Le Royaume-Uni sâapprĂȘte Ă interdire Palestine Action en tant quâorganisation terroriste aprĂšs lâattaque de la base de la RAF
Londres, 23 juin 2025 â Le gouvernement britannique a annoncĂ© son intention de classer Palestine Action, un groupe militant pro-palestinien, comme organisation terroriste Ă la suite dâune attaque menĂ©e contre la base aĂ©rienne de la Royal Air Force (RAF) de Brize Norton, dans lâOxfordshire. Cette dĂ©cision fait suite Ă lâintrusion de militants du groupe qui ont endommagĂ© deux avions ravitailleurs Airbus A330 MRTT en projetant de la peinture dans leurs moteurs, causant des dĂ©gĂąts estimĂ©s Ă plusieurs millions de livres sterling.
Une lĂ©gislation dâexception en rĂ©ponse Ă des actes jugĂ©s « terroristes »
La ministre de lâIntĂ©rieur, Yvette Cooper, a condamnĂ© lâincident, qualifiant la campagne de Palestine Action de « sĂ©rie dâactions criminelles » visant des sous-traitants de la dĂ©fense et dâautres entitĂ©s, menaçant la sĂ©curitĂ© nationale du Royaume-Uni. Elle a annoncĂ© quâun projet dâarrĂȘtĂ© sera prĂ©sentĂ© au Parlement le 30 juin pour interdire le groupe. Si la mesure est adoptĂ©e, lâadhĂ©sion ou le soutien Ă Palestine Action deviendraient illĂ©gaux, passibles de peines allant jusquâĂ 14 ans de prison.
Selon Jonathan Hall, conseiller principal du gouvernement sur la lĂ©gislation antiterroriste, il sâagirait du premier cas au Royaume-Uni oĂč un groupe serait interdit sur la base de dommages matĂ©riels importants, et non pour avoir commis ou encouragĂ© des actes de violence grave. Il estime que lâattaque contre la base aĂ©rienne a marquĂ© un tournant, propulsant les actions du groupe dans le domaine de la sĂ©curitĂ© nationale.
Des méthodes controversées et une controverse sur la liberté de manifester
FondĂ© en 2020, Palestine Action cible principalement les fabricants dâarmes israĂ©liens tels quâElbit Systems, utilisant des tactiques de vandalisme et de destruction de biens pour protester contre le soutien britannique Ă IsraĂ«l dans le conflit Ă Gaza. Le groupe a revendiquĂ© lâattaque de Brize Norton, affirmant vouloir perturber le soutien militaire Ă IsraĂ«l et accusant le Royaume-Uni de ravitailler en vol des avions amĂ©ricains et israĂ©liens. Le ministĂšre de la DĂ©fense a dĂ©menti ces allĂ©gations, prĂ©cisant que les appareils visĂ©s ne sont pas compatibles avec les avions israĂ©liens et servent aux opĂ©rations britanniques.
La dĂ©cision dâinterdire le groupe suscite un vif dĂ©bat au Royaume-Uni. Des dĂ©putĂ©s, comme la travailliste Apsana Begum, dĂ©noncent une mesure « injustifiable » qui mettrait en pĂ©ril le droit de manifester. Palestine Action a qualifiĂ© la rĂ©ponse policiĂšre lors dâun rassemblement de soutien Ă Londres de « draconienne », aprĂšs lâarrestation de 13 personnes. Le groupe affirme que le droit Ă la protestation pacifique ne sera pas affectĂ© si lâinterdiction est adoptĂ©e.
Réactions et perspectives
La communautĂ© militante reste divisĂ©e : certains soutiens de Palestine Action affirment que cette dĂ©cision ne les dissuadera pas de manifester, tout en exprimant leurs inquiĂ©tudes quant aux consĂ©quences juridiques pour les sympathisants. Dâautres rappellent quâil existe des groupes pro-palestiniens lĂ©gaux, mais estiment que Palestine Action est celui qui a eu le plus dâimpact sur la politique britannique.
LâenquĂȘte policiĂšre se poursuit et la sĂ©curitĂ© autour de la base de Brize Norton est en cours de réévaluation. Si le Parlement adopte lâarrĂȘtĂ©, Palestine Action rejoindra la liste des plus de 80 organisations interdites au Royaume-Uni, aux cĂŽtĂ©s de groupes tels que lâĂtat islamique, le Hamas ou Al-QaĂŻda.