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Gaza au bord du gouffre : famine extrĂȘme et violences s’intensifient, l’aide humanitaire au point de ruptuređŸ”„54

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Crise à Gaza : la faim et la violence plongent l’enclave dans l’urgence humanitaire en 2025

Gaza, 25 juillet 2025 – La situation humanitaire Ă  Gaza atteint un niveau de gravitĂ© inĂ©dit alors que la famine s’étend et que la violence perdure. Depuis l’aube, des frappes israĂ©liennes ont provoquĂ© la mort d’au moins 98 civils, dont 38 personnes cherchant dĂ©sespĂ©rĂ©ment de l’aide, selon les sources mĂ©dicales locales. Les agences des Nations unies alertent : la pĂ©nurie aiguĂ« de carburant, consĂ©quence directe des blocus, paralyse les livraisons humanitaires et fait craindre un effondrement total des opĂ©rations d’assistance. D’aprĂšs l’UNICEF, les rĂ©serves d’aliments thĂ©rapeutiques, vitales pour les enfants malnutris, seront Ă©puisĂ©es d’ici la mi-aoĂ»t si les entraves persistent. Au mĂȘme moment, les nĂ©gociations de cessez-le-feu en cours au Qatar battent de l’aile, aggravant la dĂ©tresse d’une population dĂ©jĂ  Ă©prouvĂ©e.

Un contexte historique de vulnérabilité

La crise actuelle s’inscrit dans une longue trajectoire de vulnĂ©rabilitĂ© et de tensions rĂ©gionales. DĂ©jĂ  avant la rĂ©cente escalade, quelque 40% des Gazaouis vivaient sous le seuil de pauvretĂ©. Le chĂŽmage, la destruction des infrastructures et la dĂ©pendance Ă  l’aide humanitaire caractĂ©risaient la rĂ©gion, dont les cicatrices des guerres prĂ©cĂ©dentes n’avaient jamais complĂštement disparu. Depuis octobre 2023, l’offensive militaire israĂ©lienne et la rĂ©ponse du Hamas ont plongĂ© Gaza dans une urgence chronique et durable, marquĂ©e par un effondrement inĂ©dit des services publics et une pression extrĂȘme sur les ressources alimentaires. L’histoire du conflit israĂ©lo-palestinien confĂšre une nouvelle dimension de crise Ă  cette spirale de violence, posant d’anciens dĂ©fis sous une lumiĂšre crĂ»ment renouvelĂ©e.

L’économie de Gaza frappĂ©e d’effondrement

L’économie gazaouie est dĂ©sormais paralysĂ©e. Selon plusieurs rapports internationaux, le PIB de la rĂ©gion a contractĂ© de 83% depuis le dĂ©but du conflit, ramenant sa contribution Ă  l’économie palestinienne Ă  une infime portion, malgrĂ© la prĂ©sence de prĂšs de 40% de la population totale palestinienne. Les destructions physiques colossales, estimĂ©es Ă  30 milliards de dollars, se concentrent sur le logement, mais touchent aussi sĂ©vĂšrement les rĂ©seaux de transport, les commerces et l’industrie. Plus de 60% du parc immobilier a Ă©tĂ© dĂ©truit ou gravement endommagĂ©, compromettant toute reprise Ă  court terme, tandis que les rĂ©seaux d’eau, d’électricitĂ© et de santĂ© sont jugĂ©s proches de la rupture totale.

Les consĂ©quences sociales et Ă©conomiques s’aggravent Ă  mesure que les infrastructures s’effondrent : des hĂŽpitaux dĂ©vastĂ©s, des Ă©coles rasĂ©es et une perte estimĂ©e Ă  19 milliards de dollars dans la santĂ©, l’éducation et la sĂ©curitĂ© alimentaire viennent s’ajouter aux destructions physiques. L’emploi s’est volatilisĂ©. L’Organisation internationale du Travail relĂšve que le chĂŽmage a explosĂ©, atteignant jusqu’à 57% dans les territoires palestiniens dĂ©but 2024, avec au moins un demi-million de pertes d’emplois directes dans ce secteur jadis dĂ©jĂ  fragilisĂ©.

Famine et flambée des prix : une urgence sans précédent

La faim frappe Gaza de plein fouet. DĂšs fĂ©vrier 2025, les prix de l’alimentation avaient augmentĂ© de 450%, une inflation inĂ©dite provoquĂ©e par la raretĂ© des denrĂ©es et l’obstruction de l’aide internationale. Depuis la reprise du blocus en mars, la situation s’est encore dĂ©tĂ©riorĂ©e : le coĂ»t des aliments essentiels a bondi jusqu’à 1 400% par rapport Ă  la pĂ©riode du cessez-le-feu de dĂ©but d’annĂ©e, selon les donnĂ©es de l’ONU. Hors revenus stables ou aide extĂ©rieure, les familles n’ont tout simplement plus accĂšs Ă  la nourriture, mĂȘme lorsqu’elle est disponible sur les marchĂ©s, dont les Ă©tals restent dĂ©sespĂ©rĂ©ment vides. En 2024, l’inflation des prix de base sur la bande de Gaza avait dĂ©jĂ  dĂ©passĂ© 230%, situation qualifiĂ©e de « retour Ă©conomique en arriĂšre de plusieurs dĂ©cennies » par la Banque mondiale.

Dans ce contexte de disette, la pĂ©nurie de carburant compromet aussi sĂ©vĂšrement la chaĂźne logistique humanitaire. L’ONU avertit que la plupart des opĂ©rations de secours devront s’arrĂȘter si les convois de carburant n’entrent pas bientĂŽt dans l’enclave. Les ruptures de stock d’aliments thĂ©rapeutiques, prĂ©vus pour la mi-aoĂ»t, menacent la survie immĂ©diate de centaines de milliers d’enfants souffrant de malnutrition aiguĂ« selon l’UNICEF.

