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Les États-Unis annoncent leur retrait de l’UNESCO, dĂ©nonçant un biais anti-israĂ©lien et les politiques « woke » de l’agence.đŸ”„66

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Les États-Unis annoncent leur retrait de l’UNESCO, dĂ©nonçant des partis pris et des dĂ©rives politiques

WASHINGTON, D.C. – 22 juillet 2025 – L’administration Trump a officialisĂ© mardi sa dĂ©cision de se retirer de l’UNESCO, l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture, d’ici la fin de 2026. La Maison-Blanche a prĂ©sentĂ© ce retrait comme une consĂ©quence de l’« activisme idĂ©ologique » de l’organisation, particuliĂšrement en matiĂšre de diversitĂ©, d’équitĂ©, et d’inclusion (DEI), et d’une supposĂ©e partialitĂ© anti-israĂ©lienne illustrĂ©e par l’admission du « État de Palestine » comme membre Ă  part entiĂšre.

Retrait amĂ©ricain : un acte aux rĂ©percussions mondiales

Cette dĂ©cision, qui sera effective le 31 dĂ©cembre 2026, ne signifie pas un dĂ©part immĂ©diat. Les États-Unis resteront membres actifs, mais ils cesseront toute nouvelle coopĂ©ration stratĂ©gique et commenceront Ă  organiser la transition, tant au niveau financier que structurel. Selon le dĂ©partement d'État, « rester au sein de l'UNESCO ne correspond plus Ă  l'intĂ©rĂȘt national », estimant que l'organisation encourage des politiques jugĂ©es « divisives et contraires Ă  la politique Ă©trangĂšre de l’AmĂ©rique d’abord ».

AntĂ©cĂ©dents historiques : une relation tumultueuse

Les liens entre les États-Unis et l’UNESCO n’ont jamais Ă©tĂ© linĂ©aires. Membres fondateurs en 1945 Ă  la sortie de la Seconde Guerre mondiale pour promouvoir la paix via la culture et la coopĂ©ration scientifique, les AmĂ©ricains y ont jouĂ© un rĂŽle clĂ© pendant un demi-siĂšcle.

  • En 1984, sous la prĂ©sidence de Ronald Reagan, les États-Unis quittent l’UNESCO pour protester contre une prĂ©tendue mauvaise gestion financiĂšre et des positions jugĂ©es hostiles Ă  l’Occident.
  • Ils rĂ©intĂšgrent l’organisation en 2003, sous George W. Bush, aprĂšs des rĂ©formes internes prometteuses menĂ©es par l’UNESCO.
  • En 2011, l’administration Obama suspend sa contribution financiĂšre en rĂ©action Ă  l’adhĂ©sion pleine et entiĂšre de la Palestine.
  • En 2017, Donald Trump opĂšre une premiĂšre sortie, dĂ©nonçant un « parti pris anti-israĂ©lien ».
  • En 2023, sous Joe Biden, les États-Unis reviennent pour tenter de rĂ©gulariser des impayĂ©s et relancer la coopĂ©ration scientifique et Ă©ducative internationale.

L’actuelle rupture rĂ©itĂšre donc une sĂ©rie d’allers-retours qui fragilisent la crĂ©dibilitĂ© et la stabilitĂ© des politiques culturelles internationales.

Motifs Ă©voquĂ©s par l’administration amĂ©ricaine

Selon la porte-parole du dĂ©partement d’État, Tammy Bruce, l’un des arguments principaux concerne « l’admission par l’UNESCO du ‘État de Palestine’ comme membre, contraire Ă  la position amĂ©ricaine et facteur de prolifĂ©ration de rhĂ©torique anti-israĂ©lienne ». La Maison-Blanche reproche aussi Ă  l’organisation de promouvoir des programmes jugĂ©s trop « progressistes » et mal alignĂ©s sur les prioritĂ©s nationales amĂ©ricaines en matiĂšre d’éducation et de culture.

« Nous ne pouvons plus ignorer l’idĂ©ologie divisive et globaliste avancĂ©e par l’UNESCO, qui s’éloigne d’une coopĂ©ration pragmatique et consensuelle », a affirmĂ© Anna Kelly, porte-parole de la Maison-Blanche.

Réactions internationales et critiques

L’annonce a suscitĂ© des rĂ©actions immĂ©diates. IsraĂ«l a exprimĂ© son soutien au retrait amĂ©ricain, saluant « une dĂ©cision nĂ©cessaire qui permettra de promouvoir la justice et le droit d’IsraĂ«l Ă  un traitement Ă©quitable au sein du systĂšme onusien ». De son cĂŽtĂ©, la directrice gĂ©nĂ©rale de l’UNESCO, Audrey Azoulay, a exprimĂ© son « profond regret », soulignant que « les raisons avancĂ©es aujourd’hui par les États-Unis sont identiques Ă  celles invoquĂ©es il y a sept ans, alors mĂȘme que la situation a beaucoup changĂ© : les tensions politiques se sont apaisĂ©es et l’UNESCO offre aujourd’hui un forum rare de consensus sur des actions multilatĂ©rales concrĂštes ».

Azoulay a rappelĂ© que le budget et le fonctionnement de l’organisation ont Ă©tĂ© adaptĂ©s Ă  ces incertitudes : la part de financement assurĂ©e par les États-Unis reprĂ©sente dĂ©sormais moins de 8% du budget, et de nouveaux partenaires internationaux ont Ă©tĂ© mobilisĂ©s pour garantir la continuitĂ© des initiatives clĂ©s. L’organisation entend poursuivre ses programmes majeurs : promotion de l’éducation pour tous, protection du patrimoine mondial, lutte contre l’antisĂ©mitisme, dĂ©veloppement de la science au service du climat et du progrĂšs humain.

