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Le Royaume-Uni frappĂ© par une vague de chĂŽmage, d’inflation record et d’insĂ©curitĂ© croissante, sur fond de controverses politiques et climatiquesđŸ”„60

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Royaume-Uni : des défis économiques et sociaux majeurs face à la montée du chÎmage et à la criminalité

Au cours de l’annĂ©e 2025, le Royaume-Uni traverse une pĂ©riode de turbulences Ă©conomiques et sociales, confrontĂ© Ă  une hausse du chĂŽmage, une inflation persistante et une recrudescence de la criminalitĂ©, notamment des actes de violences au couteau et d’attaques Ă  l’acide. Ces dĂ©veloppements soulignent l’urgence de rĂ©formes Ă©conomiques de fond et d’une rĂ©ponse sociale adaptĂ©e pour restaurer la confiance, tant auprĂšs des rĂ©sidents qu’au sein des milieux d’affaires.

Un contexte économique fragilisé : chÎmage en hausse et croissance atone

Depuis le dĂ©but de l’annĂ©e 2025, les indicateurs Ă©conomiques du Royaume-Uni peinent Ă  rassurer. AprĂšs plusieurs annĂ©es de performances modestes post-Brexit et d’impacts prolongĂ©s liĂ©s au choc pandĂ©mique et aux tensions commerciales internationales, le pays affiche dĂ©sormais l’un des taux de chĂŽmage les plus Ă©levĂ©s du G7, culminant Ă  4,5%, un pic inĂ©galĂ© depuis 2021. Ce constat s’inscrit dans un ralentissement plus large, marquĂ© par le recul de la croissance du PIB britannique, dĂ©sormais estimĂ©e Ă  1,3% pour l’annĂ©e 2025 selon l’OCDE — en deçà de la moyenne des grandes Ă©conomies avancĂ©es.

Les causes de cette morositĂ© sont multiples. D’abord, le climat des affaires reste plombĂ© par l’incertitude gĂ©opolitique et les restrictions budgĂ©taires, qui freinent tant les investissements privĂ©s que la dĂ©pense publique. Par ailleurs, l’inflation rĂ©siste Ă  la dĂ©crue. AprĂšs avoir atteint les plus hauts niveaux parmi les pays du G7 l’an dernier, la hausse des prix se poursuit, alimentĂ©e notamment par la pression sur les coĂ»ts salariaux et les tarifs rĂ©gulĂ©s dans l’énergie.

Inflation et pouvoir d’achat : des mĂ©nages sous pression

ConsĂ©quence directe de cette inflation structurelle, le pouvoir d’achat des mĂ©nages britanniques peine Ă  retrouver son niveau d’avant-crise, en dĂ©pit de la progression rĂ©elle des salaires ces deux derniĂšres annĂ©es. Selon l’analyse de Teneo, la confiance des consommateurs continue de s’éroder, reflet tangible d’une inquiĂ©tude gĂ©nĂ©ralisĂ©e vis-Ă -vis de l’avenir Ă©conomique et d’une insatisfaction persistante Ă  l’égard de la gestion gouvernementale. Ce sentiment se traduit de façon concrĂšte dans les comportements : la propension Ă  Ă©pargner atteint en 2025 des sommets inĂ©dits depuis la dĂ©cennie prĂ©cĂ©dente, tous segments de revenus confondus. Ce phĂ©nomĂšne ralentit la reprise de la consommation, maillon pourtant essentiel pour stimuler la croissance.

Un endettement public parmi les plus élevés du monde développé

Par ailleurs, les finances publiques du Royaume-Uni restent lourdement grevĂ©es par des niveaux d’endettement historiquement Ă©levĂ©s. Le poids des charges d’intĂ©rĂȘts pĂšse sur la capacitĂ© de l’État Ă  investir stratĂ©giquement, alors mĂȘme que la croissance reste fragile. L’OCDE recommande en ce sens la prĂ©servation des investissements Ă  fort impact et un pilotage budgĂ©taire prudent. Mais le manque de marges de manƓuvre budgĂ©taires pourrait se traduire, selon plusieurs observateurs, par de nouvelles hausses d’impĂŽts ou des coupes dans les dĂ©penses sociales lors du prochain budget d’automne.

Comparaisons rĂ©gionales : un retard Ă©conomique sur l’Europe et l’AmĂ©rique du Nord

À l’échelle rĂ©gionale, le Royaume-Uni se distingue dĂ©favorablement. Alors que des Ă©conomies voisines comme l’Allemagne ou les États-Unis commencent Ă  montrer des signes de redĂ©marrage plus vifs, soutenus par des chutes de l’inflation et une reprise de l’investissement, la croissance britannique demeure hĂ©sitante. L’économie nationale souffre notamment du poids persistant du Brexit, qui a complexifiĂ© les Ă©changes commerciaux et rĂ©duit l’attractivitĂ© du territoire pour certains investisseurs internationaux.

