États-Unis : Le secrétaire à la Santé RFK Jr. prépare une offensive majeure contre la publicité pharmaceutique
Washington, D.C. – 1er juillet 2025 – Le secrétaire américain à la Santé et aux Services sociaux, Robert F. Kennedy Jr., s’apprête à lancer une réforme d’ampleur visant la publicité des laboratoires pharmaceutiques, selon plusieurs sources proches du dossier. Cette initiative, soutenue par l’administration Trump, pourrait bouleverser la façon dont les géants du secteur promeuvent leurs médicaments à la télévision et dans les médias, mettant en péril un marché publicitaire estimé à plus de 10 milliards de dollars par an.
Depuis les années 1980, les publicités pour les médicaments sur ordonnance constituent une source de revenus essentielle pour les chaînes de télévision américaines, alors que ce type de promotion est interdit dans la plupart des autres pays. En 2024, les dépenses publicitaires télévisées des laboratoires ont atteint 5,15 milliards de dollars, avec une hausse de 8,1% sur les huit premiers mois de l’année précédente, malgré la baisse de l’audience des chaînes traditionnelles.
Les mesures envisagées par RFK Jr. ne prévoient pas une interdiction totale, mais imposeraient de nouvelles contraintes juridiques et financières aux laboratoires. Parmi les options discutées figurent l’obligation de fournir des informations plus détaillées sur les risques des médicaments dans les spots télévisés — ce qui allongerait et renchérirait le coût des campagnes — ou encore la suppression de la déductibilité fiscale des dépenses publicitaires directes auprès des consommateurs, rendant ces investissements beaucoup moins attractifs.
Les dirigeants de chaînes de télévision redoutent un véritable « apocalypse publicitaire », alors que certains analystes estiment que la nomination de Kennedy représente la plus grande menace pour la publicité pharmaceutique directe à ce jour. Du côté des industriels, on s’inquiète d’une perte de visibilité auprès du grand public et de l’impact potentiel sur la sensibilisation aux questions de santé.
Robert F. Kennedy Jr., connu pour ses positions critiques envers l’industrie pharmaceutique et la politique vaccinale, a déjà appelé publiquement à « bannir la publicité des laboratoires » lors de rassemblements politiques et dans des tribunes publiées dans la presse. Il souhaite également renforcer la surveillance des médicaments et vaccins et réorienter une partie du budget fédéral de la recherche biomédicale vers la prévention et les médecines alternatives.
Le débat s’annonce intense au Congrès et au sein des agences fédérales, alors que la réforme pourrait redéfinir l’équilibre entre information du public, rentabilité des médias et influence des laboratoires sur le système de santé américain.