©galement des interrogations sur la capacitĂ© des Ă©conomies europĂ©ennes Ă  absorber un choc Ă©nergĂ©tique de grande ampleur et sur leur autonomie stratĂ©gique Ă  moyen terme.

Un parcours international marqué par les symboles et la diplomatie pragmatique

Boris Johnson a Ă©galement Ă©tĂ© honorĂ© lors de l’EXPO 2025 Ă  Osaka, au Japon, oĂč un stand symbolisant le soutien occidental Ă  l’Ukraine faisait rĂ©fĂ©rence Ă  son rĂŽle de leader dans l’appui prĂ©coce Ă  Kyiv Ă  partir de 2022. Le choix des organisateurs de mettre en avant un chapeau ayant appartenu Ă  Johnson illustre l’importance du soft power britannique en Asie et marque la reconnaissance de l’influence du Royaume-Uni dans le dossier ukrainien.

Ce nouvel engagement international s’ajoute Ă  une longue tradition de diplomatie pragmatique britannique, oĂč l’équilibre entre principes moraux, intĂ©rĂȘts commerciaux et sĂ©curitĂ© nationale constitue une constante. Johnson se situe dans la lignĂ©e de Premiers ministres cherchant Ă  « peser sur l’ordre international » tout en Ă©vitant les blocages idĂ©ologiques propres Ă  certaines capitales europĂ©ennes.

Comparaisons rĂ©gionales : quelle place pour la politique britannique au sein de l’Occident ?

Face aux mutations rapides du systÚme international, les positions prises par Boris Johnson dévoilent une fracture croissante entre les approches anglo-saxonnes (axées sur la dissuasion, les alliances militaires et la défense des valeurs démocratiques) et les sensibilités continentales, davantage portées vers la diplomatie multilatérale, la médiation et la recherche de solutions de compromis.

À titre d’exemple, la France a rĂ©cemment proposĂ© une initiative europĂ©enne de sĂ©curitĂ© Ă©nergĂ©tique visant Ă  limiter la dĂ©pendance Ă  la Russie par le dĂ©veloppement du nuclĂ©aire civil et une coordination renforcĂ©e avec les partenaires africains. L’Allemagne, de son cĂŽtĂ©, privilĂ©gie la diversification de ses fournisseurs tout en poursuivant le dialogue avec Moscou sur certains dossiers clĂ©s. Dans ce contexte, la voix de Boris Johnson continue de porter, Ă  la fois comme rĂ©fĂ©rence d’une Ă©poque oĂč le Royaume-Uni jouait un rĂŽle moteur dans le soutien Ă  l’Ukraine, et comme acteur d’un dĂ©bat en pleine Ă©volution sur la place de Londres sur l’échiquier mondial.

RĂ©action de l’opinion britannique et perspectives

En Grande-Bretagne, les propos de Boris Johnson font l’objet d’un vif dĂ©bat, entre soutiens indĂ©fectibles et critiques acerbes. Les sondages rĂ©vĂšlent une opinion divisĂ©e quant Ă  la reconnaissance de la Palestine et Ă  la pertinence d’une politique dure Ă  l’égard de la Russie et de la Chine. Pour certains, Johnson incarne le rĂ©alisme et l’audace d’une politique Ă©trangĂšre affranchie des idĂ©ologies passĂ©es ; pour d’autres, il risque d’isoler davantage le Royaume-Uni et de compliquer les relations avec des partenaires clefs au moment oĂč l’économie britannique a besoin de stabilitĂ© et de nouveaux marchĂ©s.

Le gouvernement actuel, tout en prenant acte des arguments avancĂ©s, semble dĂ©cidĂ© Ă  poursuivre une ligne de continuitĂ©, orientĂ©e vers la recherche de consensus europĂ©ens sur la question israĂ©lo-palestinienne et le soutien Ă  l’Ukraine, mais avec une attention particuliĂšre portĂ©e aux consĂ©quences Ă©conomiques internes et Ă  l’équilibre transatlantique.

Enjeux et avenir de la diplomatie britannique : entre héritage et défis nouveaux

Le dĂ©bat lancĂ© par Boris Johnson intervient Ă  un moment charniĂšre pour le Royaume-Uni, confrontĂ© Ă  la rĂ©organisation des alliances internationales, Ă  l’accĂ©lĂ©ration de la transition Ă©nergĂ©tique et Ă  l’évolution des rapports de force gĂ©opolitiques. Sa vision, mĂȘlant acte de prĂ©sence sur la scĂšne asiatique et critique des rĂ©ponses europĂ©ennes Ă  la crise russo-ukrainienne, augure d’une refonte possible de la politique Ă©trangĂšre britannique dans les annĂ©es Ă  venir.

Au-delĂ  des polĂ©miques, les prises de position de l’ancien Premier ministre invitent Ă  une rĂ©flexion de fond sur la place que le Royaume-Uni souhaite occuper dans un monde en recomposition – entre fidĂ©litĂ© Ă  son passĂ© diplomatique, adaptation aux nouveaux enjeux Ă©conomiques, et loyautĂ© envers ses alliĂ©s dĂ©mocratiques sur tous les continents.