Impact régional et comparaisons internationales

La dĂ©tresse de Gaza ne connaĂźt guĂšre d’équivalents rĂ©cents dans la rĂ©gion et retentit sur la stabilitĂ© du Moyen-Orient. La contraction de l’économie palestinienne est la plus sĂ©vĂšre depuis une gĂ©nĂ©ration, surpassant les crises prĂ©cĂ©dentes telles que la DeuxiĂšme Intifada, la guerre de 2014 ou mĂȘme les rĂ©cessions induites par la pandĂ©mie de Covid-19 . Le PIB de la Cisjordanie a aussi reculĂ© de 17% du fait des restrictions de circulation, des pertes d’emplois et de la lĂ©gĂšre diminution de l’aide internationale. Les fermetures imposĂ©es en IsraĂ«l depuis octobre 2023 ont aggravĂ© la situation, rĂ©duisant les possibilitĂ©s de travail Ă  l’extĂ©rieur pour les Palestiniens, en particulier aprĂšs l’interdiction d’accĂšs Ă  plus de 100 000 ouvriers gazaouis.

À l'Ă©chelle internationale, les indicateurs de dĂ©veloppement humain Ă  Gaza ont reculĂ© de 11 Ă  16 ans selon le Programme des Nations unies pour le dĂ©veloppement (PNUD), une marche arriĂšre jugĂ©e « catastrophique » au regard des critĂšres mondiaux. La pauvretĂ© dĂ©jĂ  chronique a Ă©tĂ© multipliĂ©e par deux. Plus de 1,8 million de Gazaouis, soit 80% de la population, vivent aujourd’hui en situation de pauvretĂ© extrĂȘme, mettant en pĂ©ril la cohĂ©sion sociale et la stabilitĂ© future de l’ensemble des Territoires palestiniens.

Les nĂ©gociations de cessez-le-feu Ă  l’arrĂȘt

Face Ă  la montĂ©e des violences et Ă  la dĂ©gradation humanitaire, les nĂ©gociations en cours Ă  Doha peinent Ă  progresser. L’un des points d’achoppement majeurs demeure le retrait total des troupes israĂ©liennes de la bande de Gaza, exigĂ© par le Hamas mais refusĂ© pour l’heure par IsraĂ«l. Cette impasse prolonge l’exposition de la population civile aux risques de bombardements et rend incertaine toute perspective de trĂȘve permettant l’acheminement d’aide massive. Les efforts diplomatiques internationaux se multiplient, mais la fracture persiste, le temps jouant contre les habitants soumis Ă  la faim et Ă  la peur.

Appels à l’aide et mobilisation internationale

Les agences humanitaires lancent quotidiennement des appels urgents Ă  la communautĂ© internationale. Outre la relance des convois alimentaires et sanitaires, l’ONU demande l’ouverture immĂ©diate de corridors humanitaires sĂ©curisĂ©s et la levĂ©e temporaire des restrictions pour permettre une aide soutenue. Plusieurs ONG font face Ă  des difficultĂ©s logistiques majeures et rapportent que, sans action rapide, la crise alimentaire pourrait entraĂźner une surmortalitĂ© massive – en particulier parmi les enfants, les personnes ĂągĂ©es et les malades chroniques.

L’impact psychologique de la crise sur la population, souvent sous-estimĂ©, s’ajoute au bilan matĂ©riel. Des gĂ©nĂ©rations d’enfants privĂ©s d’éducation, de soins adĂ©quats et de sĂ©curitĂ© risquent, selon les experts, de porter les stigmates des Ă©vĂ©nements actuels bien aprĂšs la fin des hostilitĂ©s.

Perspectives et risques d’aggravation

L’absence de solution rapide laisse prĂ©sager des consĂ©quences Ă  long terme tant pour Gaza que pour l’ensemble du Proche-Orient. Les analystes redoutent que la dĂ©tĂ©rioration des conditions Ă  Gaza ne ravive l’instabilitĂ© rĂ©gionale, en particulier dans les pays voisins, qui observent de prĂšs l’évolution de la crise. Les projections du Conseil Ă©conomique et social des Nations unies (CESNU) indiquent que, sans une levĂ©e du blocus et d’injections massives d’aide, Gaza pourrait devenir inhabitable en l’espace de quelques annĂ©es Ă  cause de la combinaison de la misĂšre, de la malnutrition de masse et de l’effondrement des structures sociales et Ă©conomiques.

Gaza, symbole d’une urgence humanitaire mondiale

Au fil des jours, Gaza est devenue le symbole de l’urgence humanitaire la plus aiguĂ« du XXIe siĂšcle. Des scĂšnes de longues files d’attente devant les boulangeries rares encore en activitĂ©, des familles cherchant refuge dans les dĂ©combres, et la dĂ©tresse palpable des habitants illustrent la gravitĂ© extrĂȘme de la situation. Tandis que la communautĂ© internationale dĂ©bat et que l’aide se fait attendre, la population gazaouie fait preuve d’une rĂ©silience remarquable malgrĂ© la souffrance et l’incertitude croissantes.

Face Ă  ce drame, l’histoire retiendra l’ampleur des destructions, la portĂ©e du dĂ©sespoir, mais aussi le devoir universel d’assistance et de solidaritĂ©. La crise de Gaza de 2025, Ă  bien des Ă©gards, pose une question cruciale Ă  la conscience mondiale : comment Ă©viter que la plus grande tragĂ©die humanitaire de l’ùre moderne ne bascule dans l’oubli ?