Le Sommet BRICS Relance le Débat sur l’Économie Mondiale
Le récent Sommet BRICS, qui s’est tenu sous la présidence du Brésil à Rio de Janeiro, a captivé l’attention internationale en mettant l’accent sur l’expansion stratégique de l’alliance et son potentiel à transformer les dynamiques du commerce mondial. Le groupe, composé initialement du Brésil, de la Russie, de l’Inde, de la Chine et de l’Afrique du Sud, a accueilli de nouveaux pays partenaires, dont le Vietnam, afin d’élargir son influence.
Les discussions ont largement porté sur les efforts de dédollarisation, avec des initiatives telles que la Banque de Développement des BRICS (NDB), qui promeut le financement d’infrastructures dans les monnaies locales. Cette politique vise à réduire la dépendance au dollar américain et à renforcer l’autonomie financière des pays du Sud, tout en offrant une alternative aux institutions occidentales dominantes. Lors du Forum Économique de Saint-Pétersbourg, une coupure symbolique de 200 roubles arborant les drapeaux des pays fondateurs a été dévoilée, bien que l’annonce d’une monnaie officielle BRICS ait été démentie.
L’expansion du bloc BRICS, qui inclut désormais des pays comme l’Égypte, l’Éthiopie, l’Iran et les Émirats arabes unis, lui permet de représenter plus de 37% du PIB mondial, dépassant ainsi le G7 et alimentant le débat sur l’émergence d’un ordre mondial multipolaire. Les dirigeants ont également plaidé pour une gouvernance mondiale plus équitable, une meilleure représentation des pays du Sud dans les institutions internationales, et pour le renforcement de la coopération Sud-Sud.
La présidence brésilienne a mis en avant la nécessité de réformes du système de gouvernance mondiale afin de mieux intégrer les pays émergents et d’améliorer la coopération pour une gouvernance plus inclusive et durable. Cependant, le sommet s’est déroulé dans un contexte géopolitique tendu, marqué par l’absence notable des présidents chinois et russe — Xi Jinping et Vladimir Poutine —, ce dernier étant empêché par un mandat d’arrêt de la CPI.
Le sommet a également été l’occasion pour les membres de réaffirmer leur engagement en faveur d’un développement durable, de la lutte contre le changement climatique et de la réforme des institutions financières internationales, tout en promouvant l’utilisation accrue des monnaies nationales dans les échanges commerciaux et les investissements.
Enfin, la réunion a souligné le rôle croissant des BRICS sur la scène internationale, non seulement comme moteur économique mais aussi comme plateforme de contestation de l’ordre établi, en particulier face à la politique américaine et aux sanctions unilatérales, dans un contexte de tensions accrues entre les grandes puissances.