La France va reconnaĂźtre lâĂtat de Palestine lors de lâAssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale des Nations unies en septembre 2025
Reconnaissance officielle de la Palestine : un tournant diplomatique majeur
Paris, le 24 juillet 2025 â Le prĂ©sident Emmanuel Macron a annoncĂ© que la France reconnaĂźtra officiellement lâĂtat de Palestine lors de la prochaine AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale des Nations unies (ONU) en septembre Ă New York. Cette dĂ©claration historique place la France en premiĂšre ligne parmi les pays du G7 Ă soutenir la crĂ©ation dâun Ătat palestinien, marquant ainsi une Ă©tape dĂ©cisive dans les efforts de rĂ©solution du conflit israĂ©lo-palestinien.
Contexte historique : la longue quĂȘte pour la reconnaissance de la Palestine
Depuis la DĂ©claration dâindĂ©pendance palestinienne en 1988, la reconnaissance internationale a toujours Ă©tĂ© au cĆur de la stratĂ©gie diplomatique palestinienne pour obtenir un Ătat souverain comprenant la Cisjordanie, Gaza et JĂ©rusalem-Est, territoires occupĂ©s lors de la guerre des Six Jours en 1967. Au fil des dĂ©cennies, 147 des 193 Ătats membres de lâONU ont reconnu la Palestine, dont la majoritĂ© sont des pays dâAfrique, dâAsie et dâAmĂ©rique latine, ainsi que certains Ătats europĂ©ens tels que lâEspagne.
Cependant, les grandes puissances occidentales ont longtemps hĂ©sitĂ© Ă franchir ce pas, privilĂ©giant le dialogue bilatĂ©ral entre IsraĂ©liens et Palestiniens et liant la reconnaissance Ă lâaboutissement dâun accord de paix global. La France, jusquâici, sâĂ©tait alignĂ©e sur cette doctrine, soutenant le processus de paix mais sans reconnaĂźtre officiellement la Palestine comme Ătat souverain.
Pourquoi cette dĂ©cision aujourdâhui ?
La dĂ©cision dâEmmanuel Macron intervient dans un contexte de crise humanitaire sans prĂ©cĂ©dent Ă Gaza, consĂ©quence dâune guerre qui ravage lâenclave depuis lâattaque du Hamas contre IsraĂ«l le 7 octobre 2023. La situation sur le terrain â blocus, manque dâaccĂšs Ă lâaide humanitaire, dĂ©placements massifs â a gĂ©nĂ©rĂ© une mobilisation internationale accrue en faveur dâun cessez-le-feu et de la recherche de solutions politiques durables.
Dans sa lettre adressĂ©e au prĂ©sident de lâAutoritĂ© palestinienne, Mahmoud Abbas, le prĂ©sident français a soulignĂ© que la reconnaissance Ă©tait une rĂ©ponse aux engagements pris rĂ©cemment par lâAutoritĂ© palestinienne, notamment la condamnation des violences, un appel Ă la libĂ©ration des otages, un soutien au dĂ©sarmement du Hamas et lâannonce de rĂ©formes pour renforcer lâĂtat de droit. Emmanuel Macron affirme vouloir « contribuer de maniĂšre dĂ©cisive Ă la paix au Proche-Orient » et mobiliser les partenaires internationaux en ce sens.
Réactions internationales : entre espoir et inquiétude
La rĂ©action des acteurs rĂ©gionaux et internationaux Ă lâannonce française a Ă©tĂ© immĂ©diate.
- Les dirigeants palestiniens ont saluĂ© lâinitiative française comme le signe dâun engagement renouvelĂ© en faveur du droit Ă lâautodĂ©termination et Ă la paix.
- IsraĂ«l, par la voix de son Premier ministre, a condamnĂ© la dĂ©cision française, la qualifiant de « soutien direct au terrorisme » et exprimant sa crainte quâune telle reconnaissance favorise les Ă©lĂ©ments hostiles Ă IsraĂ«l plutĂŽt que de promouvoir une solution pĂ©renne.
- Plusieurs gouvernements europĂ©ens surveillent de prĂšs la dĂ©marche française, certains considĂ©rant un alignement potentiel, tandis que dâautres estiment que la reconnaissance ne doit intervenir quâen parallĂšle de garanties sĂ©curitaires efficaces pour IsraĂ«l et la rĂ©gion.
Un impact économique sous surveillance
La reconnaissance dâun Ătat palestinien soulĂšve Ă©galement des questions Ă©conomiques.
- Au Proche-Orient, une telle dĂ©cision pourrait renforcer les appels Ă lâinvestissement international dans les territoires palestiniens, faciliter lâaccĂšs Ă lâaide humanitaire et ouvrir la voie Ă de nouveaux accords commerciaux et de coopĂ©ration pour le futur Ătat.
