RĂ©forme radicale de Kennedy Ă la tĂȘte du HHS : le dĂ©bat sâenflamme sur la politique vaccinale aux Ătats-Unis
Washington, D.C. â La nomination de Robert F. Kennedy Jr. au poste de secrĂ©taire Ă la SantĂ© et aux Services sociaux (HHS) marque un tournant majeur dans la politique de santĂ© publique amĂ©ricaine. Le 9 juin 2025, Kennedy a annoncĂ© le renvoi des 17 membres du comitĂ© consultatif fĂ©dĂ©ral sur les vaccins, une dĂ©cision saluĂ©e par certains comme une victoire pour la libertĂ© mĂ©dicale mais vivement critiquĂ©e par dâautres, qui y voient une menace pour la sĂ©curitĂ© sanitaire du pays.
Cette mesure radicale sâinscrit dans une sĂ©rie dâactions initiĂ©es par Kennedy depuis sa prise de fonctions. Il a notamment annulĂ© un contrat de 700 millions de dollars avec Moderna pour un vaccin contre la grippe aviaire, ainsi quâun accord de 460 millions de dollars hĂ©ritĂ© de lâadministration Biden pour un nouveau vaccin contre la COVID-19. Kennedy a Ă©galement suspendu les recommandations officielles concernant la vaccination contre la COVID-19 pour les enfants et les femmes enceintes, tout en coupant les financements de plusieurs programmes de dĂ©veloppement de vaccins destinĂ©s Ă prĂ©venir de futures pandĂ©mies. Aux cĂŽtĂ©s de Marty Makary, nouveau commissaire de la FDA, il a instaurĂ© de nouvelles restrictions pour lâaccĂšs des femmes enceintes aux vaccins COVID-19 et sâest octroyĂ© le pouvoir de rĂ©viser le calendrier national de vaccination infantile.
Les partisans de Kennedy affirment que ces changements sont nĂ©cessaires pour restaurer la confiance du public dans la science, dĂ©nonçant lâinfluence excessive de lâindustrie pharmaceutique sur les politiques vaccinales. Kennedy a justifiĂ© le renvoi du comitĂ© en Ă©voquant des conflits dâintĂ©rĂȘts et une absence de remise en question des recommandations vaccinales passĂ©es, promettant de le remplacer par des experts « hautement qualifiĂ©s » et « non anti-vaccins » avant la prochaine session prĂ©vue le 25 juin. Toutefois, les noms des nouveaux membres restent inconnus Ă ce jour.
De nombreux experts et responsables de santĂ© publique sâinquiĂštent de cette rupture avec les procĂ©dures habituelles. Ils redoutent un affaiblissement du rĂŽle des institutions comme le CDC et une remise en cause des progrĂšs rĂ©alisĂ©s grĂące Ă la vaccination, notamment face Ă la rĂ©surgence de maladies comme la rougeole. Certains soulignent que la suppression du comitĂ© consultatif indĂ©pendant, chargĂ© dâĂ©valuer publiquement les donnĂ©es scientifiques et de formuler des recommandations, risque de politiser davantage les dĂ©cisions sanitaires et de fragiliser la confiance dans les vaccins.
Alors que la nation observe avec attention, lâimpact Ă long terme de ces rĂ©formes sur la santĂ© publique amĂ©ricaine reste incertain. Les dĂ©bats autour de lâĂ©quilibre entre libertĂ© individuelle, sĂ©curitĂ© collective et rĂŽle de la science dans lâĂ©laboration des politiques de santĂ© ne font que commencer.