Gaza : Crise humanitaire dramatique sous les bombardements et la faim

Gaza, 27 mai 2025 – La bande de Gaza traverse l’une des pires crises humanitaires de son histoire récente, alors que les opérations militaires israéliennes s’intensifient et que la population civile paie un lourd tribut. Selon des sources locales, plus de 54 Palestiniens ont été tués en une seule journée, et 77 la veille, dont le journaliste Hasan Samour et 11 membres de sa famille. Les ordres massifs d’évacuation continuent de forcer des milliers de familles à fuir Gaza-ville dans des conditions désespérées, aggravant encore la détresse des civils.

Déplacements massifs et attaques sur les sites de réfugiés

Près de 200 000 Palestiniens ont été déplacés par la dernière offensive israélienne, alors que les bombardements touchent désormais aussi les abris de fortune, notamment les tentes à al-Mawasi et une école transformée en centre d’accueil à Gaza-ville. Ces attaques directes sur les sites de déplacement, condamnées par les agences humanitaires internationales, ont fait de nombreuses victimes et détruit les rares refuges encore disponibles.

Un système de santé à l’agonie

La situation sanitaire est catastrophique. L’hôpital européen de Gaza a été bombardé et contraint de fermer ses portes, privant la population d’un centre médical crucial. L’ensemble du système de santé est paralysé, avec des pénuries aiguës de médicaments, de carburant et de matériel médical. Les ONG alertent sur le risque d’épidémies, alors que les hôpitaux débordés ne peuvent plus accueillir les blessés ni soigner les malades.

Famine et blocage de l’aide humanitaire

Le blocus israélien, en place depuis trois mois, a plongé la population dans la faim. Les distributions d’aide sont rares et dangereuses : mardi, au moins trois personnes ont été tuées et plusieurs blessées lors d’une ruée vers un point de distribution géré par une organisation américano-israélienne à Rafah. Des milliers de Palestiniens, dont des enfants, tentent d’accéder à la nourriture malgré les tirs et les hélicoptères militaires survolant la zone. Plusieurs personnes sont portées disparues après la panique qui a suivi la distribution.

« Nous mourons de faim. Nous devons nourrir nos enfants qui pleurent. Quel choix avons-nous ? » a confié un père de famille désespéré.

Selon l’ONU, la totalité de la population de Gaza fait désormais face à un risque imminent de famine, avec des pénuries extrêmes de nourriture, d’eau potable et d’abris. Plus d’un million de personnes sont en situation d’insécurité alimentaire aiguë, et près d’un demi-million en situation de famine catastrophique.

Appels internationaux et inaction persistante

Face à ces atrocités, la communauté internationale est vivement critiquée pour son manque d’action. Les appels à un cessez-le-feu se multiplient alors que le bilan humain ne cesse de s’alourdir : au moins 135 Palestiniens ont été tués en une seule journée récemment, portant le nombre total de morts à plus de 53 000 depuis octobre 2023. L’ONU et les ONG dénoncent l’utilisation de la faim comme arme de guerre et parlent de « crime de guerre » et de « risque de génocide ».

La situation à Gaza est désormais qualifiée d’« apocalyptique » par les Nations unies. Les habitants, privés de tout, survivent dans des tentes de fortune, exposés à la faim, à la maladie et aux bombardements constants, tandis que l’espoir d’une aide internationale s’amenuise chaque jour.