MarchĂ© du travail : l’ombre du chĂŽmage structurel

La montĂ©e du chĂŽmage au Royaume-Uni s’explique en partie par la baisse continue de la crĂ©ation d’emplois. La demande d’embauche recule, en particulier dans l’industrie manufacturiĂšre et les services, tandis que des pans entiers du marchĂ© du travail restent sous pression du fait d’un environnement Ă©conomique incertain et de l’augmentation du coĂ»t du travail. La progression du nombre d’entreprises dĂ©pourvues de rĂ©serves de trĂ©sorerie en juin 2025 atteste d’un Ă©cosystĂšme fragilisĂ©, oĂč 17% des sociĂ©tĂ©s en activitĂ© disent ne disposer d’aucun filet financier, du jamais vu depuis la crise sanitaire.

Dans ce contexte, la Banque d’Angleterre envisage des mesures d’assouplissement monĂ©taire — dont de possibles baisses de taux d’intĂ©rĂȘt — pour stimuler l’activitĂ© et restaurer la confiance Ă©conomique. Cependant, la persistance d’une inflation supĂ©rieure aux objectifs limite considĂ©rablement les marges de manƓuvre.

Crise sociale : la montée inquiétante de la criminalité

Au-delĂ  de la sphĂšre Ă©conomique, le Royaume-Uni doit composer avec une aggravation de l’insĂ©curitĂ©, illustrĂ©e par une recrudescence marquĂ©e des violences au couteau et des attaques Ă  l’acide, en particulier dans les grandes mĂ©tropoles. Les interventions rĂ©pĂ©tĂ©es de personnalitĂ©s publiques, dont le roi Charles qui a qualifiĂ© ces flĂ©aux de « dĂ©vastateurs et effrayants », tĂ©moignent de l’inquiĂ©tude latente d’une partie de la population et d’un appel coordonnĂ© des autoritĂ©s Ă  l’action.

Les causes de cette flambĂ©e criminelle sont complexes : combinaison de difficultĂ©s Ă©conomiques, de dĂ©sƓuvrement croissant d’une partie de la jeunesse urbaine et de rĂ©seaux criminels organisĂ©s. L’intensification des contrĂŽles de police ou le durcissement des peines, proposĂ©s dans plusieurs grandes villes, peinent Ă  endiguer la progression de ces infractions. Les consĂ©quences humaines et Ă©conomiques se font sentir de maniĂšre aiguĂ«, avec un coĂ»t social direct (prise en charge mĂ©dicale, prĂ©vention, justice) et indirect (perte de confiance, dĂ©gradation du climat social).

Débats sur les migrations et décisions environnementales : un climat de tensions

L’actualitĂ© sociale rĂ©cente a Ă©galement Ă©tĂ© rythmĂ©e par des controverses autour de la gestion des arrivĂ©es de migrants afghans et de l’application de politiques migratoires jugĂ©es restrictives par une partie de l’opinion. À cela s’ajoute une nouvelle donne juridique majeure : une dĂ©cision historique d’un tribunal des Nations unies permettant dĂ©sormais de poursuivre les États, y compris le Royaume-Uni, en matiĂšre de responsabilitĂ© climatique. Cette Ă©volution expose le pays Ă  de nouveaux contentieux et renforce la pression Ă  agir en faveur de la transition Ă©cologique.

Perspectives : vers un redressement progressif mais incertain

MalgrĂ© les lourdeurs de la conjoncture — caractĂ©risĂ©e par un chĂŽmage Ă©levĂ©, une croissance au ralenti, une inflation tenace et des tensions sociales multiples — certains signaux laissent entrevoir un espoir de reprise. Les prĂ©visions tablent sur une amĂ©lioration progressive de la situation Ă©conomique, si la confiance des mĂ©nages et la stabilitĂ© politique se confirment dans la durĂ©e. Selon le consensus des Ă©conomistes, la fragile embellie observĂ©e au printemps, notamment avec le rebond des ventes au dĂ©tail et l’amĂ©lioration de la confiance des consommateurs, pourrait accĂ©lĂ©rer le retour Ă  la normale, sous rĂ©serve d’une meilleure maitrise des pressions inflationnistes et de l’adoption de rĂ©formes courageuses pour moderniser le marchĂ© du travail.

À l’échelle europĂ©enne, le Royaume-Uni reste aux prises avec un ensemble de dĂ©fis structurels qui appellent des rĂ©ponses concertĂ©es, que ce soit dans le domaine de la sĂ©curitĂ©, de l’innovation technologique ou de la transition Ă©nergĂ©tique.

La trajectoire des prochains mois demeure donc incertaine ; elle dĂ©pendra autant de la capacitĂ© des institutions Ă  redresser l’économie que de l’efficacitĂ© des politiques sociales Ă  rĂ©pondre au malaise grandissant d’une partie de la sociĂ©tĂ© britannique. Une pĂ©riode test pour le Royaume-Uni, dont la rĂ©silience reste sous surveillance Ă  l’aube de la deuxiĂšme moitiĂ© de la dĂ©cennie.