Tulsi Gabbard, directrice du renseignement, suscite la controverse avec une vidéo alarmiste sur la guerre nucléaire
Washington, D.C. — La directrice du renseignement national américain, Tulsi Gabbard, a provoqué un vif débat avec la publication, le 10 juin 2025, d’une vidéo-choc mettant en garde contre un possible « holocauste nucléaire ». Dans ce message diffusé sur les réseaux sociaux, Gabbard s’appuie sur sa récente visite à Hiroshima, au Japon, pour dénoncer les « élites politiques bellicistes » qui, selon elle, attisent les tensions entre puissances nucléaires et rapprochent le monde d’une catastrophe.
Dans la vidéo, Gabbard décrit la « tristesse hantante » d’Hiroshima, ville dévastée par la bombe atomique en 1945, et met en garde contre la puissance destructrice des armes nucléaires modernes, capables, selon elle, de tuer des millions de personnes en quelques minutes. Elle accuse les dirigeants d’être indifférents aux conséquences, persuadés de pouvoir trouver refuge dans des abris atomiques inaccessibles au reste de la population. Gabbard appelle les citoyens à « rejeter la marche vers la guerre nucléaire » et à exiger la paix.
Le message de Gabbard a immédiatement suscité des réactions contrastées. Plusieurs commentateurs ont qualifié la vidéo d’« apocalyptique » ou d’« alarmiste », certains la jugeant même « inappropriée » de la part d’une responsable du renseignement. Mais c’est surtout au sein de l’administration Trump que la vidéo a mis le feu aux poudres. Des sources rapportent que le président Donald Trump a été « furieux » face à ce qu’il considère comme une critique de sa politique étrangère, notamment concernant le soutien américain à Israël contre l’Iran.
La tension entre Gabbard et Trump n’est pas nouvelle. La directrice du renseignement s’est déjà distinguée en minimisant la menace nucléaire iranienne lors d’auditions au Congrès, à l’opposé des déclarations de Trump et du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Une vidéo trompeuse, publiée par la Maison Blanche, a même été utilisée pour contredire ses propos, ce qui a accentué la fracture entre les deux dirigeants. Selon des responsables de l’administration, Trump envisagerait désormais de supprimer purement et simplement le poste de directrice du renseignement national.
Le mandat de Tulsi Gabbard est marqué par de multiples polémiques. Elle a été accusée de modifier des rapports de renseignement pour les aligner sur la ligne de l’administration, tandis que d’anciens responsables du renseignement contestent ses qualifications et ses prises de position passées sur la Russie, la Syrie ou Edward Snowden. Malgré tout, certains soutiens, comme le vice-président J.D. Vance, la défendent comme une « patriote loyale ».
En parallèle, Gabbard a lancé une task force pour améliorer la transparence au sein de la communauté du renseignement, une initiative qui continue de nourrir les débats sur son rôle dans la sécurité nationale. Dans un contexte de tensions internationales croissantes, la controverse autour de sa vidéo et de ses fonctions illustre les profondes divisions qui traversent l’administration américaine sur la politique étrangère et la gestion du risque nucléaire.