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Paix fragile en RDC, expansion de la propagande russe, pressions américaines sur l’immigration et coupes britanniques : l’Afrique au cœur des enjeux mondiaux.🔥66

Author: 环球焦点
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Afrique en Focus : Actualités Marquantes et Enjeux Géopolitiques (Juillet 2025)

Un accord historique pour la paix en République Démocratique du Congo

L'actualité africaine de juillet 2025 est dominée par des développements majeurs au cœur du continent. L'événement le plus marquant reste la signature au Qatar d’une déclaration engageant la République Démocratique du Congo (RDC) et les rebelles M23, soutenus par le Rwanda, à un cessez-le-feu permanent et à la conclusion d’un accord de paix global dans un mois. Cette initiative vise à mettre un terme à des années de conflit dévastateur dans l’est de la RDC, marquées par des déplacements massifs de populations et des drames humanitaires. Depuis plusieurs décennies, la région du Kivu souffre de l’instabilité chronique avec des groupes armés rivaux, des ingérences étrangères, et une économie régionale minée par la violence.

L’accord signé, salué par des observateurs internationaux et les parties prenantes régionales, est perçu comme une chance réelle de sortie de crise. L’historique des tentatives précédentes, telles que les pourparlers de Nairobi ou les médiations de l’Union africaine, souligne toutefois la difficulté d’ancrer durablement la paix tant que les enjeux économiques liés à l’exploitation minière et la circulation des armes persistent. Selon les observateurs, le succès du processus dépendra notamment de la capacité des parties à respecter le calendrier et à impliquer les communautés locales dans la réconciliation.

Procès Kabila : Tensions judiciaires et enjeux de pouvoir en RDC

En parallèle à cet accord de cessez-le-feu, la RDC est le théâtre d'un autre événement inédit : l’ouverture du procès pour trahison contre l’ex-président Joseph Kabila, accusé de liens avec les rebelles du M23. Le procès s’est ouvert, en son absence, devant la cour militaire de Kinshasa, sur fond d’accusations croisées de manipulation politique. Kabila, qui a dirigé le pays pendant 18 ans jusqu’à 2019, rejette des accusations qu’il qualifie de « manœuvre pour l’écarter définitivement de la vie politique ». L’actuel président, Félix Tshisekedi, l’accuse d’avoir soutenu la rébellion pour déstabiliser les institutions.

Cette situation judiciaire cristallise la crise politique interne et suscite une attention particulière des partenaires régionaux, notamment des voisins immédiats — Rwanda, Ouganda, Burundi — historiquement impliqués dans la crise congolaise. Les conséquences économiques de cette instabilité sont immédiates : entrave des échanges, effondrement de la production agricole, insécurité sur les axes commerciaux et fuite des investissements.

L’expansion de l’influence russe sur le continent africain

Alors que l’Afrique tente de sortir de ses crises internes, le jeu d’influences extérieures s'intensifie, illustré par la multiplication des réseaux de propagande russes dans plus de 40 pays africains. Selon des experts, Moscou cherche à tirer parti de la désaffection croissante envers certaines puissances occidentales, mettant en avant des messages anti-occidentaux via des médias, réseaux sociaux et partenariats militaro-économiques locaux.

Le développement de cette stratégie russe relève d’une séquence historique. Depuis la Guerre froide, l’URSS puis la Russie tirent avantage des faiblesses structurelles de certains États africains et du besoin d’aide sécuritaire, offrant formation militaire, contrats d’armement et appui diplomatique. Aujourd’hui, la propagation de la désinformation — via des entreprises telles que le groupe Wagner ou des chaînes téléguidées — alimente la polarisation des sociétés et complique la tâche des gouvernements dans la lutte contre le terrorisme et la corruption.

En comparaison régionale, l’Afrique de l’Ouest représente une cible stratégique pour Moscou, notamment dans les pays francophones marqués récemment par le départ progressif des troupes françaises. L’impact économique reste indirect mais majeur : l’instabilité politique liée à la multiplication des coups d’État décourage l’investissement, accroît la dépendance à l’aide étrangère et renforce les incertitudes pour les acteurs locaux.

Pression américaine pour l’accueil de citoyens expulsés : inquiétude en Afrique australe

Un autre dossier brûlant concerne la politique américaine d’expulsion de ressortissants étrangers considérés comme criminels. Le gouvernement américain exerce une pression croissante sur des États africains — Eswatini et Soudan du Sud en tête — pour qu’ils acceptent des personnes récemment expulsées des États-Unis, alors que Nigeria et Afrique du Sud s’y opposent fermement. Un récent vol a vu l’arrivée à Eswatini de cinq personnes condamnées dans divers pays, provoquant l’indignation de la société civile et des défenseurs des droits humains.