Impact économique et conséquences sur la coopération culturelle

Le retrait des États-Unis, l’un des principaux bailleurs de fonds historiques de l’UNESCO, pose la question de la pĂ©rennitĂ© de certains programmes emblĂ©matiques. Lors du prĂ©cĂ©dent retrait, l’organisation avait dĂ» rĂ©duire sensiblement ses budgets, reportant ou limitant certains projets dans les domaines de la prĂ©servation du patrimoine et de l’accĂšs Ă  l’éducation scientifique dans les pays en dĂ©veloppement.

  • Sites du patrimoine mondial : les États-Unis reprĂ©sentent certains des sites les plus emblĂ©matiques inscrits au patrimoine mondial de l’humanitĂ© (Grand Canyon, Statue de la Liberté ), et le rĂ©seau amĂ©ricain de centres de recherche et d’enseignement a longtemps irriguĂ© de nombreux projets collaboratifs.
  • Contribution Ă  l’innovation scientifique : l’apport financier et intellectuel des universitĂ©s et agences amĂ©ricaines a permis Ă  l’UNESCO de porter des initiatives mondiales en sciences ouvertes, en intelligence artificielle et en lutte contre les inĂ©galitĂ©s numĂ©riques.
  • Éducation et promotion de la diversitĂ© culturelle : L’influence amĂ©ricaine dans la structuration de politiques inclusives au sein de l’organisation a souvent permis de soutenir des campagnes ambitieuses pour l’accĂšs Ă  l’éducation des filles ou la sauvegarde des langues en voie d’extinction.

En 2017, la directrice gĂ©nĂ©rale s’était mobilisĂ©e afin de diversifier les sources de revenus, mais un retrait prolongĂ© d’un acteur aussi central va nĂ©cessairement freiner de futurs dĂ©ploiements, mĂȘme si l’UNESCO affirme que ses actions prioritaires continueront et qu’elle dispose dĂ©sormais de rĂ©serves suffisantes pour limiter l’impact financier immĂ©diat.

Comparaisons régionales et réactions contrastées

La décision américaine contraste avec les choix de plusieurs autres grandes puissances.

  • L’Union europĂ©enne, notamment la France et l’Allemagne, a renforcĂ© son soutien financier et logistique Ă  l’UNESCO, promouvant une vision multilatĂ©rale et inclusive, particuliĂšrement sur les enjeux du climat et de l’éducation numĂ©rique.
  • La Chine a accru son engagement et occupe une place croissante dans le financement et la dĂ©finition des prioritĂ©s stratĂ©giques de l’organisation.
  • Les pays africains, quant Ă  eux, rappellent l’importance du rĂŽle jouĂ© par l’UNESCO dans le renforcement des systĂšmes Ă©ducatifs et la prĂ©servation des patrimoines locaux, souvent menacĂ©s par les conflits ou le changement climatique.

Face Ă  ces Ă©volutions, plusieurs diplomates estiment que le retrait amĂ©ricain risque d’accĂ©lĂ©rer le basculement de l’influence gĂ©opolitique au sein de l’UNESCO vers l’Asie et l’Europe, affaiblissant la voix des États-Unis dans la dĂ©finition des normes culturelles et scientifiques internationales.

Conséquences pour la diplomatie scientifique et culturelle américaine

Le dĂ©part des États-Unis soulĂšve aussi des inquiĂ©tudes parmi de nombreux chercheurs, universitaires et professionnels de la culture :

  • Risque d’isolement scientifique : alors que l’innovation et la recherche deviennent de plus en plus mondiales, disparaĂźtre des grands forums multilatĂ©raux pourrait priver les chercheurs amĂ©ricains de partenariats stratĂ©giques, de financement et de visibilitĂ©.
  • AttractivitĂ© universitaire : La coopĂ©ration dans le cadre des chaires UNESCO et des Ă©changes internationaux constitue un levier pour attirer les meilleurs talents.
  • Influence morale : Se retirer des organismes dĂ©diĂ©s Ă  la dĂ©fense de la mĂ©moire (notamment avec des initiatives sur la Shoah et la lutte contre le racisme), affaiblit le rĂŽle de leadership Ă©thique traditionnellement revendiquĂ© par la diplomatie amĂ©ricaine.

Si certains membres du CongrĂšs saluent une dĂ©cision jugĂ©e conforme aux engagements de politique Ă©trangĂšre conservatrice, nombre d’universitaires et de dirigeants d’organismes culturels appellent Ă  reconsidĂ©rer une posture perçue comme contre-productive Ă  long terme.

Perspectives et incertitudes pour l’avenir

L’annonce amĂ©ricaine intervient dans un contexte international marquĂ© par des tensions sur la gouvernance des institutions multilatĂ©rales. Plusieurs experts redoutent que cette sortie fragilise le modĂšle de coopĂ©ration internationale, alors que la lutte contre les dĂ©sordres climatiques, la dĂ©sinformation ou l’érosion du patrimoine mondial nĂ©cessitent plus que jamais une action coordonnĂ©e entre nations.

En attendant la date effective du retrait, prĂ©vue pour fin 2026, l’UNESCO et les autres États membres doivent donc composer avec une pĂ©riode d’incertitude, dans l’attente d’un Ă©ventuel revirement politique Ă  Washington. L’histoire rĂ©cente montre que les alliances et contributions amĂ©ricaines dans le monde onusien fluctuent fortement selon les administrations, rendant l’avenir de la coopĂ©ration internationale fragile mais ouvert.

Le monde suivra de prĂšs les effets concrets de ce retrait sur la coopĂ©ration mondiale en faveur de l’éducation, de la science, et de la culture, dans un contexte oĂč le consensus international apparaĂźt de plus en plus difficile Ă  prĂ©server.