- Pour la France et lâUnion europĂ©enne, la stabilitĂ© rĂ©gionale est un enjeu crucial pour la sĂ©curitĂ© Ă©nergĂ©tique, les relations commerciales et la gestion des flux migratoires liĂ©s aux conflits du Moyen-Orient.
- Cependant, les incertitudes gĂ©opolitiques liĂ©es Ă la persistance des affrontements, Ă la fragmentation politique en Palestine et aux risques de reprĂ©sailles commerciales ou diplomatiques de la part dâIsraĂ«l ou de ses alliĂ©s rendent difficile la prĂ©vision de la portĂ©e Ă©conomique immĂ©diate de cette dĂ©cision.
Comparaison avec dâautres pays europĂ©ens et le contexte international
La France nâest pas la premiĂšre nation de lâUnion europĂ©enne Ă reconnaĂźtre la Palestine, mais elle en est la plus puissante sur le plan diplomatique et Ă©conomique Ă franchir le pas jusquâĂ prĂ©sent. LâEspagne et dâautres pays de lâUE, comme la SuĂšde ou lâIrlande, ont dĂ©jĂ reconnu lâĂtat de Palestine, mais le geste de la France pourrait amorcer un effet domino et convaincre dâautres membres du G7 ou de lâUnion europĂ©enne dâemboĂźter le pas.
Sur le plan global, la position amĂ©ricaine reste inchangĂ©e : Washington considĂšre que la reconnaissance doit ĂȘtre lâissue dâun accord nĂ©gociĂ© directement entre les parties, en insistant sur les garanties de sĂ©curitĂ© pour IsraĂ«l. Cette divergence transatlantique pourrait accentuer les tensions entre les alliĂ©s occidentaux sur la gestion du dossier israĂ©lo-palestinien.
Les dĂ©fis persistants dâune solution Ă deux Ătats
Le geste unilatĂ©ral français, sâil constitue un signal fort, ne rĂ©sout pas pour autant les obstacles structurels :
- Les frontiĂšres dĂ©finitives de lâĂtat palestinien restent contestĂ©es.
- Le statut de Jérusalem continue de diviser la communauté internationale.
- Les rĂ©formes promises par lâAutoritĂ© palestinienne devront se concrĂ©tiser pour instaurer la confiance chez les bailleurs de fonds et les partenaires occidentaux.
- La sĂ©curitĂ© dâIsraĂ«l demeure un sujet central pour lâensemble des puissances internationales, qui redoutent quâune reconnaissance prĂ©cipitĂ©e nâaccentue la radicalisation ou lâinstabilitĂ© rĂ©gionale.
Réactions du public et débats en France
La sociĂ©tĂ© française rĂ©agit avec une palette dâĂ©motions : pour certains, la dĂ©cision de Macron est perçue comme un rééquilibrage historique et un geste humaniste amplifiant le rayonnement diplomatique de la France. Pour dâautres, elle suscite inquiĂ©tude, notamment au sein de la diaspora juive et chez certains Ă©lus soucieux de prĂ©server la neutralitĂ© historique et la position dâarbitre du Quai dâOrsay dans la rĂ©gion.
Les mĂ©dias nationaux soulignent le contexte Ă©motionnel fort, avec un public français sensibilisĂ© Ă la dĂ©tresse humanitaire Ă Gaza comme Ă la recrudescence de violences en Cisjordanie ou Ă JĂ©rusalem. Les manifestations de soutien ou de contestation sâintensifient, reflĂ©tant la place particuliĂšre quâoccupe le conflit israĂ©lo-palestinien dans le dĂ©bat public français et europĂ©en.
Prochaines étapes et effets à surveiller
AprĂšs lâannonce officielle Ă lâONU en septembre, la France aura pour mission de transformer cet acte diplomatique en levier dâaction efficace :
- Soutien accru aux mécanismes multilatéraux pour la paix dans la région.
- Pression en faveur de la reprise de négociations directes entre Israéliens et Palestiniens.
- DĂ©ploiement dâune aide humanitaire et institutionnelle auprĂšs du futur gouvernement palestinien.
- Dialogue constant avec les partenaires européens, américains et régionaux pour coordonner les réponses politiques et économiques face à la nouvelle donne diplomatique.
La France à la croisée des chemins diplomatiques
La reconnaissance de lâĂtat de Palestine par la France sâinscrit dans une longue tradition de diplomatie multilatĂ©rale et de soutien Ă la solution Ă deux Ătats, dĂ©sormais renforcĂ©e par la gravitĂ© de la situation Ă Gaza et la prise de conscience internationale de lâimpasse actuelle. Par ce choix, Paris rĂ©affirme son rĂŽle de puissance mĂ©diatrice et de porte-voix des principes du droit international. NĂ©anmoins, les dĂ©veloppements Ă venir Ă lâONU et sur le terrain dĂ©termineront si cet acte symbolique sera suivi dâavancĂ©es concrĂštes pour la paix et la stabilitĂ© au Proche-Orient.