Cette mesure découle d’une politique dite de « pays tiers » : si le pays d’origine d’un individu refuse son retour, Washington cherche d’autres États prêts à l’accueillir, souvent moins puissants diplomatiquement ou économiquement dépendants. De nombreuses voix africaines dénoncent cette pratique, y voyant une atteinte à leur souveraineté et une stigmatisation du continent. L’arrivée de criminels étrangers représente un risque supplémentaire dans des systèmes judiciaires déjà sous tension, tout en alimentant les débats sur les équilibres migratoires mondiaux.

Réduction drastique de l’aide britannique : un choc socio-économique à l’horizon

L’annonce de la réduction de 40% de l’aide publique au développement britannique suscite l’inquiétude dans nombre de pays africains, notamment parmi les partenaires traditionnels du Royaume-Uni comme la Sierra Leone, le Nigeria ou le Kenya. Cette coupe budgétaire pourrait signifier la suppression ou la suspension de nombreux programmes dans la santé, l’éducation, la résilience climatique et la gestion des crises humanitaires.

Depuis la fin de la colonisation, l’aide de Londres a joué un rôle structurant dans le financement de projets vitaux en Afrique subsaharienne. Toutefois, à la suite du Brexit et de la crise économique post-pandémique, l’agenda budgétaire britannique privilégie désormais la réduction des dépenses extérieures. Les effets attendus sont considérables pour les économies africaines dépendantes de cette aide, aggravant la vulnérabilité des systèmes de santé publique et risquant d’anéantir des années de progrès contre la pauvreté et l’insécurité alimentaire.

En Afrique, la dépendance à l’aide internationale varie selon les régions. Les pays du Sahel, de la Corne de l’Afrique ou du Bassin du Congo, fragilisés par les conflits et les crises climatiques, sont les plus exposés ; d’autres, comme le Ghana ou le Botswana, bénéficient d’une économie plus diversifiée mais restent tributaires d’un appui international pour certains services de base.

Contexte économique et humanitaire : défis persistants

Les conséquences de ces tensions géopolitiques et économiques sont tangibles : aggravation de la faim en Afrique de l’Ouest, recrudescence de l’insécurité dans la région du Sahel, et difficultés croissantes d’accès aux financements internationaux. Selon Médecins Sans Frontières, rien qu’au premier semestre 2025, au moins 652 enfants sont morts de malnutrition dans l’État de Katsina au Nigeria, conséquence directe des coupes budgétaires dans l’aide internationale. À cela s’ajoutent des millions de déplacés internes au Soudan, en RDC, et dans le nord du Mozambique, victimes de conflits ou d’épidémies mal maîtrisées.

À l’échelle régionale, l’Afrique australe est confrontée à des défis climatiques majeurs, avec des épisodes de sécheresse extrême alternant avec des inondations, déstabilisant l’agriculture dans des pays comme l’Afrique du Sud et le Zimbabwe. L’Afrique centrale, quant à elle, demeure tributaire des exportations minières, dont la volatilité des prix sur les marchés internationaux expose les populations à de brusques baisses de revenus.

L’Afrique face à la recomposition des alliances et au défi de la résilience

Au-delà de l’enchevêtrement des crises, l’Afrique démontre une capacité singulière à s’adapter, en intégrant les contraintes extérieures et en cherchant de nouvelles avenues de coopération Sud-Sud, que ce soit via l’Union africaine, la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) ou la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).

Les tendances actuelles invitent à suivre plusieurs indicateurs clés pour les prochains mois : la concrétisation ou non de l’accord de paix en RDC, l’évolution des politiques migratoires occidentales, la résilience des économies dépendantes à la réduction de l’aide étrangère, et la capacité africaine à négocier de nouveaux partenariats technologiques dans la révolution numérique et l’intelligence artificielle en plein essor.

L’actualité africaine confirme ainsi que le continent reste au cœur de l’agenda géopolitique mondial, tiraillé entre espoirs de paix, pressions extérieures et défis structurels de développement. Le regard attentif des citoyens, des chercheurs et des acteurs économiques sur cette séquence s’annonce déterminant pour l’avenir commun, africain et international.